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Samedi le 22 octobre, à la Maison des arts de Laval, l’Opéra bouffe du Québec (l’OBQ) donnait la première d’une série de cinq représentations de La Belle de Cadix, fameuse opérette de Francis Lopez (1916-1995) créée à Paris, au Casino Montparnasse le 19 décembre 1945.
À la seule évocation du titre, La Belle de Cadix, l’exceptionnelle et éclatante voix ensoleillée de feu l’illustrissime ténor Luis Mariano revient automatiquement me hanter. Je l’entends encore chanter « La Belle de Cadix ne veut pas d'un amant! Chi-ca! Chi-ca! Chic! Ay! Ay! Ay! ». Voilà bien la preuve que le succès d’une chanson n’est pas nécessairement proportionnel au caractère « recherché » des paroles. Mais il faut dire que le vivement regretté Luis Mariano aurait pu faire un tube en chantant simplement sa liste d’épicerie, tellement tout ce qu’il chantait cartonnait.
Synopsis
Tel que décrit dans la publicité : « Lors du tournage d’un film en Espagne, la gitane Maria-Luisa est engagée pour donner la réplique à la vedette de cinéma Carlos Medina. Durant le tournage, après un mariage fictif que tous croient réel, Carlos et Maria-Luisa finissent par s’avouer leurs sentiments. Ensuite, quelques quiproquos et revirements viendront les séparer mais l’amour sera plus fort que tout et ils seront réunis à nouveau. »
Distribution
Dans l’ordre habituel, de haut en bas et de gauche à droite, sur la photo ci-dessous : la soprano Charlotte Vigneault (Maria-Luisa), le ténor Emmanuel Hasler (Carlos Medina), José Dufour (Manillon), la soprano Samira Tou (Pepa), Philippe Gobeille (Dany Clair), Daniel Murphy (Ramirez), et la mezzo-soprano Rosalie-Lane Lépine (Cécilia).
Tout ce beau monde est solidement secondé, accompagné et soutenu par l’orchestre de l’OBQ, composé de 10 musiciens dirigés par Simon Fournier, et le chœur de l’OBQ qui réunit une trentaine de chanteurs.
Le genre opérette
L’opérette est fondamentalement du théâtre où alternent les parties parlées et chantées. À mon humble avis - d’amateur d’opéra - que nul n’a obligation de partager, les longs et fréquents dialogues sont l’inconvénient majeur de l’opérette. Il y en a beaucoup, trop, dans cette œuvre en particulier. Le genre favorise la comédie légère, commande l’exubérance, la joie de vivre, les rebondissements, la danse et, bien sûr, les vers d’oreille enjôleurs. On a souvent hâte que le blabla prenne fin et cède la place aux mémorables arias.
Je profite de l’occasion pour vous suggérer deux opérettes, en langue allemande, franchement extraordinaires, du compositeur hongrois Emmerich Kálmán – où les dialogues sont très courts (youpi!) – et où la musique est fantastique : Die Csárdásfürstin (La Princesse Gytane) et Gräfin Mariza (La Comtesse Mariza). Ces deux véritables joyaux sont des suites quasi ininterrompues de highlights (d’arias inoubliables). Les essayer c’est les adopter, en particulier les deux enregistrements mettant en vedette feu le ténorissimo Nicolai Gedda.
La mise en scène d’Alain Zouvi (assisté de Monik Vincent)
Elle est dynamique, enjouée, parsemée de clins d’œil humoristiques. Elle ne révolutionne pas le genre mais elle est efficace et donne un tantinet dans la farce (tel que le veut le synopsis).
Décors et accessoires
Ils font production locale avec les moyens et le budget du bord. Parfois inventifs, ils servent adéquatement le propos et ajoutent au caractère humoristique de l’ensemble.
Les costumes
Alors là, chapeau bas à la costumière Diana-Carmen Ratyez pour toutes les tenues féminines des plus variées et des plus colorées. Chez les messieurs, cependant, l’habillement est plus modeste, moins imaginatif.
Le jeu des protagonistes
La foule est jouée par le chœur où le talent d’acteur, ou de danseur, varie d’une personne à l’autre. Mais tous donnent visiblement le meilleur d’eux-mêmes.
Parmi les principaux protagonistes c’est José Dufour (Manillon) qui donne, à mon humble avis, la meilleure performance d’acteur... comique. Son rôle, de maniganceur impénitent, s’y prête à merveille. Sa voix ne m’a pas laissé de souvenir impérissable mais son jeu, assurément!
Quant aux autres rôles principaux, il est plus qu’évident que tous ont du métier et tirent aisément leur épingle du jeu.
Le chant
J’ai grandi en écoutant de l’opéra et de l’opérette interprétés par les plus grandes voix lyriques de leurs époques respectives. J’ai donc été musicalement gâté et, conséquemment, lorsque j’assiste à une production locale, mes attentes sont très élevées, et peut-être même quelque peu irréalistes. J’aime les voix agiles, articulées, volumineuses, aux aigus impressionnants, qui ne semblent jamais plafonner, particulièrement chez les ténors et les sopranos. Bref, j’admets être plutôt difficile à impressionner et à contenter.
Malgré tout, j’estime que, au sein de cette production, la qualité des voix est suffisante, en qualité et en volume, pour nous permettre d’apprécier tous les tubes, qui se succèdent et que nous attendons d’ailleurs impatiemment, intercalés entre les nombreux dialogues, tels que « La fiesta bohémienne », « Maria-Luisa », « La Belle de Cadix », « Où êtes-vous », « Bohémienne », « Méditerranée », etc.
Mention très honorable donc aux chanteurs et chanteuses à qui je tire volontiers mon chapeau car, après tout, ils s’attaquent à une œuvre phare de l’opérette, et sont forcément confrontés aux incontournables comparaisons avec leurs illustres prédécesseurs.
En conclusion, je recommande sans hésitation ce spectacle hautement divertissant qui vaut le déplacement, nous dilate joyeusement la rate, et nous expose à une infection - ne nécessitant ni vaccin, ni port obligatoire du masque respiratoire - de vers d’oreille.
Les prochaines représentations auront lieu les 28, 29 et 30 octobre courant. Apprenez-en davantage sur cette production et procurez-vous des billets en accédant au site internet de l’Opéra bouffe du Québec. Au moment d’écrire ces lignes, il ne reste des billets que pour le vendredi 28 octobre à 19h30. Tous les autres spectacles affichent complets. C’est un succès amplement mérité.