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Jeudi soir le 27 février, au théâtre Jean-Duceppe, devant une salle comble et très attentive, a eu lieu la 1re médiatique de la pièce Les enfants, « créée à Londres en 2016, en lice pour le Tony Award de la meilleure pièce sur Broadway en 2017 », dont le texte, de la dramaturge et scénariste britannique Lucy Kirkwood, a été traduit par Maryse Warda et mis en scène par Marie-Hélène Gendreau.
Je vous résume d’abord le propos de la pièce, au prix de quelques divulgâcheurs. Robin et Adèle, incarnés par Germain Houde et Danielle Proulx, forment un couple d’ingénieurs nucléaires à la retraite, tentant de vivre sainement et calmement dans un chalet isolé situé tout juste à l’extérieur de la zone d’exclusion d’une centrale nucléaire ayant été endommagée par un tremblement de terre suivi d’un tsunami. Ils reçoivent la visite surprise de Rose, jouée par Chantal Baril, une ancienne collègue de travail à eux et, à l’insu d’Adèle, ex-amante de Robin. Alors qu’ils ne l’ont pas revue depuis des années, la voici qui se ramène pour leur proposer de retourner travailler à la centrale, pour relever le groupe de jeunes qui y travaille et ainsi lui assurer un avenir. Les trois protagonistes sont dans la soixantaine avancée et retourner travailler, dans un milieu contaminé par les radiations, signerait leur éventuel arrêt de mort prématurée. Accepteront-ils de se sacrifier pour la postérité? Suspense!
Contrairement au vaudeville, où abondent claquements de portes, rebondissements et action étourdissante, ce drame, malgré tout ponctué de moments d’humour, surtout imputables au personnage souvent exubérant de Robin, s’adresse plus à nos oreilles qu’à nos yeux. Les dialogues prennent toute la place dans un décor « écoresponsable » sobre – de Marie-Renée Bourget Harvey - évoquant éloquemment l’environnement d’un modeste chalet en forêt.
D’une durée de 1 h 45, sans entracte, le texte dense réquisitionne notre attention, notre réflexion, et notre faculté d’interprétation du non explicitement dit. À mon oreille, la voix de Danielle Proulx a sonné moins volumineuse que les deux autres, tout en étant cependant suffisamment intelligible, surtout quand elle en a ralenti le débit. Au début de la pièce, pendant quelques minutes, j’ai cru que le flot de paroles, et la diction parfois un peu molle nuiraient à la bonne compréhension, mais ça s’est vite amélioré, ou mon oreille s’y est tout simplement habituée.
À mon humble avis, qui n’engage que moi, Germain Houde m’a semblé surjouer régulièrement son Robin. Mon opinion en est une de simple spectateur et non pas de comédien, de spécialiste, ou d’artisan du théâtre. Ceci dit, sa fébrilité et sa surabondante bonne humeur m’ont souvent paru quelque peu exagérées, par contraste avec ses deux acolytes qui, elles, ont proposé un jeu plus sobre et constamment dans le ton. J’ignore si l’exubérance de Germain a été le résultat d’un choix conscient de sa part, une exigence du scénario, un choix de mise en scène ou de direction d’acteur.
Vers la fin de la pièce, la scène de danse nostalgique des protagonistes m’a semblé relever de la pure improvisation. L’intention initiale de la mise en scène était-elle de présenter une chorégraphie maîtrisée, et donc répétée, ou devait-elle, au contraire, être totalement improvisée par chacun, sur l’inspiration du moment, pour lui conférer un caractère de fraîcheur impromptue? Je parierais sur cette dernière possibilité.
C’est une pièce plutôt sombre, qui suscite un questionnement nécessaire, et qui nous met face à nos contradictions, responsabilités et choix, pas toujours responsables, en matière d’environnement, et les conséquences de nos développements technologiques visant à nous assurer un confort toujours plus grand, au détriment, tout involontaire soit-il, de notre santé, de notre sécurité, de l’avenir de nos enfants, et de la survie de l’humanité toute entière.
Comme la pièce sera à l’affiche jusqu’au 28 mars, vous disposez donc de plusieurs dates possibles pour vous reprendre si vous n’avez pas eu la chance d’assister à la 1re. Vous êtes cordialement invités à fréquenter le site internet du théâtre Jean-Duceppe pour en apprendre davantage sur cette œuvre moderne éminemment pertinente, sur sa distribution, et pour vous procurer des billets.