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Amateurs de frissons et d’humour décalé, préparez-vous à une sortie théâtrale qui surprend. La TOHU nous convie à une relecture complètement déjantée du mythe de Dracula. Oubliez l’angoisse gothique et le ténébreux vampire de Bram Stoker ; ici, le comte est sexy, flamboyant, narcissique et, surtout, délicieusement absurde.
J’ai assisté à une soirée où l’« horreur » se conjugue avec une folie savoureuse.
Avant de hanter les nuits montréalaises, Dracula, une comédie des horreurs est née sur la scène off-Broadway, à New York, en 2023. Créée par Gordon Greenberg et Steve Rosen, cette parodie a connu un succès monstre, traversant ensuite l’Atlantique pour conquérir Londres.
Et maintenant, c’est à Montréal d’accueillir la première mondiale de l’adaptation en français. Cette création unique est portée par la traduction savoureuse de Maryse Warda, lauréate d’un Prix du Gouverneur général.

Dès le début du spectacle, un avertissement un peu théâtral pourrait en effrayer certains, mais n’ayez crainte. On est loin du film d’épouvante. Cependant, la pièce s’adresse à un public de 12 ans et plus, principalement en raison de son humour grivois et de ses blagues qui volent parfois sous la ceinture. L’ambiance m’a parfois rappelé l’énergie participative du Rocky Horror Picture Show ; le public ne demande qu’à embarquer, tapant des mains au rythme de certaines des scènes.
Mais la véritable originalité réside dans sa lecture contemporaine : ce Dracula est pansexuel, cumulant les conquêtes masculines et féminines, offrant une savoureuse touche queer au récit.
L’intrigue débute par une transaction immobilière que conclut Jonathan Harker avec Dracula. Ce dernier décide de quitter sa Transylvanie pour acheter un manoir à Londres, obsédé par une photo de Lucy, la fiancée de Harker.

La mise en scène d’Hugo Bélanger est un véritable tourbillon. On assiste à un mélange de théâtre burlesque et absurde, avec des scènes répétitives qui rappellent les claquages de portes dignes des théâtres d’été aux scénarios légers.
« Les époques se côtoient, se mélangent dans le spectacle. On fait des allusions à Thriller de Michael Jackson, à L’Exorciste et à Psycho ! » commente Hugo Bélanger.
La force de la production repose sur une distribution époustouflante de polyvalence. Cinq comédiens seulement se partagent une quinzaine de rôles, grâce à des changements de costumes d’une rapidité épatante, frôlant l’illusionnisme.
Éric Robidoux incarne un Dracula charismatique, magnétique et doté d’un sex-appeal indéniable. Il est au cœur de cette folie. On y croit.

La distribution est complétée par Marie-Pier Labrecque (Lucy), François-Simon Poirier (Mina, sœur de Lucy/Van Helsing), Milène Leclerc (le psychiatre Dr Westfeldt, aussi père misogyne de Lucy et Mina) et Marc St-Martin (Jonathan Harker).
Ces artistes sont tous excellents, mais je lève mon chapeau spécialement à François-Simon Poirier, délicieusement comique dans les jupons de Mina.
Le décor d’un château gothique regorge d’éléments cachés dans lesquels disparaissent et apparaissent les personnages. Un petit conseil : la magie opère mieux si vous êtes assis face à la scène. J’étais dans une rangée plus élevée, sur les côtés, et j’ai vu quelques fois les comédiens se faufiler dans les décors ou passer derrière le rideau de fond, ce qui brise un peu l’illusion.
Les éclairages, quant à eux, contribuent parfaitement à cette ambiance d’horreur parodique.

La soirée est agréablement absurde et divertissante. On salue l’énergie contagieuse des comédiens, qui ont un plaisir évident à jouer, et c’est communicatif. La qualité de la traduction française, pleine de calembours, est aussi soulignée.
Personnellement, j’ai trouvé le spectacle un peu long (1 h 45). La pièce gagnerait à être resserrée sans perdre son essence ; 90 minutes conviendraient mieux. L’intrigue, simple et prévisible, sert surtout de prétexte à une avalanche de gags.
Malgré ces quelques réserves, Dracula, une comédie des horreurs est une bouffée d’air frais, un spectacle mordant et audacieux qui fait un bien fou.

Le spectacle est présenté à La TOHU à Montréal jusqu’au 1er novembre 2025. Face à l’engouement, des supplémentaires ont été ajoutées, dont deux représentations le soir d’Halloween le 31 octobre : à 20 h et à 23 h.
Et bonne nouvelle pour les gens de la capitale : la production ira ensuite hanter le Théâtre Capitole de Québec pour trois représentations, du 29 au 31 janvier 2026.
Vous avez envie de plonger dans une folie théâtrale à l’ambiance électrique et délicieusement irrévérencieuse ? N’hésitez plus : laissez-vous tenter !
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