Je suis tout près de ce festival depuis ses débuts. J’y ai côtoyé des gens merveilleux qui ont à cœur les enfants : la comédienne Marie Eykel, le cinéaste André Melançon et le pédiatre Gilles Julien; nous formions ce quatuor de marraines et de parrains. Il y a donc plusieurs années que j’assiste à ce festival, qui s’est grandement développé depuis 15 ans.

Je crois foncièrement qu’un tel événement a sa place et est même nécessaire, car il est clair que les arts contribuent au développement social et émotionnel des petits humains. Qui plus est, ces activités et ces spectacles sont des moments privilégiés à partager entre parents, grands-parents et leurs 0 à 6 ans !

Important de respecter la tranche d’âge suggéré

Chansons anciennes / crédit photo : Michel Pinault

Les spectacles ont été conçus pour cette clientèle : les salles sont petites et permettent aux artistes d’être près des jeunes spectateurs ; les durées sont brèves et les auteurs ont travaillé fort pour s’assurer que leur art sera bien compris par un public visé. Il est donc important que la tranche d’âge recommandée (0 à 18 mois, 18 à 36 mois, 4 à 6 ans, etc.) soit respectée lors de l’achat des billets, autant pour les spectacles que pour les ateliers.

Effectivement, ils ont pensé aux vraiment petits : quelques spectacles et ateliers s’adressent aux nouveau-nés et aux poupons qui ne marchent pas encore. Je vous avoue qu’au départ, j’ai douté ; je me demandais comment on pouvait capter l’attention de si petits enfants. En assistant à ces représentations, j’ai constaté la magie qui opère : les artistes savent vraiment capter l’attention de ces poupons !

Des compagnies québécoises…

Marion Delpierre, la directrice générale et artistique du Festival Petits bonheurs m’expliquait que cette 15^e édition accueille une compagnie jeune public québécoise qui a été soutenue par le festival depuis ses débuts : La marche du crabe. C’est suite au stage de création pour la petite enfance internationale qu’est née cette compagnie. Cinq de ses spectacles seront présentés, dont une nouvelle création.

J’ai assisté à Le Mobile créé pour les bébés naissants jusqu’aux poupons de 18 mois. J’en suis restée bouche bée et enchantée pour plusieurs raisons.

D’abord, le lieu. Un genre de cocon (dôme ou tente) est confectionné pour accueillir à peine quelques dizaines de parents avec leur nourrisson qui s'installent sur des petits tapis ronds avec oreillers ou sur des chaises basses.

Ensuite, en quelques minutes tout au plus, le léger chahut fait par les bébés qui babillent, gazouillent ou pleurnichent, devient un silence complet. Pourquoi? Parce que les artistes de La marche du crabe savent comment accrocher l'attention de ces petits d'hommes. Comptines et chansons sont doucement fredonnées par les cinq artistes qui deviennent, suspendus sur de grands voiles tombant du plafond ou sur les quatre trapèzes, des parties d’un mobile qui se balance ou tournoie au-dessus des têtes des spectateurs. On est comme un bébé couché dans son petit lit qui regarde le mobile s’agiter doucement au-dessus de lui. Une pièce de 45 minutes... de plaisir et de bonheur!

Le mobile / crédit photo : Denis Martin

À table! / crédit photo : Suzanne O'Neill

Voici d’autres suggestions de spectacles :

À table !, de l’Arrière Scène, parle de la différence. Ce spectacle, né d’une idée de Simon Boulerice et de Serge Marois, démarre alors que trois consuls de pays différents doivent s’entendre sur un projet commun, autour d’un repas. Mais le sérieux s’égare tout à coup et la table devient un terrain de jeu. Pour les 4 à 6 ans.

L’écho de l’écume, de la compagnie Les chemins errants, mêle les arts visuels et les chants de marins entonnés a cappella par deux femmes. En 40 minutes, les 2 à 6 ans auront l’impression de partir en voyage. C’est très poétique.

… et trois compagnies invitées, hors Québec.

Les spectacles présentés par ces compagnies sont très différents les uns des autres.

Nana Raiz, de la compagnie La Bicicleta du Costa Rica, est une belle histoire entre une mère et son enfant qui se réveille dans la nuit. Comment le rassurer pour qu’il se rendorme? Avec marionnettes. (30 minutes pour les 6 mois à 6 ans)

Igen, de la compagnie danoise Aaben Dans, fait dans la danse contemporaine. Le public de 6 mois à 4 ans est installé tout près des deux danseurs afin d’observer le jeu transmis par le langage du corps. Igen veut dire « encore »… Un magnifique spectacle de 30 minutes.

Bout à bout, de la compagnie française Le Clan des Songes, parle des relations humaines et de la vie familiale avec tendresse et humour à l’aide de lignes dessinées par des cordages. Original. (35 minutes pour les 3 à 6 ans)

Nana Raiz / crédit photo : Pablo Cambronero

Bout à bout / crédit photo : Igor Vermeil

Et des ateliers pour développer la créativité, bouger, s’amuser!

Le jardin musical / crédit photo : Studio MO Photographie

Quelques suggestions :

Mon cœur est un tambour initiera les enfants, en 45 minutes, aux rythmes et au mouvement en jouant avec des percussions. Une histoire sera inventée et chaque participant aura un rôle à sa mesure. Cet atelier est adapté pour être présenté à deux groupes d’âges : 0 à 2 ans et 4 à 6 ans.

Par Contes d’ici et d’ailleurs, les 3 à 6 ans découvriront de nouveaux mots à travers l’écoute d’histoires inconnues qui éveilleront leur imagination.

Danse afro-contemporaine maman-bébé. Comme le titre l’indique, on propose aux mères et à leur poupon de 3 à 11 mois de plonger dans un univers mixte de danses africaines et contemporaines, en s’initiant, entre autres, au portage au dos à l’africaine. Les pagnes sont fournis. L’atelier dure 90 minutes.

Pour vous convaincre du bienfait de ce festival, écoutez la petite Aelia qui décrit très bien son expérience à ce festival auquel elle a participé avec ses parents et ses petits frères :

Où et quand?

Le Festival Petits bonheurs a pignon sur rues à plusieurs endroits à travers le Québec :

• dans quatre arrondissements de Montréal : Mercier – Hochelaga-Maisonneuve, Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension, Pierrefonds-Roxboro et Saint-Laurent
• deux régions : Abitibi-Témiscamingue et Nord de Lanaudière
• sept villes : Blainville, Brossard, Laval, Longueuil, Repentigny - l’Assomption, Sherbrooke, Trois-Rivières

Et depuis cette année, la ville de Sudbury en Ontario s’est jointe au Réseau Petits bonheurs.

Le festival bat son plein jusqu’au 31 mai selon les villes ou régions.

Pour plus d'infos vous pouvez consulter la programmation détaillée (lieu, âge visé, durée) et faites vite (vraiment vite !) pour réserver vos billets : les ateliers/spectacles affichent rapidement « complet ».