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Depuis le 22 avril - Jour de la Terre - le Théâtre Aux Écuries présente en webdiffusion le spectacle 100 secondes avant minuit, une création de Michelle Parent de Pirata Théâtre. Disponible jusqu’au 15 mai, cette œuvre chorale s’inscrit dans une trilogie traitant de l’effondrement du vivant, amorcé avec le spectacle Comment épouser un milliardaire en 2020. En mettant en scène les thématiques de la crise écologique et du suicide, 100 secondes avant minuit présente un éveil nécessaire sans être fataliste.
En 2022, l’horloge de l’Apocalypse conceptualisée en 1947 affiche 100 secondes avant minuit, 100 secondes avant la fin du monde, potentiellement déclenchée par une guerre nucléaire ou une série de catastrophes liée aux changements climatiques et aux nouvelles technologies. En attendant l’effondrement, que faire ? Témoigner, expliquer, raconter. À chaque fois en 100 secondes.
On fait ainsi face à sept performeurs et performeuses qui, chacun à leur manière, connaissent l’effondrement: deux (vraies) intervenantes dans un centre de prévention du suicide, un ancien activiste Green Peace, un guide au Centre des sciences… Autant de profils aux réalités si différentes mais qui s’acharnent à tenir bon, qui parfois finissent brûlés et envahis d’un sentiment d’impuissance.
Si les sujets évoqués sont sérieux et graves - on y évoque par exemple David Buckel, immolé à New York en 2018 en dénonçant l’inaction climatique -, Michelle Parent réussit le tour de force de ne pas tomber dans le déprimant. Dans cette performance aux notes tragi-comiques, l’urgence de la prise de conscience collective côtoie les coupures d’électricité et de la parole des interprètes, qui s’épuisent à tenter de raconter leur histoire jusqu’au bout dans le temps imparti, parfois rythmé par Stayin Alive des Bee Gees. De leur expérience individuelle et de leurs gestes émerge aussi un humour touchant de sincérité, une légèreté habilement maîtrisée pour des sujets si lourds, car il ne faut pas oublier que cette performance exprime une réalité crue, difficile à concevoir: celle d’un suicide collectif mondial.
« Il doit y avoir une révolution ou plus rien. C’est tout le cadre qu’il faut envoyer promener. [...] Faut d’abord briser la machine si on veut réparer le monde. [...] Il n’y aura pas de retour à la normale, car la normalité était le problème. »
Le dispositif scénique est remarquablement pensé: des chaises réparties en arc de cercle autour d’un cercle de lumière rappelle la célèbre horloge autant qu’un groupe de parole, dans lequel chaque interprète se lève l’un après l’autre pour former un patchwork de réflexions, de témoignages et de sentiments. Une fois rassis, chacun doit pédaler pour sa propre lumière, jusqu’à ce que le temps écoulé les plonge tous dans le noir complet. Malgré la répétition et l’aspect cyclique des interventions, le choix de mise en scène est tout à fait justifié par l’entrecroisement des récits qui mêle les sensibilités et établit un parallèle entre la crise suicidaire et la crise climatique.
100 secondes avant minuit est un spectacle pertinent et nécessaire, surtout dans un contexte où la pandémie les problèmes de santé mentale ont significativement augmenté (de 32 % à 55 %) et où les rapports du GIEC affichent clairement l’urgence d’agir pour limiter le réchauffement à 1,5 °C et des dégâts irréversibles. 100 secondes avant minuit est disponible en webdiffusion jusqu’au 15 mai.