Du 23 avril au 14 mai, Joshua Harmon présente sa pièce Prayer for the French Republic sur la scène du Centre Segal. Après Bad Jews, encensé par les critiques, l’auteur se relance dans une comédie noire qui porte un regard sur l’histoire, le foyer et les répercussions du sentiment de haine sur plusieurs générations. 

Le 8 mai prochain, nous célébrerons la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus de 70 ans après l’arrêt d’un des plus grands génocides de l’histoire, Joshua Harmon ose poser la question : « sommes-nous en sécurité ? » Depuis le traité de paix signé en 1945, sa pièce Prayer for the French Republic s’attarde sur le rôle et l’évolution de la violence antisémite dans l’histoire.

Pour comprendre l’Histoire avec un grand H, l'auteur nous glisse dans l’histoire d’une famille juive sur plus de cinq générations. En 1944, un couple qui habite à Paris fait face aux conséquences de l’holocauste; 70 ans plus tard les mêmes insécurités et peurs autour de la violence taraudent leurs arrière-petits-enfants. Bien que l’histoire se déroule en France, elle a tout à fait sa place dans le Montréal d’aujourd’hui : que ce soit en matière de politique identitaire, d’attaques antisémites ou encore d’enjeux liés à l’immigration, les problématiques soulevées sont malheureusement toujours d’actualité. 

L’art, un langage pour l’indicible 

Prayer for the French Republic s’inscrit dans la longue lignée d’oeuvres d’arts qui se sont employées à décrypter l’histoire de l’Holocauste et ses répercussions aujourd’hui. Une histoire, d’une violence et d’une incompréhension telles que parfois seul le langage de l’art est audible. Primo Levi écrivait Si c’est un homme (1946), Leonard Cohen chantait Dance Me To the End of Love (1984), Chantal Akerman tournait Histoires d’Amérique (1989)… Aujourd’hui, Joshua Ramon reprend le flambeau artistique et tente une fois de plus d’éclairer et de décortiquer les engrenages de l’histoire. 

Ses mots, mis en scène par Lisa Rubin, seront portés par une distribution hors pair. Les comédiens et comédiennes ne sont autres que Jeff Seymour, Ellen David, Richard Jutras, Felicia Shulman, Maurice Podbrey, Arielle Shiri et Eyal Galli qui seront accompagnés par les acteurs canadiens Madison Graves, Daniel Greenberg, Wade Lynch et Michael Kreyzerman. 

Un accompagnement privilégié 

Prayer for the french Republic porte, avec une touche d’humour, une histoire sensible et dure. Pour enrichir l’expérience, le Centre Segal s’est ainsi mis en collaboration avec le Musée de l’Holocauste de Montréal afin d’offrir un soutien éducatif. Il propose également des discussions avec le public pour entendre non seulement la voix des protagonistes de la pièce (créateurs et acteurs) mais aussi pour écouter les paroles d’une survivante de l’holocauste, Mugette Myers. Les lundis 1er et 8 mai, elle parlera de sa vie et des épreuves qu’elle a subies au cours de la 2nde Guerre mondiale, pour faire écho aux questionnements soulevés dans la pièce. Enfin, dans le but de toucher un maximum de personnes, la production du spectacle a également décidé de surtitrer la pièce en français!

Prayer for the French Republic de Joshua Harmon est jouée du 23 avril au 14 mai au Centre Segal. Pour toutes autres informations et pour vous procurer vos places, rendez-vous ici.