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Olivier Arteau fait valser les étiquettes au Théâtre d’Aujourd’hui avec sa pièce Pisser debout sans lever sa jupe. Du 2 au 11 mars, l’auteur met en scène un groupe d’artistes et d’amies pour un véritable tremblement identitaire et sexuel.
Avec cette création, le Théâtre Kata (co-dirigé par Olivier Arteau et Lucie M. Constantineau), rend compte de la fragilité de l’être humain et remet en question nos certitudes pour secouer nos à priori à tous les niveaux! De la chorale, à l’opéra rock, au slam, aux projections vidéo en passant par la danse, la performance et le théâtre : tous les genres sont bons pour se définir... ou plutôt s’indéfinir ? Dans ce melting pot de disciplines et de supports, nous partons à la rencontre d’une multitude de personnalités, d’identités et de sexualités.
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent
Dès nos premiers pas dans la salle du Théâtre d’Aujourd’hui, un rat géant arpente la scène. L’animal, éternel incompris des égouts représente l'être raillé et ostracisé par les humains… La couleur est annoncée ! Le prologue enchaine sur des chants presque sacrés : tels des anges (au genre indéfini), les interprètes se prêtent à un hymne de la fluidité et du trouble.
La première partie s’ouvre ensuite sur un souper d’amies queers venus célébrer l’enterrement de vie de jeune fille de leur alliée hétéro. Mais les apparences sont trompeuses et le mal-être de chacun et chacune fait ressortir un grand nombre de débats politiques et sociétaux. La soirée tourne au vinaigre alors que l’ombre du souvenir de leur ami disparu revient. Ils se (et nous) demandent : comment porter un combat sans tomber dans l’intolérance et dans l’aveuglement des réalités des autres ?
Après cette tragi-comédie de faux-semblants, qui caricature les rôles tenus et attendus par la société, les masques tombent. Dans un deuxième acte bouleversant, les artistes retirent leur mue et osent nommer, par leur voix ou par leur corps, l’indicible. À travers l’autofiction, ils nous invitent dans leur intimité : chaque expérience signe les travers d’une société qui se refuse à accepter l’autre, quel qu’il soit. Dans un monde où discours et mouvements sont cristallisés dans nos préjugés et paradoxes, ils cherchent à déconstruire les carcans qui les étouffent.
En guise de fin, Fabien Piché, notre rat initial, circule, s’amuse, se perd, s’effraie à travers une ribambelle d’attrape-souris. Il est pris aux pièges des structures normées et doit composer avec. Seule l’éclipse finale apaise l’inconfort : l’amitié rayonne tellement qu’elle l’enveloppe (et nous au passage) pour oublier, un instant, sa profonde tristesse.
"Combattre le chaud par le chaud"
Parmi cette foisonnante proposition artistique, toutes les performances ne sont pas au même niveau. Un peu trop didactique à mon goût, le souper introductif possède quelques longueurs. Il permet toutefois d’aborder un large panel de débats : l’esclavagisme moderne, la dépression, les problèmes de trouble alimentaire… et surtout l’inextricable contradiction qui fait de nous des êtres humains. L’autopsie identitaire qui suit nous fait chavirer dans un univers queer authentique et bouleversant qui en vaut le détour!
Ce bal vibrant laisse échapper plusieurs questions sans réponses : notre corps nous appartient-il ? Est-il porteur de messages et de symboles qui nous échappent ?
Les artistes s’emparent de la question épineuse des étiquettes : nécessaires pour appartenir au monde, elles nous enferment pourtant dans des cases dont il est presque impossible de se départir… Si la liberté d’être et d’agir de chacun et chacune reste un mystère, on ressent un profond respect envers ces huit personnages qui montent sur scène pour nommer l’inexprimable.
Je laisserai finalement le dernier mot à Olivier Arteau :
« On s’est créé un band pour devenir des émetteurs de pulsations :
se sentir plus,
accélérer vos pouls
laisser monter la chair de poule
et espérer qu’on s’amourache un peu plus de nous
si on arbore le persona de la rockstar, du DJ, de la chanteuse d’opéra.
Nous permettre d’annihiler, sans que vous le sachiez, ce qui nous fait trembler.Combattre le chaud par le chaud.
Le tremblement par la vibration.We create Joy.
Joy is our band name.
And our brand is crisis. »
Le Théâtre d'Aujourd'hui vous donne rendez-vous jusqu'au 11 mars pour une création haute en déconstruction !