Le 13 novembre – à la salle Joseph-Rouleau de la Maison André-Bourbeau des Jeunesses Musicales du Canada, sise au cœur du Plateau Mont-Royal – Gino Quilico, baryton québécois de renommé mondiale, réalisait un doublé qui lui était cher, soit un concert-hommage à ses parents et le lancement officiel du livre Un opéra en 3 actes mettant en vedette Gino Quilico, sorti en librairie le 15 octobre dernier.

Le livre en question – dont l’auteure est Connie Guzzo-McParland – a déjà fait l’objet d’une critique (de votre humble serviteur), publiée le 3 octobre dernier, ici-même dans le Fil Culturel d’Atuvu.ca. Vous pouvez en prendre connaissance en cliquant ici.

Prélude

Gino a travaillé avec acharnement à produire un spectacle multimédia le mettant en vedette avec feus ses parents, Lina Pizzolongo, pianiste virtuose, et Louis Quilico, célébrissime baryton verdien ayant marqué son époque par son impressionnante voix et son exceptionnel talent d’interprète.

L'événement s'est tenu dans une charmante et chaleureuse salle de dimension et de capacité modestes avec la participation d'un musicien émérite, soit le très talentueux et polyvalent pianiste Dominic Boulianne, fidèle ami, complice et accompagnateur de Gino depuis les quatorze dernières années. Ce même Dominic qui, depuis janvier 2021, assume la Direction générale et artistique de l’Opéra du Royaume - troisième Maison d’opéra du Québec - qui fait « rayonner l’art lyrique au Saguenay-Lac-St-Jean depuis maintenant 50 ans. »

L'imprévu survient

D'inopportunes tracasseries informatiques ont fait régner l’incertitude tout au long du concert, et avant même qu’il ne débute, devenant ainsi une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de Gino, qui avait pourtant d’autres chats à fouetter à double titre de maître de cérémonie et de performer. Il s'en est néanmoins élégamment et efficacement tiré en jugulant son stress en véritable professionnel consommé qui ne se laisse pas facilement démonter. Chapeau, maestro!

Faits saillants du concert-hommage

• Ouverture du spectacle par un mot de Linda Leith, directrice des Éditions du même nom, suivie d’une lecture, par l’auteure Connie Guzzo-McParland, d’un passage de son livre consacré à Lina Pizzolongo.

   

• Sur image fixe de Lina à l’écran, Gino livre, avec évidente émotion, une 1^re aria, tirée de l’opéra Don Pasquale de Donizetti et intitulée « Bella siccome un angelo » (Belle comme un ange).

   

• Sur vidéo, bref extrait d’une entrevue de Gino racontant une anecdote qui remonte à son enfance (alors qu’il n’est âgé que de 5 ou 6 ans) et qui, réfugié sous le piano, écoute ses parents répéter durant des heures... exquises, dans son souvenir. Il enchaîne avec une 2^e aria des plus appropriée, Heure exquise de Reynaldo Hahn.

   

• Une vidéo de Lina au piano amène Gino à nous bercer avec Tristesse de Chopin, en guise de conclusion au segment consacré à Lina.

   

• Pour débuter le segment consacré à l’illustre Louis Quilico, Gino me présente comme étant grand amateur d’opéra et critique artistique pour Atuvu.ca, et m’invite à monter sur scène pour lire de courts extraits du livre traitant de son vivement regretté papa. Je m’acquitte de ma mission en prêtant ma modeste voix à Louis pour qu’il nous entretienne de sa Lina adorée, qui l’a quitté pour un monde meilleur, victime d’un foudroyant cancer, le laissant seul, triste et désemparé.

   

  

• Sur vidéo, Louis vient nous épater, encore une fois, avec son extraordinaire interprétation de l’aria « Cortigiani » de l’opéra Rigoletto de Verdi.

   

• Gino enchaîne avec une 4^e aria, « Per me giunto » de l’opéra Don Carlos de Verdi.

   

• Témoignage vidéo de feus le ténor Richard Verreau et Roger D. Landry, ex président et éditeur du journal La Presse, à propos de Louis.

   

• Rappel que Louis et Gino ont formé le 1^er duo père-fils à chanter dans une même production, au Metropolitan Opera de New York en 1987.

   

   

  

• Présentation d’une vidéo, un tantinet humoristique, mettant en vedette le duo père-fils, où Louis a visiblement oublié des paroles de la chanson et s’en remet à Gino pour rattraper la situation.

   

• Vidéo mettant en vedette Lina, Louis et Gino sur la musique de Tristesse de Chopin.

   

• Avant d’attaquer son propre segment, Gino nous offre la chanson Parla piu piano, de Nino Rota, tirée de la trame sonore du 3^e film du Parrain.

   

• Lecture, par Dr Enrico Quilico - fils de Gino et détenteur depuis peu d’un doctorat (en science de la réhabilitation) de l’Université de Toronto - d’un passage du livre consacré à Gino. La photo ci-dessous révèle un père très fier de son fils.

   

• Gino nous sérénade avec une 6^e aria, « Deh, vieni alla finestra » de l’opéra Don Giovanni de Mozart; projette une vidéo le concernant; poursuit son opération charme en nous interprétant le fameux tube « Comme un homme » de la comédie musicale Les Misérables; et conclut de magistrale façon avec une 8^e aria, le « Largo al factotum » du Barbier de Séville de Rossini.

La voix de Gino, qui a habituellement la solidité d’un roc inébranlable, a présenté, ici et là, quelques signes évanescents d’instabilité, à cause de la forte charge émotive contenue dans les images projetées et les souvenirs évoqués. Il est très difficile pour un chanteur de s’exécuter à la perfection lorsqu’il est étreint par l’émotion.

Le mémorable après-midi s’est terminé par un vin et fromage, des retrouvailles et discussions animées entre amateurs d’opéra et de belcanto, et une vente et dédicace du livre pour tous les intéressés. Somme toute, l’événement a été fort réussi et Gino a pu enfin pousser un soupir de satisfaction et de soulagement.

Vous pouvez suivre les activités de Gino Quilico sur sa page Facebook et son site internet, notamment pour consulter le calendrier de ses prochains concerts, et pour vous procurer des billets ainsi que le livre Un opéra en 3 actes mettant en vedette Gino Quilico.