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L’intimidation est au cœur de l’actualité depuis quelques années déjà. Elle dépasse largement les frontières du monde scolaire. Pensons seulement au cas Mike Ward versus Jeremy Gabriel. Dans ce contexte, 1:54 arrive à point et possède la grande qualité de représenter l’intimidation à laquelle doivent faire face les jeunes d’aujourd’hui : une intimidation pernicieuse devenue omniprésente à cause des réseaux sociaux.
Tim (Antoine-Olivier Pilon) entame sa cinquième secondaire et, comme chaque année, les moqueries et les humiliations reprennent de plus belle. Francis (Robert Naylor), son seul ami, et lui se réfugient dans leur monde afin de survivre à l’intimidation quotidienne menée par Jeff (Lou-Pascal Tremblay), le champion d’athlétisme de l’école. Quand, excédé par le harcèlement, Francis admet publiquement qu’il est homosexuel, la violence à l’endroit du duo s’intensifie. Tim, incapable d’assumer sa propre orientation sexuelle, préfère se distancer de Francis qui, poussé à bout, commet l’irréparable. Afin de venger Francis et de faire face à ses bourreaux, Tim se remet à l’athlétisme et décide de viser un temps d’une minute cinquante-quatre secondes pour le championnat provincial, le même temps que celui visé par Jeff. Épaulé par Jennifer (Sophie Nélisse), une nouvelle amie, Tim tentera, non seulement de gagner le championnat, mais aussi d’affronter ses intimidateurs.
Yan England, visage familier du petit écran québécois depuis sa jeunesse, s’est tourné vers la réalisation en 2007 avec le court-métrage Moi. En 2011, il frappe un grand coup avec son second court-métrage, Henri, qui se retrouvera en nomination à la cérémonie des Oscars. Avec 1:54, son premier long-métrage, Yan England s’est lancé dans une entreprise noble en voulant aborder le sujet de l’intimidation. La grande force de son histoire réside dans la réactualisation qu’elle fait de ce thème. Le personnage de Tim n’est pas seulement intimidé entre les quatre murs de l’école, il est aussi humilié en ligne. Par la force des réseaux sociaux, Tim est tourmenté en tout temps et partout : on le fait chanter avec une vidéo prise à son insu, on le bombarde de SMS, on l’insulte sur le web. À cause de la technologie, l’intimidation s’infiltre dans tous les instants de la vie d’une victime. La maison n’est même plus un refuge. Yan England illustre efficacement ce côté pervers des réseaux sociaux tout comme il montre bien le désarroi auquel font face les parents des jeunes intimidés. Cependant, à vouloir faire réagir le spectateur, le réalisateur en fait trop. Le récit dévie vers certains rebondissements qui sont clichés et abracadabrants.
Dans 1:54, le travail des interprètes est remarquable. Lou-Pascal Tremblay fait rager en tortionnaire, David Boutin est un père touchant et Sophie Nélisse est convaincante, comme toujours, sans trouver ici un rôle qui la laisse montrer tout son talent. Et puis, il y a Antoine-Olivier Pilon, découvert dans Frisson des collines, acclamé dans Mommy et, maintenant, consacré par 1:54. Il possède un style de jeu particulier qui ne se retrouve pas chez les autres acteurs de son âge. Il est très physique sans pour autant laisser de côté la nuance. Son Tim n’a rien de caricatural et, pourtant, Antoine-Olivier Pilon ne joue pas en retenue. Si sa composition dans 1:54 est éloignée de celle dans Mommy, le résultat est tout aussi bouleversant. Antoine-Olivier Pilon est indéniablement l’un des jeunes acteurs québécois les plus brillants.
Avec 1:54, Yan England signe un film certes imparfait, mais profondément sincère et utile. Personne ne pourra contester que 1:54 est bien de son temps. L’intimidation reste un fléau dans nos écoles et il est essentiel que ce sujet reste sous les projecteurs tant que des mesures efficaces n’auront pas été prises. Espérons que 1:54, qui vise un public adolescent, aura le pouvoir d’initier des discussions et de faire germer des réflexions dans les esprits jeunes… et moins jeunes.
1:54 est à l'affiche partout au Québec.