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Le mercredi 17 septembre, à la Maison symphonique, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), dirigé par l'éminent maestro Rafael Payare, ouvrait sa saison 2025-26 en présentant La damnation de Faust d’Hector Berlioz en version concert. Une 2e et dernière représentation avait lieu le lendemain.
Incidemment, une note au programme nous apprenait que La damnation de Faust « fait partie du répertoire de l’OSM depuis ses tout débuts : l’œuvre était déjà jouée en 1935 ».
Rafael Payare
En 1829, à partir du drame philosophique et poétique Faust de Johann Wolfgang von Goethe, Hector Berlioz (1803-1869) a d’abord composé Huit scènes de Faust. Ensuite, en 1845, il a retravaillé sa partition et, en 1846, La Damnation de Faust est née du remaniement. L’œuvre « se situe à la frontière entre l’opéra, la symphonie et l’oratorio » et, dans le programme, elle est qualifiée de « légende dramatique, op. 24 ».
Cette version concert, en quatre parties totalisant 20 tableaux — sans costume ni décor et avec une mise en scène minimaliste — a été d’une durée d'environ 2 h 30, incluant un entracte de 20 minutes.
Outre l’OSM et son intense et renommé chef, l’événement mettait en vedettes le chœur de l’OSM augmenté du chœur des Petits chanteurs de Laval, la mezzo-soprano écossaise Karen Cargill (Marguerite), le ténor britannique Andrew Staples (Faust), le baryton-basse britannique, d’origine jamaïcaine, Willard White (Méphistophélès) et le baryton-basse britannique Ashley Riches (Brander).
De gauche à droite: Sir Willard White, Andrew Staples et Ashley Riches
Mais pourquoi, diable, une distribution toute britannique avec une maîtrise simplement passable du français ? N’avons-nous pas suffisamment de talents locaux, québécois ou canadiens, qui auraient pu s’approprier ces rôles ?
Karen Cargill
Voici un concentré de l’argument de cet absolu chef-d’œuvre de Berlioz : Faust, vieil érudit amant de la nature, se languit de solitude dans la campagne hongroise et sa mélancolie l’amène à envisager le suicide. Surgit alors Méphistophélès, qui lui propose de découvrir les délices de la vie, dont l’amour dans les bras de Marguerite qu’il a aperçue en rêve.
Tous les deux se transportent chez Marguerite — qui, elle aussi, a rêvé... de Faust — et les amants s’emploient à conjuguer le verbe aimer pendant que la mère de Marguerite dort sous somnifère fourni à Marguerite par Faust. Hélas, la mère décède suite à son absorption et Marguerite se voit accusée de l’avoir empoisonnée.
Mais, grâce à l’intervention de Méphistophélès, suite à la promesse signée par Faust de le servir en retour de cette faveur, Marguerite est sauvée, trouve le chemin de la rédemption et du ciel, alors que Faust trouve la damnation éternelle au service de son infernal guide et tentateur.
J’en conclus que pactiser avec le diable en échange de jeunesse éternelle, de bonheur durable et d’amour ardent est une démarche qui encourt risque et péril. Je vais donc m’en abstenir en dépit de mon âge avancé et des persistantes lamentations de ma carcasse vieillissante.
Dans cet opera (mot italien qui, en français, se traduit par œuvre, ou opéra), l’orchestre est un protagoniste à part entière qui nous procure notamment de nombreux passages tantôt pastoraux, tantôt berceurs et enchanteurs, ou encore dramatiques et ultimement triomphants.
L’orchestre se distingue, entre autres, avec brio dans la « Marche Hongroise » qui termine la 1re partie, le « Menuet des Follets » en 3e partie, « La Course à l’Abîme » et le « Pandaemonium » de la 4e partie. En fait, la formidable partition musicale au grand complet se suffirait à elle-même en l’absence de chant.

Les chœurs interviennent régulièrement, pour notre plus grand plaisir et ravissement. Leurs prestations sont vocalement impeccables, à mes oreilles du moins, sauf que leur jeu m’a semblé quasi inexistant. Ils me sont apparus techniquement très solides et amplement volumineux. Au final, j’ai apprécié chacune de leurs prestations.
Quant aux chanteurs invités, ils ont honorablement livré la marchandise. Suffisamment volumineuses, les voix parvenaient aisément jusqu’à la mezzanine d’où je bénéficiais d’une vue globale et plongeante de l’action.
Chez la renommée mezzo-soprano Karen Cargill, j’aurais préféré un vibrato moins prononcé à chaque fois qu’elle soutenait longuement une note.
Sir Willard White a incarné un Méphistophélès vocalement puissant; mais, version concert oblige (?), sa gestuelle n’a certes pas souffert d’un excès de théâtralité. Il faut avouer que chanter devant un lutrin et des partitions, ça ne favorise pas précisément le jeu.
Il y a de nombreuses années, j’ai découvert La Damnation de Faust par le biais d’un prestigieux enregistrement où s'illustrait l’incomparable ténor Nicolai Gedda dans une version qui m’a transporté et que j’ai amplement écoutée en boucle par la suite.
Le ténor Andrew « Faust » Staples m’a généralement plu, sans toutefois m’impressionner et sans me faire oublier Nicolai Gedda. Il m’a semblé à l’aise en milieu de registre, mais ses aigus ne m’ont pas paru aisés et sa maîtrise approximative de la prononciation française l’a quelque peu desservi. D'ailleurs, chez tous les chanteurs, ladite prononciation m'a laissé perplexe; heureusement qu'il y avait projection des paroles au-dessus de la scène.
Finalement, dans sa très courte et unique prestation, dans le rôle de Brander, le baryton-basse Ashley Riches y est allé d’une aria dont l’exécution et la prononciation ne m’ont pas laissé de souvenir impérissable.
De cette représentation du 17 septembre je ne conserverai un durable souvenir que de la géniale musique de Berlioz, de la remarquable prestation de l’OSM, de son inspiré chef et des chœurs.
L’OSM vous confie à fréquenter assidûment son site internet pour prendre connaissance de sa programmation riche et variée et pour vous procurer des billets.
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