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Écrite par l’auteure Suzanne van Lohuizenun et publiée en 2004 aux éditions Lansman, la pièce Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir a été maintes fois reprises au théâtre pour aborder un thème épineux avec les enfants, la mort. De manière simple et humoristique, la compagnie artistique québécoise le Théâtre du Frèt reprend cette pièce depuis 2017 à travers le Québec. Elle permet ainsi aux spectateurs d’échanger autour de ce sujet, entre enfants et adultes, dans un contexte d’ouverture totale à leurs grands questionnements existentiels.
Le Théâtre du Frèt a été fondé en 2009 par Alexandre l'Heureux et Léa Traversy (diplômés de l'École Nationale de Théâtre du Canada 2007). En partenariat avec des acteurs diplômés de l'ENSATT (Lyon), ils ont d’abord créé Les larmes de l'aveugle de Obaldia, pièce diffusée à Montréal, Lyon et Paris. Ont suivi les pièces Pourquoi pas moi de l'auteur français Vincent Rivard et la création Dans le lit de Max chez Max de Léa Traversy. Les Trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir de Suzanne van Lohuizenun est la dernière production du Théâtre du Frèt.
« Il faut parler de la mort, en rire, bien sûr en pleurer, mais avec franchise, tendresse et dignité. » – Acteur du Théâtre du Frèt
Depuis 2017 cette magnifique pièce est présentée dans la Belle Province par les stupéfiants acteurs Vania Beaubien, Alexandre l’Heureux et Isabel Rancier. Mis en scène par Johanne Benoit, Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir est un véritable moment de grâce à partager avec les enfants, tant pour la fraîcheur du texte qui aborde le sujet de la mort de manière directe et avec humour, que pour l’interprétation touchante des acteurs.
Présentée à la maison de la culture du Plateau Mont-Royal le 20 janvier dernier, cette histoire était une bien heureuse découverte théâtrale pour tous ceux présents ce jour-là.
Aujourd’hui c’est le dernier jour
La pièce destinée à un public de 6 à 100 ans est d’abord et avant tout une ode à la vie, car pour parler de la mort, il faut bien parler de la vie… l’une n’allant pas sans l’autre.
« Stanislas : […] J’ai eu une vie magnifique. J’ai beaucoup réfléchi. J’ai lu pas moins de dix-sept livres. J’ai beaucoup appris sur les fournis et les étoiles et l’océan. »
D’une qualité d’interprétation et de conception époustouflante, ce spectacle est un pur moment de béatitude et d’amour, partagé entre tous les spectateurs et les trois personnages principaux, les « trois petits vieux », Ernest, Stanislas et Désiré.
Lorsqu’on entre dans la salle, les « trois petits vieux » dorment sur scène dans un décor simple et chaleureux créé par Pierrick Fréchette. Admirablement bien imagé, le cadre nous donne l’impression d’être à l’intérieur d’un livre pour enfants. On remarque également la qualité des masques et des vêtements que portent les acteurs. Loin d’être terrifiants ou caricaturaux, les figures conçues par Vania Beaubien, Pierrick Fréchette et Marie Muyard méritent des éloges tant elles contribuent à nous faire croire à la réalité des trois petits vieux.
Soudain, les réveille-matin sonnent, les trois petits vieux se réveillent, s’étirent, se préparent pour une nouvelle journée. Rigolos, ils attirent immédiatement les rires des jeunes spectateurs. Non loin d’eux, une boîte aux lettres trône sur scène; une vive lumière la transperce et une enveloppe tombe. Magie!
Stanislas déchire l’enveloppe et lit à voix haute : « Chers Ernest, Stanislas et Désiré. Aujourd’hui c’est le dernier jour. Votre vie est finie. Toutes les journées ont été utilisées. Il n’y a rien à faire. Sincères salutations. »
Les trois petits vieux éclatent de rire, croyant à un gag, ne voulant pas croire que leur vie est terminée. Ils reprennent donc le début de leur journée sans se soucier de cette lettre.
Puis, ils répondent à l’auteur anonyme de la lettre; ils refusent de mourir! Ils ont tant d’autres choses à faire! Et ils condamnent la boîte aux lettres : ils vivront éternellement.
« Désiré : C’est long ça éternellement?
Stanislas : Éternellement c’est toujours.
Ernest : Et toujours.
Stanislas : Et toujours.
Ernest : Et encore plus.
Stanislas : On a tout le temps du monde.
Ernest : On peut faire ce qu’on veut. »
Les trois petits vieux s’inventent de nouveaux rêves, de nouvelles vies, ils sont de nouveaux jeunes dans leur cœur. Ils célèbrent la vie! Pas question de s’apitoyer sur leur sort; ils seront les hommes les plus vieux du monde et les journaux parleront d’eux!
Mais la réalité les rattrape; Ernest porte les mains à son cœur. Ouille. Stanislas et Désiré craignent la fin pour leur ami. Mais non, tout va bien, mais… ils se font vieux. Le souvenir de la lettre leur revient : « Aujourd’hui c’est le dernier jour. »
Pourquoi on meurt ?
« Avec les enfants, je conseille de lire des albums plutôt que des livres explicatifs. Tout ce qui passe par le ressenti, les images, les symboles… a davantage de portée. Les acquis que permet la métaphore sont bien plus subtils. » – Claire Pinet, psychologue spécialisée dans le deuil
Comment parler de la mort avec les enfants? Selon les psychologues, il faut laisser venir à nous les enfants et répondre le plus simplement aux questions qu’ils nous posent concernant la mort. Il ne faut surtout pas garder le silence, car cela rendrait le sujet encore plus terrifiant et tabou.
La mort inquiète et fascine à la fois, et il est très difficile d’aborder le sujet avec les plus jeunes alors que les adultes ont souvent eux-mêmes une gêne tenace face à celle-ci. Les rituels et croyances influencent beaucoup notre façon d’accueillir la mort, selon notre génération, notre milieu familial ou culturel et notre éducation.
La pièce Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir est une belle activité à partager avec les enfants et une belle façon de discuter avec eux de la mort. Le texte emploie des mots simples, universels et s’adresse à un public multiethnique et multigénérationnel, car aucun lien religieux ou culturel n’y est relaté. Les thèmes de la vie et de la mort y sont bien sûr omniprésents, mais on y parle aussi de l’amour, des liens affectifs, du passé, des séparations, du chagrin, de la peur…
Les personnages d’Ernest, Stanislas et Désiré ont l’immense privilège dans cette adaptation d’être interprétés par les acteurs chevronnés Isabel Rancier, Alexandre L’Heureux et Vania Beaubien. La justesse de leur jeu est imprégnée de douceur et de ferveur, ils sont drôles, charismatiques et désarmants de vérité dans les rôles des « petits vieux ».
La musique originale de Raphael Reed et les éclairages de Jeanne Fortin-L. soutiennent de façon magique le texte des interprètes. Les adultes ont beaucoup ri lors de de la chanson de la théière interprété avec les airs des Ave Maria et Bohemian Rhapsody; car qui dit mort, dit aussi la perte d’un objet ou d’un animal… et c’est avec humour que les trois petits vieux chantent leurs adieux à leur théière brisée. Moment coup de cœur!
La poésie qui émerge de cette pièce est indescriptible, et chaque spectateur en garde la profondeur en lui une fois la pièce terminée. La pièce Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir présentée par le Théâtre du Frèt est à conseiller à toutes les écoles primaires et les organismes communautaires qui œuvrent auprès des enfants. Le sujet de la mort est d’autant plus actuel que de plus en plus d’enfants se voient affectés par la perte d’un parent depuis quelques années.
Je vous invite à découvrir le Théâtre du Frèt en cliquant ici, pour connaître leurs prochaines représentations. Merci mille fois les petits vieux! À noter également, le texte de l'oeuvre est également disponible chez L'Arche Éditeur (depuis 2005), en suivant ce lien.
Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir
D’après l’oeuvre de Suzanne Van Lohuizen, traduction de Marijke Bisschop
Théâtre du Frèt
Avec Vania Beaubien, Alexandre l’Heureux, Isabel Rancier