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Dans le cadre du Festival Mode & Design (FMD), Robert Lepage était invité le 21 août dernier pour parler des différentes scénographies et des multiples costumes dans ses spectacles durant sa conférence « Construire l’Imaginaire ». De La Trilogie des Dragons à 887, en passant par ses mises en scène d’opéras et ses projets pour le Cirque du Soleil tels que KÀ et TOTEM, Robert Lepage s'est replongé dans les spectacles les plus imposants de sa carrière en analysant ses processus de travail et de création.
Stéphane LeDuc, éditeur et rédacteur en chef du Dress to KILL Magazine, animait cette classe de maître. Ses petites blagues accompagnées de ses erreurs lorsqu’il citait des personnages ou bien des images des spectacles de Lepage ne sont pas passées inaperçues. Bien que Stéphane LeDuc soit une pointure dans le journalisme de mode, peut-être que le Festival Mode & Design réfléchira à deux fois avant de lui faire à nouveau animer une classe de maître avec un metteur en scène.
Pendant plus d’une heure, Robert Lepage a partagé son processus de création dans la mise en scène de ses spectacles – théâtre, cirque, opéra et ballet confondus – : « Ce sont les lieux et les objets qui sont les déclencheurs de toute forme de dramaturgie », a-t-il précisé. En effet, il a rapporté qu’il partait d’un objet ou bien d’un lieu pour commencer la création d’un spectacle. Il a partagé avec l’auditoire les anecdotes d’une porte de laveuse trouvée sur un trottoir, qui lui a permis de débuter la création de La Face cachée de la lune. Et c'est d'avoir joué avec une boîte en carton vide qui l'a fait commencer sa pièce 887. Il a spécifié que le côté ludique est là très tôt dans son processus de création, bien plus que le texte : « Le texte a pris une importance très tard dans mon travail. Ça a pris beaucoup de temps avant que je m’intéresse au texte, hormis quand tu montes un Shakespeare c’est sûr, mais dans mon travail de création, le texte a toujours été plus du bruit qu’autre chose, le but est de savoir comment on illumine ou on patine les espaces. »
Robert Lepage nous a également appris qu’il était un metteur en scène souhaitant s’intégrer pleinement dans le XXIe siècle. Il est revenu sur les codes théâtraux d’antan, avant l’arrivée du cinéma, où le cadre de scène était vertical avec les divinités en haut et les démons en bas. Il a précisé qu’au XXe siècle, l’arrivée du cinéma a entraîné un changement de forme du cadre et la scène est devenue horizontale. Selon lui, les mises en scène du XXIe ne doivent plus être verticales ou horizontales, et c’est avec Les Aiguilles et l’opium qu’il a essayé de mettre en pratique cette idée. Il est revenu sur la création de la boîte suspendue qui fait office de scène et qui tourne dans les airs : il n’y a alors ni haut, ni bas et selon lui, on doit aller vers des mises en scène où il n’y a plus de cadre.
De manière plus orientée vers la mode, Lepage est revenu sur sa relation professionnelle avec le couturier Alexander McQueen pour Eonnagata, qui a été le dernier projet du couturier avant son décès. Il a expliqué : « McQueen aimait voir son travail en mouvement. Les créateurs de mode aiment voir leur travail passer la quatrième ou bien la cinquième dimension et ça arrive par la rencontre de leurs vêtements avec le mouvement et la danse. » Il est également revenu sur ses collaborations avec Kim Barrette, costumière très connue dans le milieu du cinéma, à qui l’on doit les costumes de Matrix, Romeo + Juliette ou encore le prochain Aquaman. Elle a travaillé sur les costumes de TOTEM du Cirque du Soleil, de The Tempest et de la récente mise en scène de La Flûte enchantée qui se jouait en première mondiale le mois dernier à Québec et où atuvu.ca était présent (vous pouvez d’ailleurs lire la critique de l’opéra en cliquant ici).
Lepage a aussi fait rire en rappelant son expérience de travail pour KÀ, spectacle du Cirque du Soleil qui se joue dix fois par semaine à guichets fermés depuis 14 ans à Las Vegas. Il est revenu sur le fait qu’il est plus compliqué que prévu de ne pas avoir de limites budgétaires (KÀ a coûté plus de 250 millions de dollars USD). Il a alors précisé qu’il faut essayer de se mettre des barrières car la liberté budgétaire donne une vraie sensation de vertige. Également durant sa carrière américaine, Lepage a mis en scène Das Rheingold – L’or du Rhin – de Wagner au MET. Il précisait, au sujet de l’opéra, que « C'est un lieu strict mais au niveau du design, c’est l’endroit où il y a le plus de libertés, les gens veulent renouveler et attirer. C’est un lieu avec énormément de permission, ce qui est étonnant car le public ne l’est pas forcément ».
Cette conférence a été plus qu’intéressante, que vous soyez intéressé par la mode ou non. L’accueil chaleureux de l’Édifice Wilder de Montréal a rappelé à Robert Lepage qu’il est soutenu dans son travail de créateur, surtout après les différentes polémiques de cet été qui ont tourné autour de deux de ses pièces.
887 au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) est malheureusement déjà complet à l’automne, mais les plus chanceux d’entre vous pourront aller voir Quills où Lepage incarne Le Marquis de Sade, au Centre National des Arts d’Ottawa du 3 au 6 octobre 2018. Aussi, sa mise en scène de Coriolan de Shakespeare se joue depuis juin, jusqu’au 20 octobre à Stratford en Ontario. Si vous n’êtes pas dans le coin, n’hésitez pas à voyager pour les voir car les mises en scène de Lepage en valent vraiment la peine !