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Pour sa 7e édition, le Taverne Tour s’est équipé d’une programmation à tout casser. Cette dernière incluait la crème de la scène locale indépendante en plus de grosses pointures de l’industrie musicale internationale.
Plus de 80 artistes débarquaient dans 25 établissements du Plateau-Mont-Royal du 8 au 10 février dernier. On comptait parmi les têtes d’affiche Jon Spencer, Suuns, High Klassified, Paul Collin’s Beat, Daniel Romano’s Outfit et Marie Davidson. Retour sur les concerts de Yonatan Gat, All Hands_Make Light et Ben Shemie, Jon Spencer et Population II ainsi que High Klassified, 20some et Janette King.
Mon coup d’envoi du Taverne Tour s’est donné à la toujours aussi chaleureuse Sala Rossa jeudi dernier. La soirée a débuté avec une performance solo de Ben Shemie, chanteur et guitariste du groupe art rock à saveur électro Suuns. Étant de petite taille, je me suis retrouvée coincée à l’arrière de la salle incapable de voir l’action se déroulant au devant. Shemie utilisait voix et sons divers entremêlés de façon judicieuse, au grand bonheur de mes oreilles. Feedback, séquences en boucle et superpositions synthétiques créaient des paysages sonores hypnotisants. Une fois le spectacle terminé, je me suis retrouvée près de l’artiste lors du changement de mise en place. J’ai alors pu constater l’amalgame d’outils électroniques ayant servi à la construction de ses pièces planantes aux multiples facettes.
J’attendais la seconde partie de la soirée avec impatience : une performance du duo expérimental All Hands_Make Light composé d’Efrim Menuck (Godspeed You! Black Emperor, Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra) et Ariel Engle (La Force, Broken Social Scene). Le spectacle intime proposé par les deux artistes a séduit l’audience attentive. Les chansons nous entraînaient dans un monde onirique et vaporeux, éveillant doucement nos sens. La voix et la présence sincère d’Engle, jumelées aux arrangements généreux et presque symphoniques de Menuck - malgré l’installation modeste de son matériel sur une chaise pliante - donnaient la chair de poule. L’album du groupe “Darling The Dawn” paru en avril 2023 sur l’étiquette de disque Constellation est un coup de cœur personnel. Les pièces We Live On A Fucking Planet And Baby That’s The Sun et A Sparrow’s Lift restent toujours aussi bouleversantes même après plusieurs dizaines d’écoutes.
La soirée s’est clôturée avec le spectacle de Yonatan Gat et ses musiciens. Le producteur, guitariste et compositeur israélien basé à New York a offert une performance époustouflante. Gat était autrefois membre du groupe de rock garage Monotonix originaire de Tel-Aviv. Leurs performances enflammées ont créé tant de controverse en Israël que la formation aurait été bannie de presque toutes les salles de concert du pays. Cette situation aurait influencé Gat à quitter Israël. Le guitariste s’est d’ailleurs confié à ce sujet entre deux chansons, mentionnant aussi son refus de prendre part au service militaire obligatoire. Monotonix aurait joué près de 1000 concerts durant ses 5 années d’existence et ouvert pour Pavement et Silver Jews.
Yonatan Gat était accompagné d’un batteur tout simplement hallucinant, ainsi que d’un claviériste et d’un concepteur sonore visiblement très heureux d’être là. Les musiciens complices ont livré la marchandise et ont enchaîné les morceaux les uns après les autres avec aplomb. Les influences de Gat sont variées, entre autres à cause des nombreux endroits qu’il a visités et habités, et des très nombreux collaborateurs musicaux qu’il a côtoyés. La sonorité de Gat est complexe, elle mêle le rock d’avant-garde et les percussions brutes. L’artiste a d’ailleurs travaillé avec le collectif de powwow expérimental Medicine Singers ainsi que Greg Saunier de Deerhoof.
Le chat de mon meilleur ami s’appelait Jon Spencer. Il a sauté sur un vinyle de The Jon Spencer Blues Explosion lorsqu’il était un chaton, ça lui aura servi de baptême. Nul besoin de préciser que Spencer - l’humain et aussi le félin - a toujours possédé une place chère à mon cœur. La Tulipe recevait vendredi dernier la légende américaine du punk rock, ainsi que Population II en ouverture. La réputation du groupe québécois n’est plus à faire. Depuis la sortie de leur premier album À la Ô Terre en 2020 - lancé par la maison de disques indépendante Castle Face Records fondée par John Dwyer du groupe Osees - Population II enchaîne les concerts au Texas (SXSW), à New York, à Toronto et à Montréal (Pop Montréal). La performance des trois musiciens n’a laissé personne indifférent. Une atmosphère électrique régnait parmi la foule enveloppée de nuages de fumée, qui grouillait au rythme de la batterie et des notes perçantes de guitare.
Jon Spencer est arrivé sur scène en compagnie des jeunes musiciens Spider Bowman (batterie) & Kendall Wind (basse), membres du groupe The Bobby Lees. Spencer, âgé de maintenant presque 60 ans a conquis la salle avec sa présence théâtrale, son jeu de guitare et sa voix emblématique. Bowman, ayant à peine franchi le cap de la vingtaine, y mettait toute son énergie et son talent, donnant un vrai show avec ses cabrioles derrière la batterie.
Une fois le concert de Jon Spencer terminé je me suis dirigée vers le Belmont pour assister à l’évènement mettant en vedette High Klassified, 20some et Janette King. King a amorcé la soirée avec son groupe, tous vêtus de t-shirts aux allures métal de Sauron du Seigneur des anneaux. Le quatuor bien agencé a entamé un set surprenant et bien groovy. Le batteur, le bassiste et le claviériste portaient le rythme alors que King nous envoûtait avec sa voix suave et puissante. L’artiste habitait le devant de la scène avec grand plaisir et invitait la foule à se rapprocher un peu plus au fil du spectacle.
20some, en quelque sorte le patriarche de la gang de Dead Obies, assurait la seconde partie de la soirée. VNCE CARTER, le beatmaker derrière le groupe, s’est installé en retrait à l’arrière de la scène prêt à faire aller ses consoles. La paire a lancé le bal avec une nonchalance bien maîtrisée, lunettes fumées géantes à l’appui. VCNE lâchait ses rythmes lourds alors que le rappeur québécois laissait couler ses sages paroles en bon vieux franglais. 20some a traversé son corpus incluant ses deux albums FIYAH et Home Run en plus de quelques singles et nouvelles chansons.
La soirée se clôturait avec un DJ set de High Klassified. Le producteur multiplatine originaire de Laval, sensation internationale ayant collaboré avec Future, MetroBoomin', TheWeeknd, Zack Zoya et Hubert Lenoir, est arrivé sur scène en compagnie de sa bande d’amis, drinks à la main. Bien connu pour son humour débordant, une petite mise en scène nous était proposée en mettant en vedette le journal Le Devoir du 8 février dernier, orné du titre Faire la fête avec High Klassified. On y apprenait que le musicien souhaite travailler davantage sur ses projets personnels au courant de la prochaine année.
De la rue St-Laurent à Paradise, Nevada, quelle ne fut pas ma surprise en finissant mon article ce matin, de tomber sur une vidéo de High Klassified se déhanchant derrière Usher qui performait durant le spectacle de la mi-temps du Super Bowl hier. Le musicien a beau collaborer avec des géants du rap, il reste intègre et ça fait du bien.
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