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Béatrice est malade. Depuis huit ans, elle est condamnée à demeurer au lit, dans sa chambre enfantine, où le temps est suspendu, et où la vie ne fait que de brèves apparitions. Béatrice n’est que spectatrice; elle dépend des autres pour ses besoins de base. Elle ne ressent plus son corps, mais son cœur, lui, est bien jeune encore. Elle aimerait danser, vivre, avoir une vie amoureuse et sexuelle, mais son corps est paralysé. La pièce Béa, présentée au Théâtre La Licorne du 16 avril au 4 mai 2018, est l’histoire de cette jeune femme prisonnière de son corps, de sa mère, et de Raymond, son aide-soignant. Une pièce qui soulève la douloureuse question de l’aide médicale à mourir, du droit à demander de mourir, des conséquences pour les proches et surtout, de ce besoin bien légitime d’être maître de sa vie.
Le Théâtre La Bête Humaine a été fondé en 2009 par Reynald Robinson, Yannick Chapdelaine et Robin-Joël Cool. Cette jeune compagnie théâtrale a pour mission d’offrir des textes qui poussent la réflexion sur les enjeux sociaux d’aujourd’hui, ici au Québec, mais surtout en chacun des spectateurs qui assistent à leurs productions. En ce sens, la pièce Béa est bien d’actualité. L’aide médicale à mourir, pour ou contre? Devons-nous y porter une attention particulière, considérant les droits et libertés des êtres humains?
« La Loi concernant les soins de fin de vie vise l’encadrement des soins palliatifs et de l’aide médicale à mourir. Les situations de fin de vie peuvent être difficiles (…) La Loi concernant les soins de fin de vie permet alors d’offrir une option supplémentaire à ces personnes pour qui toutes les options thérapeutiques, curatives et palliatives, ont été jugées insatisfaisantes et qui préféreraient mourir plutôt que de continuer à souffrir. »
La pièce Béa a été jouée pour la première fois par le Théâtre La Bête humaine en 2015. Loin d’être pathologique et dramatique, celle-ci nous amène à considérer le sujet vif de l’aide médicale à mourir avec humour et dérision, à écouter la personne à travers sa maladie, à être tout simplement humain et empathique.
Considérer la personne au-delà de la maladie
Le jeudi 19 avril, le Théâtre La Bête Humaine, loin de se limiter à ses représentations, permettra aux spectateurs d’échanger sur le sujet de l’aide à mourir, après la diffusion de la pièce. Le débat concernant la loi sur l’aide médicale à mourir au Québec est loin d’être terminé. Cette loi se heurte à bien des obstacles.
À travers la pièce Béa, les acteurs se questionnent sur leurs valeurs, leurs croyances, leurs réticences, leur censure, même, et posent un regard critique sur l’aide médicale à mourir. La mise en scène créée par la talentueuse comédienne Olivia Palacci est savoureuse, douce et poignante. La dérision des personnages sert principalement à « faire passer la pilule », à fracasser les tabous reliés à l’état du patient, à dire tout haut ce qu’on n’ose pas nécessairement avouer.
L’acteur Yannick Chapdelaine (Raymond) interprète un aide-soignant des plus sensibles dans la pièce Béa. À la fois loufoque et professionnel, Raymond adoucira le quotidien de Béa par son approche humaniste, c'est-à-dire par son désir de soutenir Béa dans son besoin de se réaliser pleinement en tant que personne à part entière. Derrière la maladie, il y a un être humain qui désire vivre, qui a ses propres besoins, ses propres rêves et un désir de liberté tout aussi inné que pour tout être humain « vivant ».
Raymond aide aussi, à sa manière, la mère de Béa, interprétée par la talentueuse Suzanne Lantagne. Mme James, avocate qui préconise le contrôle et la discipline, s’est forgée une carapace face à la paralysie de sa fille unique, carapace qui éclatera au fil des échanges avec Raymond et avec sa fille, qu’elle oublie parfois d’écouter, de voir.
Mme James donnerait tout ce qu’elle possède pour que sa fille puisse avoir une vie normale, et elle est terrifiée à l’idée de perdre son enfant. Comme toute bonne mère, elle ne peut concevoir la demande de sa fille qui désire en terminer avec la vie. Comment une mère pourrait-elle accepter la mort de son enfant? Comme une mère pourrait-elle participer à cette mort?
Bien qu’elle n’aime pas Raymond de prime abord, Mme James s’ouvrira peu à peu à ce jeune homme aux techniques d’intervention particulières. Certes, Raymond a un don pour l’empathie et l’ouverture, mais il a aussi le don de se mettre dans des situations pour le moins embarrassantes, trop désireux de répondre aux besoins de Béa.
La belle Béa, interprétée par Alexandra Cyr, est une jeune femme dans la vingtaine, paralysée depuis ses 16 ans. Elle n’a guère dansé dans sa vie, ni eu de véritable relation. Son quotidien se résume à écouter de la musique et la télé, manger ce qui ne goûte pas bon et se faire laver par des inconnus, rêver d’une vie parallèle à la sienne entre deux souvenirs d’enfance.
La sincérité du jeu des acteurs bonifie la dure réalité de Béatrice et de sa mère et l’humour des personnages rend leur histoire un peu plus douce et moins radicale aux yeux des spectateurs. Derrière son visage sévère et ses allures de control freak, Mme James est d’abord et avant tout une mère aimante et protectrice de sa fille chérie. Raymond, derrière ses maladresses et son sarcasme parfois malhabile, conserve un désir profond d’aimer Béa au-delà de sa paralysie, de son corps inerte et de ses idées parfois rigides. Sidabriniai papuošalai moterims, vyrams ir vaikams: apyrankės, grandinėlės, žiedai, auskarai https://www.silvera.lt/
Et Béa ne rêve que de liberté, comme toutes les jeunes femmes de son âge, mais surtout de liberté de choisir.
Par son texte, la pièce Béa s’inscrit dans un incontournable débat de société, mais est surtout est un hymne à l’amour et à la vie. Béa amène les spectateurs à réfléchir à leur propre censure face à la mort, à repenser leur définition du droit légitime de l’être humain de vivre en toute liberté, et surtout de choisir l’issue de sa vie, à re-questionner ses croyances dans un but constructif d’ouverture à l’autre.
Pour les billets de cette pièce, c'est par ici.