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Après plusieurs mois d’attente et d’anticipation, l’adaptation de Denis Villeneuve du célèbre roman Dune de Frank Herbert voit enfin le jour sur les écrans québécois. Véritable monument de la science-fiction qui a auparavant défait les cinéastes qui ont osé s’y attaquer, c’est un euphémisme de dire qu’il s’agissait d’un projet d’envergure. On peut maintenant dire mission accomplie au réalisateur originaire de Bécancour, qui signe non seulement une œuvre sans précédent dans l’histoire du genre, mais qui redonne également au blockbuster ses lettres de noblesse.
Peu de films peuvent prétendre à entrer dans la culture populaire par la grande porte. C’était autrefois la force du cinéma hollywoodien. Par des Star Wars, des Seigneur des Anneaux ou des Harry Potter, les grands studios sont parvenus à maintes reprises à faire rêver des générations entières, à utiliser le cinéma pour mettre en images des univers dans lesquels les gens vont s’évader avec abandon, encore et encore. Le truc, c’est qu’on a l’impression que ces mêmes studios ont trop souvent cherché à reproduire cette magie, de manière forcée ou artificielle, en nous présentant des histoires insipides, sans profondeur et sans substance. Ce n’est pas le cas de Dune.
On a ici un film qui nous fait voyager par tous les sens. Il nous envoûte et nous hypnotise, nous emmène découvrir les mondes fabuleux d’Arrakis et de Caladan, la culture des Fremen et le goût de l’épice. Il nous plonge dans le mystère de la religion Bene Gesserit, dans le conflit politique des maisons féodales Atreides et Harkonnen, dans l’admiration de la majesté des vers géants...
Une histoire qui ne se laisse pas facilement dompter
Dune suit le parcours de Paul Atreides, fils du duc Leto, alors que ce dernier se voit confier par l’empereur l’administration d’Arrakis, une planète désertique où l’on retrouve en exclusivité la fameuse épice. Celle-ci est la principale ressource à laquelle est dépendante l’humanité, entre autres pour permettre le voyage interstellaire et pour pousser le développement des capacités cognitives humaines. Paul se retrouve ainsi au centre de considérations géopolitiques et religieuses, lui à qui on promet un destin messianique hors du commun. Attention, il ne s’agit pas ici d’une simple histoire d’élu débarqué de nulle part à qui tout réussit. Le personnage de Paul est d’une nature beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît à première vue...
Il ne va pas sans dire que l’intrigue de Dune n’est pas la plus simple à transposer à l’écran. Le roman lui-même en décourage plusieurs qui en tentent la lecture. C’est d’ailleurs ce qui a défait les néanmoins talentueux cinéastes Alejandro Jodorowsky et David Lynch dans leurs tentatives respectives de lui rendre justice. Trop d’exposition, trop de personnages, trop de dialogues internes, bref, trop de détails à saisir pour intéresser le grand public.
L’exception de Denis
Qu’y a-t-il donc de si différent avec cette adaptation de Denis Villeneuve? Est-ce le potentiel fantastique des effets spéciaux d’aujourd’hui? Est-ce un design de production enchanteur doublé d’une direction artistique à couper le souffle? Ou encore est-ce la bande sonore déstabilisante du compositeur Hans Zimmer, qui se dépasse ici une fois de plus en créant des ambiances qui nous semblent venues d’un autre monde?
C’est probablement un peu de tout ça, mais c’est surtout l’amour sincère et la dévotion de Denis Villeneuve envers l'œuvre de Frank Herbert qui émanent à chacune des 155 minutes du film. Ce maître du désert, qui avait déjà fait ses preuves en science-fiction avec Arrival et Blade Runner 2049, connaît ici sa consécration avec Dune. Débutant par une exposition des plus efficaces, Villeneuve réussit un tour de force en embrassant à la fois l’énormité du spectre à couvrir tout en nous rattachant toujours de manière intime au sort de ses personnages. La distribution du film y est certainement pour quelque chose, avec des performances remarquables d’un bout à l’autre du film. Mention spéciale à Rebecca Ferguson dans le rôle de Jessica, qui incarne la mère de Paul de façon époustouflante dans toutes ses nuances, et bien entendu à Timothée Chalamet, qui nous confirme ici qu’il n’existe pas meilleur Paul Atreides.
L’autre grande raison qui explique le succès de cette proposition, est qu’elle ne couvre que la première moitié du matériel source. Denis Villeneuve n’a pas cherché à tout précipiter en l’espace d’un seul opus, ce qui lui a donné la liberté de créer sans noyer le public dans l’information. Il reste donc à attendre la confirmation d’un deuxième volet par Warner Bros. pour que la vision de Denis soit complétée dans son ensemble.
D’ici là, l’expérience cinéma qui nous est offerte s’inscrit dans la tradition des films-événements. On se laisse transporter ailleurs, et quand c’est terminé, on veut tout de suite y retourner. Ce soir, il n’y aura pas que Paul qui rêvera d’Arrakis…