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Dimanche 28 janvier à la Salle Bourgie, l’Ensemble Caprice – dirigé par le réputé chef et flûtiste Matthias Maute – présentait une version concert de l’opéra-comique baroque Don Quichotte chez la Duchesse, de Joseph Bodin de Boismortier (1689-1755), créé en 1743.
Propos de l’opéra
Le livret de Charles-Simon Favart, qui « fait revivre les personnages du chef-d’œuvre de Miguel de Cervantès : Don Quichotte [...] et son inséparable « écuyer » Sancho Pança », raconte une histoire tarabiscotée à souhait, qui fourmille de détails, de rebondissements, d’invraisemblances, etc. À très gros traits, ça peut se résumer ainsi : Don Quichotte, chevalier rêveur et irréaliste, et Sancho Pança séjournent sur les terres du duc et de la duchesse qui « leur inventent alors toutes sortes de tours invraisemblables pour se payer leurs têtes en se jouant de leurs lubies et leurs marottes ».
Dans ses présentations des trois actes de l’opéra, l’excellent flûtiste et dynamique maestro Matthias Maute a bien fait ressortir le côté disjoncté de cette comédie aussi difficile à prendre au sérieux qu’à raconter en détail.
Déroulement
La présentation de l’opéra-comique a été précédée d’Airs et danses pour le théâtre, de Jean-Philippe Rameau (1683-1764), soit une suite (≈ 15 min) de cinq pièces respectivement intitulées Gavotte pour les heures, Les Zéphirs, Entrée, Ritournelle et Tambourin. J’avoue avoir été agréablement surpris et diverti par cette suite musicale plutôt entraînante, jouée par cinq musiciens. J’en aurais même pris bien davantage.
Pour le plat de résistance, l’opéra-comique Don Quichotte chez la Duchesse – d’une durée d’environ 70 minutes, en version concert, c'est-à-dire sans costume, ni décor, ni accessoire – la distribution réunissait l’Ensemble Caprice au grand complet (18 musiciens), les deux sopranos Catherine Saint-Arnaud (Altisidore et une Japonaise) et Dorothéa Ventura (une paysanne, une amante enchantée, une suivante de la duchesse), la mezzo-soprano Claudine Ledoux (seconde amante enchantée), le haute-contre Arthur Tanguay-Labrosse (Don Quichotte), et les deux barytons Dominique Côté (Sancho Pança) et Dion Mazerolle (Merlin, Montésinos, un Japonais).
Les prestations
À mon humble avis, les six protagonistes ont très efficacement, autant théâtralement que vocalement, tiré leur épingle du jeu. Au sein de cette solide distribution, ils étaient tous en voix, donc parfaitement audibles, mais pas tous également intelligibles, comme c'est très souvent le cas à l'opéra. Néanmoins, grâce à la projection du texte sur grand écran, nous avons pu aisément prendre connaissance des paroles chantées.
Mon coup de cœur, s’il m’en faut nommer un, va au baryton Dominique Côté, dans le rôle de Sancho Pança, qui m’est apparu fort intelligible grâce à sa voix volumineuse et une prononciation soignée qui m'a évité de fréquents recours au texte à l’écran. Et de surcroît, voilà un convaincant comédien qui semble très à l’aise sur scène. J'ai hâte de le revoir et réentendre dans une prochaine production.
Appréciation des arias et de la musique
À mon oreille subjective, toutes les arias, malgré leurs fioritures et enjolivures, bien qu’elles aient été rendues avec brio, sonnaient malgré tout comme de quasi-récitatifs sur arrière-fond musical. Je ne suis donc pas ressorti de la salle avec une infestation de vers d'oreille.
Cependant, il en va autrement pour la musique qui, à elle seule, justifie le prix du billet. Tous les moments uniquement orchestraux, qui ne servaient pas d’accompagnement pour l’une ou l’autre des chansons, ont été très talentueusement et fougueusement rendus par l’Ensemble Caprice. Toutes ces pièces, ces gavottes, chaconnes, ritournelles, ouvertures, et tutti quanti, jouées par l’orchestre seul, sont de petits bijoux qui m’ont quelque peu réconcilié avec la musique baroque.
Réconcilié, disais-je? En effet, depuis toujours – et à mon âge avancé ça veut dire depuis plusieurs décennies – je fuis la musique baroque que je trouve généralement surannée et ennuyante. Évidemment, mon opinion n’engage que moi et vous êtes parfaitement libres de vous gâter de musique baroque si elle vous séduit et fait partie de vos plaisirs. Tous les goûts sont dans la nature. Quant à moi, j’ai développé une allergie auditive aux sons du clavecin, de la flûte à bec, du luth et de la viole de gambe, entre autres instruments emblématiques d’un genre musical florissant aux 17e et 18e siècles.
Mais alors, pourquoi ai-je assisté à ce concert? Par masochisme? Non! Plutôt parce que, à la lecture de la publicité entourant l’événement, ça m’a semblé prometteur... en dépit de sa facture baroque. La chose s’annonçait comique, donc divertissante. De plus, ça m’offrait l’opportunité de réévaluer le jugement que je porte sur la musique baroque en général : j’aime croire que mes goûts sont encore susceptibles d’évoluer et que je suis toujours capable de changer d’idée. D’autant plus qu’en parcourant la liste des musiciens qui composent l’Ensemble Caprice, j’ai bien sûr remarqué qu’il s’y trouve une claveciniste, et que le chef est également flûtiste, mais je n’y ai pas remarqué de joueur de luth ou de viole de gambe, ce qui m’a incité à prendre une chance. Et je ne l’ai pas regretté un seul instant! C’est un excellent divertissement qui a certes valu le déplacement.
Le chef Maute et ses musiciens s'y sont tellement passionnément investis qu’ils ont donné un spectacle à l’intérieur d'un spectacle plus grand. Ajoutez à cela le jeu divertissant, les situations humoristiques, et les excellentes prestations des chanteurs-comédiens-danseurs, et vous obtenez la recette d’un incontestable succès qui s’est légitimement mérité une ovation debout et de très chaleureux applaudissements.
L’ensemble Caprice, son chef et tous les chanteurs se retrouvent bien sûr sur Facebook. Également, comme chacun(e) a un parcours déjà étoffé ainsi que son agenda personnel à vous faire découvrir, il ou elle vous invite donc à fréquenter l’un ou l’autre des sites internet suivants : Ensemble Caprice; Matthias Maute; Catherine Saint-Arnaud; Dorothéa Ventura; Claudine Ledoux; Arthur Tanguay-Labrosse; Dominique Côté et Dion Mazerolle.