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Moon Missions Lunaires, la création d’Evan Webber et de Pierre-Antoine Lafon Simard, remonte à la source d’un doux rêve de conquête, de l’Allemagne du Troisième Reich à l’Amérique de la guerre froide.
Le projet de Moon Missions Lunaires s’inscrit dans une démarche expérimentale, proposant au public un voyage initiatique entre les faits historiques et la fiction, pour se confronter à l’essence de la conquête spatiale. La pièce s’articule autour du personnage de Wernher Von Braun, le concepteur de la roquette V2 et père de la mission Apollo, qui entretenait des liens troubles avec le régime nazi.
À travers l’Histoire, la Lune a été malgré elle la source et le théâtre des velléités impérialistes nourries par les éminents scientifiques, les doux rêveurs, les régimes totalitaires, et les multimillionnaires. En pénétrant dans la petite salle de l’Usine C hier soir, je m’attendais à être transportée, que l'on me confronte moi aussi à ce fascinant esprit de conquête, qui fait voyager les hommes dans les étoiles.
Dans un premier temps, sur scène, les humains apparaissent par transparence, derrière un écran. Des images d’archives et des extraits de films sont projetés sur celui-ci, attestant de la fascination perpétuelle de l’homme pour la Lune. Les personnages secondaires de l’histoire de la conquête spatiale s’incarnent en arrière-plan. Par exemple, Thea von Harbou, auteure d’Une femme dans la Lune (adapté au cinéma par son mari, Fritz Lang, en 1929). Le personnage principal, Wolf Helius, souhaite construire une fusée pour atteindre et exploiter les mines d’or lunaires. Pour la petite histoire, c’est Lang qui a initié au cinéma la tradition du compte à rebours lors du lancement d’une fusée.
Les personnages historiques et fictionnels se développent dans le cadre d’un récit férocement factuel, énoncé par un tiers en station debout contre un pupitre. De prime abord, le contraste entre la narration quasi scolaire et le jeu dépouillé des acteurs est déroutant. Les épisodes sont relatés, décortiqués avec force détails, sans doute pour nous approcher au plus près du moment où l’Histoire bascule. Les scènes pâtissent de ce cadre narratif étouffant, trilingue et bardé de surtitres, qui handicape la compréhension globale et contraint toute tentative de projection.
L’enchevêtrement de la fiction et des faits historiques, des langues, des procédés narratifs et des images révèle un collage brouillon et paresseux, dont on peine finalement à saisir le sens. On peut reconnaître en cela les efforts du texte et de la mise en scène qui, en recroquevillant l’histoire de la conquête spatiale, lui subtilisent sa charge émotionnelle et son potentiel d’émerveillement.
Saluons tout de même la performance finale de l’imposant photocopieur, et sa docile poésie...
Moon Missions Lunaires est présentée du 14 au 16 mars 2018 à l’Usine C (petite salle).