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Du 3 au 14 décembre 2024, L’eau du bain présente De glace au Théâtre Prospero, une adaptation du roman du norvégien Tarjei Vesaas. atuvu.ca a discuté avec Anne-Marie Ouellet, directrice artistique de la compagnie théâtrale, qui a coadapté et mis en scène cette pièce « à vivre plus qu’à raconter ».
« Le Palais de glace, c’est un roman de Tarjei Vesaas […] que j’adore et qui était pas loin sur ma table de chevet depuis longtemps. Ça faisait longtemps que je rêvais de l’adapter », déclare la metteuse en scène Anne-Marie Ouellet, qui cosigne l’adaptation avec Mélanie Dumont.
De glace raconte l’histoire de deux jeunes filles de 11 ans, Siss et Unn, dans un petit village en Norvège. Lorsque Unn rencontre Siss, une grande passion naît entre elles : « On parle de coup de foudre, d’amitié, c’est ambigu, mais c’est plus fort que tout. »
Au lendemain de leur rencontre, Unn disparaît après avoir décidé d’aller voir la cascade qui a gelé « de façon exceptionnelle, créant des petites cavités et des salles », pour reprendre les mots de Anne-Marie Ouellet.
Pour adapter le roman qui se passe le temps d’un hiver en Norvège, soit du premier gel jusqu’à ce que la glace craque et redevienne liquide, l’équipe derrière la pièce a décidé de miser sur l’immersion et la technologie.
Pour contextualiser, Anne-Marie Ouellet explique toujours travailler avec Thomas Sinou, concepteur sonore et artiste numérique, et Nancy Bussières, artiste-chercheuse. Ces derniers sont tous les trois à la tête de la compagnie L'eau du bain.
« Tous nos projets, on les crée vraiment ensemble. [Et] nos derniers, c’étaient des projets de tempêtes et de lumières qui se propagent par la fumée […] donc, on a eu envie de continuer notre recherche de lumière et de fumée pour créer ce roman-là. »
« Il faut dire aussi que c’est la première fois qu’on met en scène une histoire. D’habitude, on est plus dans quelque chose d’impressionniste où chacun se crée des bouts d’histoire. Mais ce roman-là, il y a une histoire qui est très simple et en même temps très trouble », développe la metteuse en scène.
Pour reconstituer le palais de glace, la pièce utilise de la brume qui se colore, un moyen selon Anne-Marie Ouellet d’imiter la lumière qui passe à travers les parois de glace.
« Ça nous permet de faire disparaître le personnage parce que, comme elle est habillée en rose, quand la lumière devient rose, on ne la voit plus, puis on la voit […] ça nous permet de créer des jeux d’apparition et de disparition. »
De glace ne se contente pas de la brume. « C’est vraiment immersif comme proposition : les gens, ils vont entrer [dans la salle], ils vont marcher dans un sentier pour rejoindre leur siège », développe celle qui est directrice artistique de la compagnie L’eau du bain.
Elle explique que le public est proche de l’espace de jeu pour pouvoir voir malgré la fumée, qui est aussi utilisée paradoxalement pour créer de l’éloignement et « du flou ».
Les spectateurs pourront vivre la pièce autrement avec des casques d’écoute qui permettront à ces derniers de se rapprocher par le biais d’ambiances et de paysages. « Comme on les a dans les oreilles, on a l’impression d’être dedans, vraiment dans la forêt. »
Les sons du plateau, de leur côté, sont amplifiés et en direct, et tous les personnages sont dotés de petits micros, ce qui permet de donner de la profondeur au son.
À cela s’ajoute l’installation de subwoofers sous les sièges qui interviennent, par exemple lorsque la glace craque, plongeant le spectateur sur place et lui permettant de sentir ces craquements traverser son corps.
« Grâce à la lumière qui vient jusqu’au corps, aux sons, aux écouteurs : il n’y a pas vraiment de frontières entre le public et l’histoire, et ce qui s’y joue », ajoute Anne-Marie Ouellet, qui nous a aussi confié qu’une partie des sons ont été directement enregistrés en Norvège.
Outre son caractère immersif, De glace est une pièce sur l’amitié et l’amour, le fait de s’attacher profondément à quelqu’un, la perte, et, évidemment, sur la forêt et la nature. Cette œuvre théâtrale s’adresse autant aux jeunes qu’aux adultes.
« Les personnages ont 11 ans, elles sont entre l’enfance et l’âge adulte, elles sont pleines de responsabilités, puis l’auteur, Tarjei Vesaas, est vraiment très fort pour prendre les enfants au sérieux. Il n'infantilise pas du tout ce qu’elles vivent », explique-t-elle. « C’est très grand, c’est tragique et, comme l’histoire est simple, mais les univers sont riches et profonds. Je pense que ça laisse la place à chacun pour continuer l’histoire, la prolonger. Donc, les adultes vont vivre quelque chose, les enfants vont vivre autre chose. »
Pour elle, la pièce est « envoûtante, mystérieuse et trouble », mais elle est également « à vivre ».
Si ce conte immersif nordique fait ses premiers pas sur la scène culturelle montréalaise, il avait déjà été présenté au Centre national des Arts (CNA) à Ottawa en mars 2024. Dès lors, « il y a plusieurs spectateurs, leur premier commentaire, c’était “j’ai jamais vécu quelque chose comme ça”. »
La pièce, d’une durée de 1 h, propose des fragments précis à travers cet hiver norvégien où le soleil ne dépasse jamais la ligne d’horizon. « On a mis deux ans pour la créer, donc chaque minute est assez profonde », conclut-elle.
De glace est à découvrir au Théâtre Prospero du 3 au 14 décembre 2024.