Vendredi 6 juin, à la Maison symphonique, avait lieu la grande finale Voix 2025 de l’annuel et prestigieux Concours Musical International de Montréal (CMIM).

« Le Concours musical international de Montréal (CMIM) est un concours de renommée mondiale où se mesure l’élite internationale de la nouvelle génération. » D’une année à l’autre, la compétition se consacre en alternance à la voix, au violon et au piano.

De nombreux prix sont convoités et remis annuellement aux heureux et très méritants compétiteurs. Les grands gagnants de la Voix 2025 se déclinent ainsi :

- 1^er prix : Fleuranne Broacway (Mezzo-soprano, Australie)

- 2^e prix : Junho Hwang (Ténor, Corée du Sud)

- 3^e prix : Theodore Platt (Baryton, Royaume-Uni)

Theodore Platt

Au départ, le jury préliminaire a eu la tâche et le plaisir de sélectionner 24 concurrents et concurrentes, provenant de 16 pays, parmi 348 candidatures reçues en provenance de 43 pays différents.

Ensuite, du 25 au 28 mai, ces 24 valeureux chanteurs et chanteuses ont dû se soumettre à une première épreuve consacrée aux arias et aux mélodies. La finale du Prix mélodie s’est tenue le 31 mai.

La demi-finale a suivi les 3 et 4 juin. Le tout a culminé par le formidable spectacle de la finale du 6 juin et de la cérémonie de clôture avec remises des prix plus tard en soirée.

Cinq candidats et candidates ont été retenus pour la finale. Dans l’ordre de leur passage sur scène, ce sont Yewon Han (soprano, Corée du Sud), Julia Muzychenko-Greenhalgh (soprano, Russie), Théodore Platt (Baryton, Royaume-Uni), Fleuranne Brockway (Mezzo-soprano, Australie) et Junho Hwang (Ténor, Corée du Sud). Ils ont été expertement accompagnés par le renommé Orchestre symphonique de Montréal (OSM) dirigé par le maestro invité Patrick Summers.

J’ai beaucoup apprécié les aigus faciles et aériens de Yewon Han dans « Chacun le sait » de La Fille du régiment (Donizetti), « Una voce poco fa » du Barbier de Séville (Rossini) et « Ah ! Non credea mirati » de La Sonnambula (Bellini).

Yewon Han

La très expressive Julia Muzychenko-Greenhalgh m’a impressionné par sa vibrante théâtralité et l’imposant volume de sa voix dans « Je marche sur tous les chemins » de Manon (Massenet), « Ivan Sergeich, khochesh’, v sad poydyam ? » de La Fiancée du Tsar (Rimski-Korsakov) et « È strano... Sempre libera » de La Traviata (Verdi).

Julia Muzychenko-Greenhalgh

Théodore Platt a démontré solidité, subtilité, constance et versatilité dans ses interprétations de « Ô vin, dissipe la tristesse » de Hamlet (Thomas), « Ich atmet’ einen linden Duft » de Rückert-Lieder (Mahler) et l’exquise aria « Ja vas lyublyu » de Pikovaya dama (La Dame de pique de Tchaïkovski).

Fleuranne Brockway a marqué des points avec sa grande expressivité, sa technique irréprochable et son impressionnant volume vocal lors de ses prestations de « Près des remparts de Séville » de Carmen (Bizet), « Werther... qui m’aurait dit la place » de Werther (Massenet) et « Se Romeo t’uccise un figlio » de I Capuleti e i Montecchi (Bellini).

Fleuranne Broacway

Junho Hwang, le ténor de la soirée, nous en a mis plein les oreilles avec sa puissante voix qui, à mes oreilles, sonnait plutôt forte la plupart du temps et manquait un brin de nuances. Mais je dois admettre que mes attentes étaient très élevées à son endroit, puisque les trois arias qu’il nous a offertes m’ont très souvent bercé et fait planer grâce aux enregistrements de feu l’incomparable ténor Nicolai Gedda, le maître de la subtilité, des nuances, du contrôle, des aigus stratosphériques et au souffle inépuisable.

Junho a brillamment clos la soirée avec trois spectaculaires prestations : une solide « Che gelida manina » de La Bohème (Puccini), une suave et planante « Vzglyani, pod otdalyonnïm svodom » d’Aleko (Rachmaninov) avec la divine harpe comme seul accompagnement musical, et une théâtrale « Il était une fois à la cour d’Eisenach » des Contes d’Hoffmann (Offenbach).

Junho Hwang

Les gagnants ont été déterminés par un jury international présidé par l'émérite soprano canadienne Adrianne Pieczonka et réunissant la soprano Harolyn Blackwell, le pianiste et diffuseur (radio et télévision) Iain Burnside, le baryton québécois Étienne Dupuis, le directeur d'opéra (Welsh National Opera, Grand Houston Opera et Lyric Opera of Chicago) Anthony Freud, le directeur de la planification artistique de la Canadian Opera Company Roberto Mauro, la gestionnaire dans le domaine des arts (dans quatre pays) Christina Scheppelmann et la mezzo-soprano américaine Delores Ziegler. Toutes ces personnalités sont mondialement reconnues pour leur expertise et leur expérience.

Fleuranne Broacway, la grande gagnante de la soirée, a remporté le 1^er prix d’une valeur excédant 75 0000$, soit le Grand prix en argent de 30 000 $ offert en partenariat avec la Ville de Montréal, une Bourse de développement de carrière Joseph-Rouleau d’une valeur de 40 000 $ offerte en partenariat avec la Fondation Azrieli, le Prix Aria de l'Opéra de Montréal d’une valeur de 5 000 $ offert en partenariat avec l'Opéra de Montréal, et le Prix de l'Opéra de Montréal - Engagement pour un rôle dans un opéra dans la programmation subséquente de l'Opéra de Montréal.

J'ai déjà grandement hâte à Voix 2028 et sa future cohorte de chanteurs et chanteuses lyriques débordant de talent. 

Pour vous renseigner sur les nombreux autres prix remis aux autres différents gagnants, le CMIM vous invite à fréquenter sa page Facebook et son site internet où vous pouvez également aller découvrir ou redécouvrir, en vidéo, toutes les étapes de ce réputé et excitant concours.