Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Du 15 janvier au 9 février 2019, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) présente Coriolan de Shakespeare. Dans une époustouflante mise en scène de Robert Lepage, cette gigantesque production théâtrale allie toutes les composantes du multimédia… comme lui seul sait le faire! Avec une traduction et une adaptation du dramaturge québécois Michel Garneau, la pièce met en scène plusieurs grands noms du théâtre québécois, dont Anne-Marie Cadieux, Alexandre Goyette et Rémy Girard dans les rôles principaux.
L’histoire de Coriolan
La pièce Coriolan, tragédie romaine inspirée de Plutarque, a été créée par William Shakespeare en 1607. Elle met en scène un redoutable chef de guerre romain, Caius Marcus (interprété par Alexandre Goyette) qui prend brillamment la ville ennemie, Corioles, et emporte la victoire contre les Volsques. On le surnomme alors « Coriolan ». Sa mère, Volumnia (Anne-Marie Cadieux) est une femme très ambitieuse, qui ne vit qu'à travers les exploits de son fils bien-aimé. Coriolan revient à Rome auréolé de gloire, et ses exploits guerriers pourraient lui valoir un poste de consul. Volumnia le pousse très fort dans cette direction et l'incite à séduire les électeurs par des bons mots, des ruses et des promesses. Mais Coriolan, qui déteste les honneurs et méprise les plébéiens, est un homme d'une seule pièce, qui refuse de jouer le jeu de l'hypocrisie. Il n'aime et ne valorise que les exploits guerriers. Cependant, pour plaire à sa mère, il accepte d'organiser une distribution de nourriture pour le peuple qui crie famine. Cette entreprise révélera, malgré lui, sa vraie nature. Son orgueil démesuré, ses propos avilissants à l'égard de la plèbe heurteront de plein fouet les deux représentants du peuple : Brutus (Louise Bombardier) et Sicinius (Philippe Thibault-Denis). Ceux-ci, appuyés par les citoyens, exigeront que Coriolan soit banni de la cité. Commence alors la véritable tragédie de l'illustre guerrier...
Banni de la cité et coupé des siens, Coriolan entretient une profonde rancœur à l'égard des représentants de Rome. Il organise donc sa vengeance par laquelle il désire humilier ses anciens alliés. Il ira voir son ancien ennemi du camp des Volsques, Aufidius (Mikhaïl Ahooja), qu'il a auparavant si brillamment combattu. Amadoué, ce dernier acceptera de livrer bataille à ses côtés contre Rome. Cependant, son ancien ami Ménénius (Rémy Girard), sa mère, sa femme Virgilia (Ariane Bellavance-Fafard) et son fils Marcius (Eliott Plamondon) iront le supplier de ne pas attaquer Rome, mais plutôt de se montrer clément et de réconcilier Volsques et Romains, afin d'installer la paix. Coriolan finira par se laisser convaincre. Aufidius, se sentant trahi, assassinera Coriolan. Ainsi ce dernier, en refusant de jouer le jeu de la politique qui amalgame pouvoir et séduction, mensonge et représentation, honneur et stratégie, courra à sa perte.
La version 2019 de Robert Lepage
Cette immense tragédie de Shakespeare n'est pas souvent montée au théâtre, car, en plus de mettre en scène de très nombreux personnages (ici 18 comédiens), elle exige de nombreux changements de lieux et de décors. Cependant, Lepage relève le défi haut la main en utilisant des techniques cinématographiques et multimédia qui relèvent de la haute voltige. Ainsi, les décors se rétractent mécaniquement pour laisser apparaître le suivant dans une parfaite synchronicité, ou disparaissent dans un fade out cinématographique. C'est tout simplement renversant d'ingéniosité! Les enchaînements se font doucement, sans heurt, comme par magie. Derrière le rideau, 13 techniciens s'activent, 6 habilleuses et 3 régisseurs dirigent cette immense production théâtrale et multimédia. C'est une immense machine que dirige Lepage. 15 jours ont été nécessaires pour monter cet impressionnant dispositif scénique. Le metteur en scène est le maître incontesté de cette fusion du théâtre et des mécanismes technologiques qu'il met au service de la pièce. Tout cela magnifie la pièce et en fait un véritable spectacle théâtral! On ne compte plus les décors ainsi créés.
Le génie de Lepage se retrouve aussi dans son habileté à transposer des scènes de l'antiquité dans des scènes et lieux contemporains, sans que cela ne cause aucun heurt ou questionnement chez le spectateur. Comme il l'explique lui-même, « Coriolan vit un grand bouleversement, celui de l'arrivée du concept de la République ». Lepage a transposé ce phénomène dans celui des réseaux sociaux. C'est ainsi que l'on retrouve, dans la pièce, une discussion live telle qu'on en retrouve sur les réseaux sociaux. Monsieur et madame Tout-le-Monde, en intervenant ainsi sans connaissance approfondie des sujets traités, ont un impact majeur sur les décisions prises ultérieurement. C'est effrayant. C'est exactement ce que vit Coriolan avec l'accession à la République.
Le dramaturge québécois Michel Garneau a traduit et adapté la pièce dans une langue vivante, qui permet de bien saisir l'enjeu et les ramifications de cette pièce complexe. Vibrante d'actualité, elle s'interprète « comme un plaidoyer en faveur d'une élite qui réfléchit mieux que le peuple, ou comme une défense de la nécessité de la démocratie comme rempart contre l'élite ». Quoi de plus actuel?
Courez voir cette pièce! Cette époustouflante mise en scène réussit à rendre le propos de Shakespeare clair, limpide et moderne avec des moyens techniques inégalés. Bref, deux heures et vingt de pur régal. On ne parle plus ici d'une simple pièce de théâtre, mais bien d'un véritable spectacle théâtral. Celui de l'année!