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Le public était heureux de se retrouver dans la grande salle mercredi soir pour la première de La Métamorphose. C’est avec anticipation qu’il s’est plongé dans l’univers sombre de Franz Kafka pour revisiter ce classique, adapté cette fois-ci à la sauce québécoise.
Présenter sur scène l’histoire de Gregor Samsa n’est pas mince affaire. Le texte est lourd, dense, et décrit après tout les pensées d’un jeune homme qui se réveille un matin changé en affreux cafard. Demeurant tout de même conscient de qui il est, il cherche à sortir du lit et à se rendre au travail, dans toute l’absurdité que cela représente. La suite du récit interroge l’évolution du rapport avec sa sœur et ses parents, qui doivent trouver une manière de continuer à vivre malgré sa transformation.
Teaser de la pièce:
Adapter cette œuvre centenaire est un rêve de longue date du dramaturge et metteur en scène Claude Poissant, également directeur artistique du théâtre Denise-Pelletier depuis 2014. « Au-delà du récit, ce qui fascine, c’est que tant de lectrices et de lecteurs trouvent une lumière dans cette histoire si sombre et que ce monstrueux insecte interpelle tant de gens qui en prolongent, depuis plus d’un siècle et à jamais, la vie, la mort et la solitude.C’est ça. C’est kafkaïen.», affirme-t-il.
Disons que ça laisse de larges possibilités de mise en scène, et que le défi se trouve plutôt dans son exécution. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à voir un comédien se rouler sur le sol en costume d’insecte.
En ce qui concerne cette version de Poissant, la mise en scène réussit certainement à rendre justice au texte d’origine, mais cherche visiblement à respirer d’elle-même sous le poids de ses mots. Une difficulté compréhensible vu l’ampleur du projet. Si un jeu d’éclairage efficace et une disposition astucieuse de l’appartement familial créent une formidable atmosphère de huis clos, le rythme quant à lui oscille et se brise parfois, laissant par moments le spectateur sur sa faim.
Certaines scènes culminent avec acuité et réussissent à saisir le caractère indéfinissable du malaise kafkaesque, alors que d’autres se heurtent à sa surface et manquent de profondeur. On laisse alors le public imaginer ce qu’il advient de Gregor, mais un peu comme sa propre famille dont on peine à suivre l’évolution des sentiments, on se demande comment réagir devant tant d’absurde. Doit-on le prendre au sérieux ou doit-on le tourner au ridicule?
Crédit photo: Gunther Gamper
Un Kafka en Grande noirceur
L’ambition de la réécriture de La Métamorphose a été de déplacer l’intrigue loin de sa Prague natale de 1915 et de l’incorporer dans un Québec de la fin des années 50. Une idée rafraîchissante en soi, mais qui s’incarne de façon assez subtile sur scène. Quelques expressions d’ici sont glissées ici et là au sein du texte, mais le contexte québécois semble davantage servir d’accessoire que d’élément constitutif de la pièce.
Les personnages semblent également être à cheval entre leur identité québécoise et leur penchant européen. C’est seulement par l’humour caractéristique que nous partageons avec eux que nous les reconnaissons comme étant de chez nous. Du côté de la dynamique familiale, il est également difficile d’établir ce qui est propre à l’époque duplessiste plutôt qu’à une simple représentation d’un passé indéfini.
Selon Claude Poissant, aller chercher cet équilibre entre son respect absolu pour l'œuvre et sa volonté de transmettre sa compréhension et sa propre transformation, a été « la chose la plus difficile à trouver, mais également la chose la plus motivante ».
Crédit photo: Gunther Gamper
Les comédiens et comédiennes ont tous livré d’excellentes performances, avec une mention spéciale à l’interprétation de Gregor par Alex Bergeron. En plus d’un jeu physique impressionnant, ce dernier incarne le métamorphosé à la fois d’une déstabilisante intensité et d’une sensibilité sincère.
Dans l’ensemble, La Métamorphose constitue une belle percée dans la pensée surréaliste de Franz Kafka. La pièce réussit à nous émouvoir, à nous faire concevoir l’étrange, à nous rendre un peu plus humains.
La pièce est présentée à la salle Denise-Pelletier jusqu’au 16 octobre. Pour vous procurer des billets, c’est ici:
https://www.denise-pelletier.qc.ca/pieces/la-metamorphose/