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Pour information, voici la définition du principe d’Archimède :
« Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de ce fluide une force (poussée) verticale, vers le haut dont l'intensité est égale au poids du volume de fluide déplacé (ce volume est donc égal au volume immergé du corps) » Source
Les premiers mots du programme que nous feuilletons, dans le hall du théâtre Prospero avant même de rentrer dans la salle, nous donnent le ton de l’importance de ce que nous allons découvrir : « Ce soir, neuf compagnies théâtrales jouent LE PRINCIPE D’ARCHIMÈDE quelque part dans le monde. Depuis 2011, cette pièce est jouée presque sans interruption. Ce sera sa première au Québec ». Ces mots de Christian Fortin (King Dave, Peroxyde), metteur en scène, nous plongent d’ores et déjà face à une force, hors de notre contrôle, qui s’installe autour de cette pièce.
Une fois dans la salle, les lumières sont éteintes et des voix d’enfants viennent résonner avec un bruit strident de néon. Nous découvrons une scène quasiment vide, un casier allongé au milieu de la scène, sept vitres embuées, quatre personnages et une rumeur : est-ce que Pierre, le maître-nageur, a embrassé sur la bouche l’un de ses élèves, qui avait peur de nager sans ses brassards ? Voici l’ambiance dans laquelle nous sommes plongés en moins de dix minutes avec LE PRINCIPE D’ARCHIMÈDE. L’ambiance est glaçante.
Les décors minimalistes viennent donner de la profondeur au texte du catalan Josep Maria Miro. Ils sont pourtant travaillés avec minutie, et les couleurs des costumes et des serviettes de toilette viennent équilibrer la scène dans son ensemble, tel un tableau contemporain. Rapidement, les lumières s’atténuent : nous passons au deuxième acte. Nous découvrons la continuité du texte qui est finalement ce qui précède ce que nous venons de voir. C’est là que nous comprenons le génie de l’auteur et du metteur en scène. Tout au long de la pièce, Christian Fortin nous donne à voir six tableaux, graphiques et épurés – tel l’ordre qui règne dans cette piscine municipale – où les morceaux d’histoires se mêlent et s’entremêlent pour essayer de démêler cette rumeur lancée par une enfant de 7 ans. La scission du texte se veut extrêmement cinématographique et très moderne. C’est brillant.
Les quatre personnages livrent des échanges de répliques sans artifice, avec le bon ton et les bons mots. Les acteurs sont justes à en avoir des frissons. Au fur et à mesure de la narration, nous découvrons plusieurs principes d’Archimède, à leurs manières, que traversent les personnages et qui s’accumulent. En plus de dresser un constat très actuel sur les difficultés qu’ont les hommes à travailler dans le milieu de la petite enfance (thématique également abordée dans l’un des shows de VOUS ÊTES ICI au Théâtre aux Écuries en septembre 2019), LE PRINCIPE D’ARCHIMÈDE s’ancre également dans son temps avec l’importance des réseaux sociaux. En effet, Pierre, le maître-nageur, et Anne, la directrice de la piscine, ne seraient pas noyés sous cette rumeur sans Facebook. Plus la rumeur et son réseau virtuel de lecteurs s’étendent, plus le principe d’Archimède prend place. La force des dommages que va créer cette rumeur s'amplifie.
LE PRINCIPE D’ARCHIMÈDE est une pièce incroyablement bien écrite. Mise en scène avec une tension que vous ressentirez jusqu’à l’os, la narration est un petit bijou et les quatre acteurs sont tous très justes. Jouée jusqu’au 16 novembre 2019 au Théâtre Prospero, cette production du Théâtre de l’eau froide est à ne pas louper ! Pour en savoir plus sur la pièce, c’est par ici et pour acheter des billets, cliquez ici.