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La pièce de théâtre de l’auteur Florian Zeller est présentée au Théâtre du Nouveau Monde depuis quelques soirées maintenant et j’ai eu la chance d’y assister. L'œuvre originale avait été adaptée au cinéma en 2020 dans laquelle Anthony Hopkins s’était vu mérité le lauréat du meilleur acteur aux Oscars. Maintenant, c’était le moment de retourner au théâtre, chez nous, pour ce chef-d'œuvre mis en scène par Édith Patenaude.
Le public entre dans la tête d’André, Le Père, qui vieillit petit à petit et qui souffre d’une défaillance grandissante de la mémoire. Pour une rare fois, on nous propose d’une manière brillante la perspective d’une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer. La pièce se déroule donc selon son regard, face à l’effritement qui accélère de la réalité qui l’entoure.
Marc Messier dans le rôle principal livre une performance choquante et précise. Le comédien donne bien l’impression d’être dans sa peau. Une prestation qui image avec acuité ce que la maladie peut faire à l'humain qui en souffre. On comprend rapidement que le protagoniste n’a pas toujours été affecté par sa condition et que celle-ci prend de l’ampleur. Celui qui était cultivé et au centre d’une routine bien remplie devient au fur du temps vulnérable. On l’observe pendant 90 minutes perdre ses repères et ça se reflète dans le public. La confusion grandissante dans la vie d’André se transmet aux gens dans la salle qui sont parfois perdus au fil du récit. Comme le protagoniste, on se pose des questions et on essaie de discerner le vrai du faux.
Sa fille Anne interprétée par Catherine Trudeau illustre dans son cas la perspective des proches qui souffrent tout autant de cette instabilité de la mémoire. Elle tente tant bien que mal de l’aider avec son partenaire, Pierre, joué par Fayolle Jean Jr. Une relation père-fille qui projette la tragédie de voir son père perdre le contrôle de sa conscience sans pouvoir faire quelque chose. C’est d’ailleurs ce que l’on ressent tout au long de la pièce grâce à une chronologie instable et des personnages qui se présentent sous différentes formes. Un travail phénoménal de la part des comédiens Adrien Bletton, Sofia Blondin et Noémie O’Farrell. Ajoutez à cela des changements de décor perturbants et un sentiment de répétition, comme une spirale qui, tranquillement, nous amène de plus en plus dans l’eau trouble.
Toutefois, cette farce tragique est remplie de moments très drôles et attachants. Marc Messier incarne un père comique, mais surtout charmant. Cette condition qui affecte la mémoire provoque des moments cocasses qui ont su faire rire la salle à de très nombreuses reprises. Des rires qui réconfortent dans une situation plus que triste. Les spectateurs passent du rire, à l’anxiété et parfois la peur face à celui qui perd toute sa certitude sur ce qui l’entoure. Un suspens est bien omniprésent malgré une fin inévitable, voilà pourquoi c’est à un certain point effrayant.
Le Père, c'est brillant dans tout son ensemble. Les comédiens dans cette adaptation québécoise dépeignent brillamment une situation vécue par beaucoup de familles autour de nous. Pour ceux qui ne sont pas touchés de près ou de loin par cette maladie, c’est une vitrine d’exception pour mieux cerner comment l'Alzheimer et la perte d’autonomie peuvent affecter ceux qui en souffrent.
Consultez le site web du Théâtre du Nouveau Monde pour les prochaines représentations et pour accéder à la billetterie.