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Le festival Montréal en lumière accueille à la Place des Arts une adaptation quelque peu surannée d’Amok ou le Fou de Malaisie, la célèbre nouvelle de Stefan Zweig écrite en 1922, mettant en scène un opiomane narcissique épris d’amour et de remords.
Amok, une adaptation encore jeune de la folie meurtrière
Lorsqu’il décide d’adapter la célèbre nouvelle de Stefan Zweig, le comédien Alexis Moncorgé n’a que 28 ans. De ce texte intense et haletant de plus de 250 pages, le petit fils de l’acteur français culte Jean Gabin tire un monologue de théâtre passionnant, frôlant parfois la performance dansée, mais dont on déplore le ton très classique de l’interprétation.
Écrite en 1922, et maintes fois adaptée au théâtre et au cinéma, l’œuvre Amok ou le Fou de Malaisie sonde les limites de l’éthique et de la folie humaine, à travers une passion dévorante. Sur le pont d’un navire qui file droit vers l’Europe, un homme se confie à la faveur de l’obscurité, cigarette allumée et bouteille de whisky à la main. Cet homme, un médecin allemand envoyé en mission en Malaisie, souffre d’une profonde solitude, jusqu’au jour où une « femme blanche » au regard impénétrable, une lady venue d’Europe, vient solliciter ses services.
Pris dans ses contradictions et sous le feu de l’amok — cette folie meurtrière qui s’abat sur les Malais —, le jeune médecin fera tout pour la sauver. C’est donc au prisme de la démence que se trame le récit, qui est parfois victime de son époque et de ses relents colonialistes. On aurait souhaité une approche plus contemporaine du texte, qui donne par exemple à voir l’écriture intemporelle des tréfonds de l’âme humaine, dont Zweig est passé maître dans l’art.
Un monologue en son et lumière
Mis en scène par la chorégraphe Caroline Darnay, la scénographie d’Amok dessine les contours simples d’une cale de bateau : une bâche, des voiles, des caisses en bois. Des enregistrements audio ponctuent la pièce de cris de mouettes, des cloches du bateau, ou de l’écho de la foule et de l’esprit du médecin. Si le procédé réussit à transmettre la schizophrénie grandissante du protagoniste, on regrette néanmoins l’absence de subtilité du procédé qui penche vers des sons très réalistes, là où des nappes sonores expérimentales et une atmosphère plus mystérieuse eurent été plus appropriées.
L’éclairage, lui, très réussi, suggère un voyage intérieur, une ambiance fantasmagorique qui naît avant tout dans la tête du protagoniste, et ce à travers la lumière.
Jouant tour à tour plusieurs personnages, Alexis Moncorgé emploie pour chacun un style appuyé et des timbres de voix qui frisent l’exagération, au risque de faire pencher le texte tragique vers le registre du comique. Pendant 1 h 10, celui qui a reçu le Molière de la révélation théâtrale en 2016 réussit tout de même à faire vivre l’énergie hors norme de l’amok et nous la transmet par le corps.
Amok est présenté à la Cinquième Salle de la Place des Arts, du 22 au 25 février.