Du 14 au 26 mars se tenait la 41e édition du Festival International du Film sur l’Art dans les rues de Montréal. Après une édition riche en poésie, en authenticité, en originalité et en hommage aux arts, le festival se poursuit en ligne jusqu’au 2 avril. 

Si, comme nous, vous n’avez pas eu le temps de tout voir en salle, ou bien si vous n’habitez pas Montréal, pas de panique ! Les oeuvres sont désormais disponibles sur vos écrans. Voici une de nos sélections à ne pas manquer. Focus sur le photographe derrière le portrait de la fille afghane aux yeux verts. 

Pour la toute première fois, nous découvrons les histoires qui se cachent derrière les images emblématiques du photographe américain Steve McCurry, connu à l’international depuis la réalisation du portrait de cette réfugiée afghane aux yeux verts. Ce documentaire espagnol, extrêmement bien monté, suit le photographe à travers plusieurs périples internationaux tout en revenant sur son histoire et sa carrière grâce à des entrevues bien menées avec l’artiste, sa soeur, et ses proches. À travers des images puissantes, McCurry revient aussi sur les moments déterminants de son extraordinaire vie et des quarante ans de carrière qui l’ont mis sur le premier plan mondial de l’univers de la photographie.

Une carrière extraordinaire

C’est à la suite d’un accident traumatisant vécu durant son enfance que McCurry se referme sur lui, et commence à apprendre à regarder, à affiner son regard, et à s’intéresser à ce qui l’entoure. Après des petits boulots de photographe, mal payés, il décide de partir en Inde pour rencontrer ce pays qui le fascine depuis toujours. Il y restera deux ans, pour découvrir les moussons et les photographier. McCurry devient alors qui il est vraiment : il regarde sans se faire voir. Son unique but est de capturer des images qui disent quelques choses sur l’humanité et sur ses contradictions. Il photographie pour lui, pour rien ni personne d’autre. 

L’Inde et le Moyen-Orient viendront ouvrir son regard aux couleurs qui sont toutes plus expressives et symboliques dans ces régions du monde. Son envie d’aventure le poussera en Afghanistan où, sans le vouloir, il deviendra l’un des plus réputés photographes de guerre des années 70 et 80. Le directeur du musée de la photographie George Eastmann précise d’ailleurs « il n’a pas choisi la guerre, c’est la guerre qui l'a choisi ». C’est alors à ce moment-là que sa carrière décolle, ses photos se retrouvent dans le New York Times, et il travaillera pour l’agence Magnum et National Geographic. 

McCurry est un homme à l’histoire fascinante : « extraordinaire » est peu dire pour résumer sa carrière, ses voyages, ses rencontres et ses ambitions. Le peu de sa vie qui est retracé dans ce documentaire happe, jusqu’à la moelle. La carrière de l’artiste est mise en avant, de manière chronologique, où il raconte en exclusivité, le processus créatif derrière ses photos les plus connues. La fille afghane aux yeux verts est également présente dans le documentaire, aujourd’hui adulte, pour exprimer ce que cette photo lui a apporté. 

De la photographie de guerre à la poésie du quotidien 

Après plus de 25 ans de carrière en tant que photographe de guerre, à travers les Philippines, le Koweit, la Syrie, l’Afghanistan, McCurry décide de s’orienter vers plus de poésie, à l’aube des années 2000, juste avant le 11 septembre. McCurry couvrira les attentats à travers des photos glaçantes avant de pouvoir suivre son ambition. Ayant toujours été solitaire pendant plus de 40 ans de carrière, il est aujourd’hui marié et père d’une petite fille de 3 ans. Comblé et piqué par la vie, il souhaite prendre des photos « mettant en scène la vie, les animaux ». Cet homme, si humble, réussit, comme peu savent le faire, à parvenir à la noblesse même de son art, touchant le prophétique. La puissance de ses photos et la modestie de sa personne sont uniques en son genre. Ce documentaire donne des frissons dans le dos et nous fait découvrir la carrière et l’oeil époustouflant de cet artiste hors du commun. Plus d’infos sur le film.

La 41e édition du Festival International du Film sur l’Art continue en ligne jusqu’au 2 avril. Une édition qui vous transportera dans un voyage extraordinaire au cœur de la création !

Pour accéder à la programmation des films en ligne, c’est par ici et la billetterie c’est par là.