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L’envoûtement était au rendez-vous à la Maison Symphonique, vendredi le 10 février dernier, alors que nous étions conviés par la Fondation internationale « Les Palais de Saint-Pétersbourg » en collaboration avec l'Association culturelle L'Avant-scène à « Musique sans frontières ». C'était une belle occasion de se laisser enchanter par des magiciens des cordes, de l’accordéon et du saxophone.
D’abord, permettez que je cite un extrait du programme de la soirée :
« Ce premier projet commun au Canada est supposé devenir un départ réussi d’une collaboration créatrice fructueuse des deux villes – Saint-Pétersbourg et Montréal. Le but du projet – est d’unir dans le même spectacle, offrant des chefs-d’œuvre musicaux, de différentes cultures nationales et de différents styles de musique, des interprètes principaux de renommée mondiale, des compositeurs célèbres et des auditeurs exigeants. »
Les solistes furent Maria Safariants (Russie) au violon, Federico Mondelci (Italie) au saxophone, Simone Zanchini (Italie) à l’accordéon, efficacement soutenus par un ensemble de 22 cordes de l’Orchestre Métropolitain (Canada) sous la direction du chef Constantine Orbelian (États-Unis). À noter que Mme Safariants est la directrice artistique, la fondatrice et la présidente de la Fondation internationale « Les Palais de Saint-Pétersbourg » et du « Festival de musique classique » depuis plus de 20 ans.
Première partie
La première partie, d’une durée de 40 minutes, s’est ouverte sur une œuvre pour orchestre d’Anton Arensky, « Variations sur un thème de Tchaïkovski, op. 35a ». Quinze minutes de mélodies aussi berçantes que charmantes, qui d’emblée nous ont plongés dans la doucereuse et onirique atmosphère dont fut imprégnée toute cette mémorable soirée.
Est venue ensuite « Vocalise » de Rachmaninov en arrangements pour saxophone et cordes. Cinq minutes de total transport et de pur ravissement. Amateurs de grandes voix, en suivant ce lien https://www.youtube.com/watch?v=iBVkYGLEUpg, vous pourrez en apprécier la version vocale dans une magistrale interprétation, toute en nuances, douceur et retenue, de feue Anna Moffo, soprano, qui en livre une version transcendante. Écoutez l’irrésistible ascension céleste de cette voix angélique de 5:50 à 6:20.
La première partie s’est conclue par « Tango-suite pour saxophone et orchestre » d’Astor Piazzolla. Vingt minutes de gloire sous les feux de la rampe pour Federico Mondelci, maître du saxophone au prodigieux talent qui en met plein la vue et les oreilles.
Une musique inspirante appelle des mots tout aussi inspirés, tels ceux du poète Charles Baudelaire :
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
La Maison Symphonique, ce majestueux paquebot immobile, à la coque intérieure élégamment lambrissée de bois, a eu tôt fait d’être soulevée et emportée sur un océan d’harmonies avant d’être retournée par le déferlement de vagues musicales successives, et d’ainsi chavirer dans le lyrisme. Quels heureux naufragés nous avons été! Heureusement, nous avons eu l’entracte pour reprendre notre souffle avant de nous immerger à nouveau dans cette mer d’enivrantes sonorités.
Deuxième partie
En deuxième partie, d’une durée de 50 minutes incluant un rappel, on nous a d’abord offert « Les tercets d’automne » pour violon, saxophone et orchestre, Élégie, Romance et Nocturne d’Alexandre Smelkov. Suivis de « Cuatro Estaciones Portenas » (Saisons à Buenos-Aires), quatre mouvements aux arrangements pour violon et accordéon avec orchestre.
Cela a été l’occasion d’un copieux étalage d’hallucinante dextérité de la part des trois solistes émérites, tantôt en solo, tantôt en duo, tantôt dialoguant (musicalement) entre eux ou avec l’orchestre à cordes, qui a sans cesse solidement appuyé ces impressionnants et incontestables virtuoses.
Mention toute spéciale et plus qu’honorable pour le seul contrebassiste de l’orchestre, le toujours passionné René Gosselin (par ailleurs fondateur et membre actif du quatuor Quartango) qui s’est distingué par son jeu particulièrement audible, percutant et toujours pertinent à chacune de ses performances et interventions.
En bref
Durant tout le concert, aucune parole n'a été prononcée, ou presque. En fin de première partie le chef a annoncé qu’il ajoutait une courte pièce de Piazzolla; et en fin de 2e partie Mme Safariants a annoncé, d’une voix beaucoup trop faible pour être audible au-delà des 2 ou 3 premières rangées, le titre du morceau exécuté en rappel. On aurait aimé en savoir plus sur les oeuvres, et sur les artistes présents ce soir-là.
La fin de la première partie a été spontanément saluée d’une ovation debout accompagnée de longs et généreux applaudissements. Idem pour la seconde partie avec en plus, tradition oblige, remise de fleurs aux trois réputés instrumentistes.
Ce concert a donc été une première collaboration qui aspire désormais à la continuité sinon à la pérennité. Ce lancement d’une éventuelle série s’est toutefois déroulé devant une salle qui aurait pu être davantage remplie. À mon humble avis, la qualité du spectacle se serait méritée une salle bondée, pleine à craquer.
Compte tenu d’un choix de répertoire des plus exquis et du niveau très relevé des prestations, je ne peux qu’exprimer ma surprise et ma perplexité au vu d’une salle occupée par seulement 200 personnes, selon mon estimation. Je souhaite néanmoins à cette tradition annuelle naissante qui aspire à s’implanter, la meilleure des chances et tout le succès qu’elle mérite amplement.
Pour un public exigeant, une si grande qualité a nécessité d’existence et obligation de survie; c’est pourquoi je souhaite longue vie à « Musique sans frontières ».