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Jusqu’au 4 novembre, La Licorne présente Les Glaces, un texte poignant, tout aussi dur que délicat, autour des agressions sexuelles. À travers ce sujet qui est de plus en plus exprimé dans l’art d’aujourd’hui, la pièce offre ici une réflexion sur le pardon. Elle aborde également l’urgence d’éduquer autrement nos jeunes sur le consentement sexuel : une responsabilité à la fois individuelle et collective.
Du jour au lendemain, la vie de Vincent bascule. Une ancienne copine de jeunesse l’accuse de l’avoir agressée sexuellement, il y a 25 ans. Dévastée, sa conjointe le met à la porte. Il prend alors la route du Bas-du-Fleuve, son patelin natal, où il retrouve son père, sa sœur et… son meilleur ami d’adolescence, visiblement présent pour la même raison que lui. Tandis que ressurgit le passé, les deux hommes dans la quarantaine seront confrontés à un geste qu’ils avaient tenté d’enfouir au plus profond d’eux-mêmes.
Christian Michaud, qui interprète le personnage de Vincent, précise « ce texte de Rébecca sur le consentement sexuel et ses effets à court et à long terme est plus que jamais nécessaire dans cette époque où nous nous devons, toutes et tous, d’éduquer et de responsabiliser les générations futures. »
C’est en effet avec ce nouveau texte de Rébecca Déraspe, mis en scène par Maryse Lapierre, que la saison 22-23 de La Grande Licorne s’ouvre ! Et avec, aux premiers abords, ce sujet glaçant et difficile, quelle surprise de découvrir deux heures de théâtre où l’on passe du rire, à la poésie, du choc à la tristesse, toujours dans une justesse de ton et dans un équilibre des émotions. Déraspe offre un texte écrit avec bienveillance et honnêteté. Toute la beauté de sa plume réside dans l’humanité des personnages qu’elle nous livre sans jugement, où nous, spectateurs, avançons en même temps qu’eux à travers leurs vulnérabilités.
Valérie, la soeur de Vincent, incarnée par Debbie Lynch-White, se veut comme le « comic relief » du spectacle et apporte humour et légèreté à ce texte au sujet sérieux et difficile. Plusieurs de ses répliques sont savoureuses. C’est là toute la beauté du talent de Déraspe, de pouvoir nous faire rire et d’aborder, avec délicatesse, ce sujet si confrontant.
L’autrice précise « Il y a quelques années, durant la première vague de #MeToo, j’ai ressenti le besoin d’explorer, avec les outils que j’avais, la question du consentement et de notre responsabilité collective face aux violences intériorisées dans les rapports hommes / femmes. J’ai avancé à tâtons dans cet univers où la bienveillance, la vulnérabilité et l’impudeur se sont côtoyées, jour après jour. Je ne savais ni où j’allais, ni pourquoi j’y allais. Mais j’étais habitée par ces personnages qui découvraient, en même temps que moi, l’ampleur de nos vertiges intimes. […] J’ai envie que tous et toutes ensemble, nous ayons le courage de nos vulnérabilités. »
Des groupes scolaires étaient présents dans le cadre de la représentation où nous étions. Étant persuadés que l’art est l’un des plus grands vecteurs de dialogues, de prises de conscience et de réflexions, il nous semblait très pertinent de voir des jeunes du même âge que les protagonistes lorsqu’ils se font agresser, recevoir ce texte. Rien n’est blanc ou noir dans Les Glaces. Mais nous passons par toutes les zones de gris et de nuances qui ouvrent à la réflexion et qui rappellent, une fois de plus, la responsabilité collective et personnelle que nous avons, toutes et tous, face au consentement.
De très beaux moments de mise en scène nous ont marqué tels que les séquences de voyages où les projections et la conception sonore formaient un tout extrêmement esthétique. Également, la beauté et la cruauté glaciale d’avoir comme fil rouge ces paroles à la fois chantées, chuchotées et expulsées, sur les parties du corps qui gardent le souvenir atroce vécu par plusieurs de nos personnages, nous a beaucoup touché. Tous les comédiens livrent des interprétations justes et offrent des personnages vulnérables, complexes, aux répliques extrêmement incarnées autour des questions de dénis, d’acceptation et de confession. Un moment de théâtre important et de qualité.
Les Glaces est présenté jusqu’au 4 novembre 2022 à la grande salle de La Licorne. Infos et billets juste ici. La pièce sera ensuite présentée à Repentigny (23 au 26 novembre), à Rivière-du-Loup (1er décembre) et à Québec, à La Bordée (10 janvier au 4 février), avec Éléonore Loiselle dans le rôle de Jeanne.
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