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Du 7 au 25 mars, le Théâtre aux Écuries accueille une fête des morts empreinte de délicatesse et de retenue, organisée par la compagnie Système Kangourou. Inspiré par l’album Archives de Cédric Dind-Lavoie, le duo formé par Anne-Marie Guilmaine (idée originale et mise en scène) et Claudine Robillard (mise en scène et performance), nous offre avec Fantômes un doux moment de recueillement, entre prestation de danse contemporaine et rite funéraire.
Quelques mots d’abord sur l’œuvre de Dind-Lavoie, à l’origine de cette création collaborative. L’album sobrement appelé Archives, sorti en 2021, sonne comme une fenêtre ouverte sur l’âme même du compositeur multi-instrumentiste, qu’on surprendrait recueillant avec tendresse les extraits sonores mobilisés pour l'album, airs instrumentaux et chantés des années 40 et 50 tirés des collections de folkloristes (Archives de folklore et d’ethnologie de l’Université Laval, Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson de l’Université de Moncton).
Utilisés sans altération, ces extraits sont enrobés d’arrangements instrumentaux (piano, contrebasse, harmonium, accordéon, guitare, ukulélé, banjo, autoharpe, Korg MS-20, percussions, bruitages, alto, mandoline, violon) composés et interprétés par Dind-Lavoie, accompagné sur certaines pistes par Marie-Pierre Lecault. Le tout offre un véritable travail d’orfévrie, petit bijou où les sonorités traditionnelles sont délicatement incrustées sur un arrière-plan de musique ambiante contemporaine. Si cette rencontre entre deux époques est recousue par l’artiste dans Archives, si les sons sont assemblés moyennant l’intervention de l’art, l’œuvre révèle qu’une certaine attention permettrait de trouver ceci déjà au fond de soi : nous nous inscrivons tous dans cette trame ou s'entrelacent passé et présent, et nous sommes hantés par ces voix et instruments, fantômes qui nous traversent et avec lesquels nous dansons, qu’on le veuille ou non, qu’on l’aperçoive ou non.
Le spectacle présenté ces jours-ci au Théâtre aux Écuries, conçu par Système Kangourou en collaboration avec les performeurs, - hommes et femmes de 12 à 75 ans -, explore et déploie visuellement l'expérience que suscite l’écoute de l’album. À la rencontre des époques s’ajoute dans cette production la rencontre des générations, les artistes mobilisés ayant un rapport plus ou moins lointain avec les échos entendus dans Archives. Au cours du processus, ces performeurs ont été amenés à réfléchir à la manière dont ils vivent dans leur corps et dans leurs gestes ce rapport intime avec ce qui est mort, mais qui vit sous une autre forme et que la musique de Dind-Lavoie rend audible. Ce qu’on voit se déployer sur scène, c’est donc cette riche danse intérieure avec laquelle les artistes ont été amenés à prendre contact. Elle apparait sous la forme des hésitations et des élans qui agitent leurs corps. Leurs propres fantômes les visitent chacun de leur côté, les entrainent dans des chassés-croisés ou de tendres enlacements, et éveillent en s’agitant ceux qui sont tapis dans la foule.
Nous sommes donc conviés avec Fantômes à une écoute d’Archives qui se présente comme l’occasion de recevoir ensemble la rencontre de ce lointain qui est en nous. Le spectacle nous offre d’abord le temps, l'espace et l’ambiance requis pour faire émerger la disposition intérieure nécessaire pour méditer et accueillir cette rencontre. La multitude de corps qui vibrent au même rythme dans la salle offre une caisse de résonnance à ce qui se passe à l’intérieur, tandis que les mouvements sur scène en offrent un prolongement visible. Le résultat est une célébration qui installe doucement chez le spectateur le sentiment d’établir, sans qu’aucune parole ne soit échangée, un rapport intime avec l’inconnu à côté de soi et l'inconnu sur la scène. On prend conscience, lors de cette communion qui fait du bien, des liens invisibles qui nous unissent malgré nous, tissés par ces esprits qui nous traversent et nous animent dans le partage de gestes et de sons.
Fantômes est présenté jusqu’au 25 mars au Théâtre aux Écuries. Plusieurs représentations spéciales auront lieu au cours du mois de mars, dont une représentation avec la présence sur scène de performeuses et performeurs qui s’ajouteront à la distribution initiale (11 mars) et une représentation avec audiodescription immersive (16 mars).