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Du 1 au 12 novembre se déroule la 29e édition de Cinémania, diffusée au Cinéma Moderne, Cinéma du Parc, Cinéma Impérial, Cinéma du Musée et à la Cinémathèque, partenaires de longue date du festival.
Fondé en 1995 par Maidy Teitelbaum, anglophone montréalaise et amie des arts, le festival avait à l’origine la vocation d’ouvrir une vitrine en Amérique du Nord pour la diffusion du cinéma français, alors sous-représenté au Québec. Près de trente ans après son inauguration et après des débuts incertains, le festival peut s’enorgueillir d’une réjouissante vitalité. Désormais ouvert à des œuvres issues des cinq continents, il accorde également une large place aux productions d’ici.
Je proposerai jusqu’au 14 novembre plusieurs retours sur les petites perles dénichées au cours de mes douze journées de visionnement, qui s’annoncent d’ores et déjà des plus stimulantes.
Vendredi 3 novembre, Animalia de Sofia Alaoui au Cinéma Moderne
Animalia est le premier long métrage de la cinéaste franco-marocaine Sofia Alaoui, déjà présentée, après entre autres la diffusion, sur le circuit international des festivals, du court-métrage Qu’importe si les bêtes meurent (Grand prix du Jury à Sundance et César du meilleur court-métrage en 2021), comme un des talents les plus prometteurs du cinéma marocain.
Les premières minutes d’Animalia semblent annoncer un récit plutôt conventionnel, présenté de façon linéaire dans une esthétique léchée, mais convenue. La caméra nous transporte au milieu d’une scène mille fois aperçue à l’écran, cette fois-ci au Maroc, dans une cuisine cossue, alors que s’activent dans la camaraderie et la rigolade des femmes richement parées. On fait la rencontre d’Itto, au bord de l’accouchement, qui subit la tyrannie courtoise, mais vaguement méprisante de sa belle-mère pincée et autoritaire. Jeune femme berbère d’origine très modeste, l’héroïne, après avoir épousé le fils d’un richissime caïd, se retrouve transplantée dans un environnement tout à fait étranger et vaguement oppressant. La table est mise, semble-t-il, pour le déploiement d’une critique sociale certes pertinente, mais attendue, sur fond de choc des classes socio-économiques.
Or, le film prend rapidement une direction inattendue, progressant d’étrangeté en étrangeté vers une dimension de plus un plus cosmique et déroutante, autant du point de vue de la forme que du contenu. Alors que toute sa belle-famille quitte la somptueuse demeure pour se rendre à une réception chez le gouverneur, Itto, indisposée et épuisée, reste à la maison pour prendre du repos. Survient alors un événement perturbateur, initiateur d’un basculement des idées confortables et ordinaires, amorce de l’aventure surnaturelle que traversera la jeune femme : le gouvernement déclare l’état d’urgence pour une raison mystérieuse, qu’on mettra un certain temps à connaître. Itto se retrouve dès lors coincée, seule, inquiète et vulnérable chez ses beaux-parents, alors qu’une menace innommée plane sur la population.
À travers la traversée mystique qui s’ensuit, au sein des paysages sublimes de l’Atlas, sont réfléchis et remis en question délicatement, mais de façon radicale les dogmes (religieux et idéologiques) qui structurent, jusqu’au niveau de la perception, notre rapport aux autres hommes, à la nature et au divin. Nous sommes doucement conduits, par la rencontre de guides humanoïdes et animaux, vers la méditation de l’idée soufie d’un dieu « plus subtil qu’une fourmi noire sur une pierre noire par une nuit noire ».
Bref, un film éclaté et d’une grande profondeur (ou plutôt élévation), entre le road movie, le récit initiatique et la science-fiction, qui réussit avec brio le pari d’un ébranlement de ce qui va de soi et d’une ouverture vers ce qui est plus grand que soi.
Le Festival Cinémania se poursuit jusqu’au 12 novembre. Rendez-vous au Cinéma Moderne, Impérial, du Parc, du Musée et à la Cinémathèque pour découvrir la vaste et riche programmation de l’édition 2023. En attendant, on vous conseille de lire nos coups de cœur et de consulter nos offres.