Une belle idée pour s’amuser

Le Théâtre du Vieux-Terrebonne (TVT) est une destination très agréable pour passer une soirée en famille ou entre amis pendant la chaude saison.

Pour ma part, c'est une tradition familiale. Nos deux enfants sont devenus des adultes, mais ça fait plusieurs années qu'on respecte cette tradition, car même ados, ils adoraient cette sortie avec papa et maman.

D’ailleurs, le Vieux-Terrebonne est le lieu idéal pour entourer une sortie au théâtre : avant la pièce qui débute à 20 heures, on peut prendre un repas sur une terrasse (pensez à réserver!) ou simplement se balader le long de la rivière des Mille-Îles.

Les 3 Ténors

Écrite par l’américain Ken Ludwin en 2015, cette pièce saura vous dérider à coup sûr. Est-ce parce qu'elle est traduite et adaptée par les comédiens qui forment les Productions Ménage à trois? C’est bien possible car ce trio d'enfer est composé de Benoit Brière, Martin Drainville et Luc Guérin, qui sont, c’est bien connu, d'excellents comédiens qui savent utiliser leur physique, ce qui ajoute au plaisir des spectateurs.

En d’autres mots, leurs corps, leurs mimiques, leurs gestes et leurs attitudes, à des moments où les mots sont absents, sont éloquents et si hilarants, qu’on se tord parfois les côtes de rire.

Si vous êtes des habitués du TVT, vous avez peut-être assisté à Ténor recherché, la première pièce jouée dans l’ère Benoit Brière, en 2007, alors qu’il devenait directeur artistique du Théâtre d’été. Cette pièce, au titre original Lend me a Tenor, était écrite par le même auteur américain.

C’est justement suite au succès de cette pièce que Ken Ludwin a écrit un deuxième volet : A Comedy of Tenors, où on y retrouve certains des personnages. D’ailleurs, cet été, Benoit Brière reprend le rôle de Max, qu’il avait joué il y a 10 ans.

Cette comédie rebaptisée Les 3 Ténors est présentée pour la première fois en français.

Synopsis

L’action se déroule à Paris, en 1936… La scène du théâtre est transformée en un chic appartement de l’hôtel Ritz, situé juste en face de la tour Eiffel. Le producteur Henri Beaudet, joué par Martin Drainville, et son assistant Max (Benoît Brière), s’affairent à mettre la touche finale à ce qui sera le concert du siècle, rien de moins!

De façon évidente, l’atmosphère est fébrile : on est à quelques heures du début de ce spectacle tant attendu mettant en vedette trois ténors. Mais… qui dit « ténors » dit souvent grandes vedettes, gros « ego » et… grands problèmes en vue!

D’ailleurs, qui sont ces chanteurs?

• Il y a Max, un québécois devenu ténor par accident comme se plait à le surnommer son beau-père, Henri Beaudet, le producteur même du spectacle;
• Le second est le célèbre et explosif ténor italien Tito Merelli dont la réputation n’est plus à faire, interprété par Luc Guérin;
• Et le troisième est le jeune italien Carlo Nucci (Carl Poliquin), nouvelle coqueluche mondiale et donc, rival de Tito, bien malgré lui.

Vous pouvez imaginer les problèmes collatéraux à venir.

Mais qui finira par chanter?

À quelques heures du lever de rideau, le fameux Tito Merelli n’est toujours pas arrivé à sa chambre. Où est-il? Son avion est-il retardé? Le producteur devra-t-il penser à un plan B pour le remplacer?

Mais ouf!, le voilà qui arrive avec son épouse Maria (Marie-France Lambert). Ils sont en plein drame de couple, ce qui préoccupe d’ailleurs davantage le chanteur que le concert qu’il doit donner sous peu.

Comme si ce n’était pas assez à gérer pour le producteur et son assistant, des ingrédients supplémentaires se retrouvent dans le même appartement, presque en même temps. Ensemble, ou l’un après l’autre, ils forment une recette parfaite qui aboutit à une tragédie digne du monde de l’opéra :

• Mimi, la fille unique de Merelli jouée par Nathalie Doummar, est secrètement amoureuse de Carlo Nucci,
• Tatiana (Catherine Sénart), superbe russe, soprano célèbre (et ex-maîtresse de Tito), arrive dans le décor à l’improviste,
• et finalement, Beppo, le chasseur de l’hôtel qui tombe du ciel et sert de catalyseur faisant exploser la comédie.

Et les voix! Ces comédiens ont des voix qui pourraient rendre les ténors de ce monde, verts de jalousie!

Eh oui, il y a des portes qui claquent, des changements de costumes rapides, des rebondissements surprenants et des quiproquos qu’on voit parfois venir, mais ça fait partie du charme du théâtre d’été et ce n’est absolument pas désolant… surtout quand c’est bien joué, comme avec cette production et ces comédiens!

Ah oui : la mise en scène est de Benoît Brière et Martin Drainville; un élément gagnant pour une soirée amusante.

Et je donne des mentions spéciales à Jean Bard au décor, François St-Aubin aux costumes et Christian Thomas à la musique, entre autres personnes qui œuvrent dans l'ombre.

Ce spectacle est présenté jusqu'au 19 août, pour plus d'informations, cliquez ici.