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Le 8 janvier avait lieu la première au théâtre St-Denis du célèbre opéra Le Fantôme de l'Opéra dans une version française inédite. Une version concert dépouillée, mais néanmoins grandiose!
Assise dans mon siège, regardant la scène et ses micros qui trônaient ici et là, je me suis rappelé que j’assistais à une version « concert » de cette comédie musicale. J’ai eu un doute…
J’ai vu à quelques reprises The Phantom of the Opera, soit en comédie musicale sur les planches de Broadway ou à Toronto, ou même au grand écran, en version cinématographique ou « musical ». Évidemment, qui dit comédie musicale, dit grand déploiement : mise en scène faste, multiples changements de décor, costumes extravagants, espaces scéniques différents.
Je vous le dis d’emblée, ce n’est pas ce qui vous attend sur la scène du Grand Théâtre de Québec ni sur celle du St-Denis. Mais n’ayez pas de doute…
Une scène préparée en version concert
À Montréal, l’orchestre prend la moitié arrière de la scène, les musiciens étant installés sur une plateforme surélevée; à l’avant d’eux, les artistes évoluent sur un terrain de jeu composé de cinq marches, représentant d’étroits plateaux, et de l’avant-scène. Selon les besoins de l’histoire, certains déambulent parfois dans les allées de la salle.
Comme l’exige une version concert, des micros sur pieds sont dispersés à l’avant-scène et sur les plateaux. Les artistes doivent donc être relativement statiques derrière ces amplificateurs de voix lorsqu’ils chantent ou parlent. Les trois rôles principaux en ont des plus discrets collés près de la joue, mais ils se retrouvent quand même souvent derrière les micros debout.
Cela étant dit, à partir du moment où on s’attend à ce genre de version, on ne boude pas notre plaisir…
Un roman français à l’origine d’un spectacle pourtant toujours présenté en anglais
Eh oui. The Phantom of the Opera, quelle que soit la version dans laquelle ce spectacle a été présenté, a toujours été joué et chanté dans la langue de Shakespeare, et ce, même si l’histoire originale a été imaginée et écrite en français en 1910, par le romancier parisien Gaston Leroux. Le livret et les paroles de ce spectacle le plus joué à Broadway depuis 1986 ont été rédigés par des Britanniques; tout comme la musique, composée par le talentueux Andrew Lloyd Webber à qui l’ont doit aussi les comédies musicales Cats, Jesus Christ Superstar, Evita...
Cette adaptation présentée à Montréal et à Québec est donc la première version concert de Le Fantôme de l’Opéra dans sa langue d’origine. Nicolas Engel en a fait l’adaptation, guidé par Charles Hart, l’auteur original du texte anglais, afin de conserver le plus possible ses intentions et le sens des mots.
Et je vous avoue m'être demandé si je serais dérangée par ce dialogue et les chansons en français, les connaissant tellement par coeur en anglais; pas du tout.
L’histoire
On est à l’Opéra de Paris, en 1881. Il est alors coutume d’y présenter du théâtre ou des œuvres du répertoire de l’opéra; les artistes qui s’y produisent sont des vedettes célèbres (ou espèrent l’être!).
Au moment où commence l’histoire, le directeur de l’Opéra cède son poste à Messieurs Firmin et André qui sont certains de mieux gérer cet établissement que leur prédécesseur. Madame Giry, la maîtresse de ballet depuis 30 ans, sait qu’ils se frotteront eux aussi aux phénomènes étranges qui arrivent subitement à l’Opéra, comme s’il était hanté.
Certains employés se doutent qu’un homme vit dans les souterrains qu’il donne ses consignes et gère cette institution sans jamais se montrer. Il enseigne même le chant, secrètement, à l’une des jeunes danseuses, Christine Daaé, qui a une voix à faire rougir d’envie la Prima donna Carlotta. Elle la remplacera d’ailleurs au pied levé, quand l’organe vocal de la diva ne sera capable que de croassements, un autre sort jeté par ce fantôme machiavélique!
Craint de tous, cet homme, portant un demi-masque pour cacher son visage déformé, devient amoureux de sa protégée. Malgré que son cœur appartienne à Raoul, un jeune aristocrate, Christine est sous l’emprise de son professeur et le suivra dans les catacombes de l’Opéra, où ce triangle amoureux trouvera son dénouement.
Les artistes
Les voix des rôles principaux sont riches et justes : la soprano française Anne-Marine Suire (Christine), ses deux « amours », le baryton Hugo Laporte (Fantôme) et le chanteur Michaël Girard (Raoul), Catherine Sénart et Lucie St-Martin (Madame Giry et sa fille), les directeurs Éric Paulhus et Étienne Isabel, et le duo vedette de l’Opéra : Sylvain Paré (le divo Piangi) et Frédérike Bédard (la diva Carlotta).
D’ailleurs, j’accorde une mention spéciale à Madame Bédard : son jeu, sa voix, son attitude… WOW! On sent que cette artiste est une comédienne doublée d'une voix exceptionnelle. Son jeu est remarquable.
Ils sont entourés d’une dizaine d’autres chanteurs, comédiens, esquissant parfois quelques pas de danse, qui forment un ensemble complétant parfaitement la distribution.
L’Orchestre Azimut, fondé par Alexis Pitkevicht et Ivan Lefebvre, regroupe 40 musiciens qui interprètent à merveille les pièces de Webber sous la direction de Dany Wiseman.
Les costumes et la mise en scène
Les costumes d’époque, et les perruques sont flamboyants; les éclairages et quelques effets scéniques arrivent à nous plonger dans l’univers des décombres du souterrain ou celui des toits de l’Opéra.
Le célèbre grand lustre qui s’effondre pendant une représentation ne manque pas à l’appel, nous transportant dans les sièges de l’Opéra; les machines fumigènes nous font voyager dans l’antre du fantôme.
Aux changements de scènes, une fine écriture apparaît sur le mur du fond situant les lieux : les coulisses, le bureau des directeurs, le cimetière, le labyrinthe souterrain, la loge de Christine, les représentations de Hannibal, Il Muto ou Don Juan Triomphant...
La mise en scène est épurée, mais tout de même efficace. On est envoûté malgré le peu d’éléments scéniques. L’enchaînement dynamique fait oublier le côté statique que pourrait offrir une version concert. Entraînés par la musique, les spectateurs n’auront pas d’impression de longueurs.
À noter
Billets pour le Grand Théâtre de Québec (du 17 au 19 janvier à 19 h 30 et/ou 14 h)