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Mercredi 25 septembre à la Salle Bourgie, l’Orchestre de l’Agora recevait la mezzo-soprano Ema Nikolovska et Émile Proulx-Cloutier, dans le rôle du récitant, lors d’un concert entièrement consacré à la musique, à la poésie et aux lieder de Franz Schubert (1797-1828).
Ce concert était le premier d’une longue série de concerts - visant à présenter l’intégrale des lieder de Schubert - qui seront offerts à la Salle Bourgie et s’étaleront sur plusieurs années.
En 1822 Schubert a écrit au sujet d’un rêve qu’il aurait fait. « Ce texte personnel et bouleversant révèle son âme, ses tourments et sa recherche de béatitude.[...] On pourrait presque dire que l’essence même de Schubert y est exprimée. » Durant sa prolifique carrière, il s’est beaucoup épanché sur ses états d’âme dans les quelque 600 lieder qu’il a composés. À noter que le terme lieder (très souvent utilisé) reflète le pluriel à l’allemande, alors qu’en français on parle de lieds.
Tel que mentionné dans un petit dépliant intitulé Osez Schubert à la salle Bourgie : « Chaque lied est une petite histoire en soi, un mini-opéra de quelques minutes qui aborde des thèmes universels : la beauté, la nature, l’amour, la solitude. » Ce à quoi j’ajouterais également le thème de la mort.
Fondé en 2013, présentement composé de 34 musiciens et dirigé par Nicolas Ellis, « l’Orchestre de l’Agora utilise la musique comme outil de changement social durable tout en présentant des concerts innovants et audacieux. » Nobles objectifs!
En plus d’être directeur artistique et chef d’orchestre de l’Agora, Nicolas Ellis est directeur musical de l’Orchestre National de Bretagne et chef invité des Violons du Roy (depuis 2023).
La mezzo-soprano canado-macédonienne Ema Nikolovskova, étoile montante de l’opéra, a grandi à Toronto où elle a d’abord étudié le violon, jusqu’en 2015, avant de se tourner vers le chant, en 2016.
Émile Proulx-Cloutier est un acteur et metteur en scène québécois diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 2006. Il est venu talentueusement narrer le rêve de Schubert, en trois phases, durant le concert.
D’une durée de presque deux heures, incluant l’entracte, il proposait 8 lieds et 5 œuvres musicales pour orchestre. Initialement composés pour accompagnement pianistique seulement, on retrouvait ces lieds avec arrangement pour orchestre, dont quatre par Ian Cusson qui était présent dans la salle.
Le site internet du Centre national des Arts nous apprend que « Ian Cusson (né en 1981) est un compositeur canadien de mélodies, d’opéras et de pièces orchestrales. D’origine métisse (communauté métisse de la Baie Georgienne) et canadienne-française, il explore, dans son œuvre, l’expérience autochtone au Canada, en particulier l’histoire du peuple métis, l’union des identités raciales mixtes et la rencontre des cultures occidentales et autochtones. »
Les huit lieds qui ont été interprétés sont : An den Mond (à la lune), Der Swerg (Le nain), Der Wegweiser (Le poteau indicateur), Erlkönig (Le roi des aulnes), Der Blumen Schmerz (La douleur des fleurs), Frühlingstraum (Rêve de printemps), Thekla « Eine Geisterstimme » (La voix de l’esprit) et Nacht und Träume (Nuit et rêves). Durant l’exécution de chaque pièce, les paroles françaises apparaissaient sur écran géant situé en hauteur derrière l’orchestre : excellente initiative permettant aux spectateurs de mieux comprendre et visualiser ce qui est chanté, particulièrement quand c’est en langue étrangère comme l’allemand.
Les six pièces orchestrales dirigées par Nicolas Ellis ont été Die Nacht (La nuit); un mouvement de la Symphonie no 8 en si mineur, D. 759, « inachevée » ; trois mouvements de la Symphonie no 5 en si bémol majeur, D. 485; et le Troisième entracte de Rosamunde, D. 797.
Mme Nikolovskova a une voix puissante, qu’elle semble parfaitement maîtriser, et elle chante avec autorité, conviction et toute la nécessaire théâtralité qu’exige chaque lied. J’ai particulièrement apprécié les mélos-dramatiques Der Swerg (Le nain) et Erlkönig (Le roi des aulnes) qui ont la mort pour thème et qui m’ont semblé être des plus exigeants aux points de vue vocal et théâtral.
Les lieds sont écrits en langage nettement poétique et la musique qui accompagne le récit n’est pas particulièrement génératrice de vers d’oreille. On ne ressort pas d’un tel concert avec plein de mélodies accrocheuses en tête, ce qui ne nous empêche cependant pas d’assister à une véritable démonstration de savoir-faire de la part de l’interprète. J’aimerais bien l’entendre dans de grandes arias d’opéra.
La 5e symphonie est une œuvre de jeunesse de Schubert – qui l’a complétée alors qu’il n’était âgé que de 18 ou 19 ans – influencée par la musique de Mozart. L’œuvre m’est apparue plutôt joyeuse et pastorale.
La 8e symphonie, dite inachevée, composée durant la crise existentielle du compositeur en 1822, m’a semblé nettement plus grave, sombre et solennelle. Malgré son statut d’œuvre « inachevée », elle est sans doute son chef-d’œuvre le plus souvent joué partout à travers le monde.
À mon humble avis de mélomane, et non pas d’expert pour qui le décryptage de partitions musicales n’aurait plus aucun secret, l’orchestre – dirigé par son inspiré maestro – a magnifiquement rendu chacune des œuvres inscrites au programme qui, bien qu’elles ne nous aient pas laissés en proie à une infestation de vers d’oreille, nous ont fascinés, emportés et même quelque peu fait planer.
Même si je privilégie les concerts d’où je ressors hanté par des mélodies inoubliables, mon plaisir a été sans trêve et j’ai trouvé la soirée un tantinet trop brève.
La Salle Bourgie, l'Orchestre de l'Agora, Nicolas Ellis, Ema Nikolovska et Émile Proulx-Cloutier sont tous actifs sur Facebook. À part Ema Nikolovska, ils ont tous un site internet personnel où vous êtes invités à vous rendre (en cliquant leurs noms ci-dessus) pour en apprendre davantage à leur sujet, consulter leur calendrier et même vous procurer des billets pour un prochain spectacle.