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Depuis plus de 20 ans, les tournées de concerts Génération de l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+) offrent une première tribune nationale aux compositeurs les plus prometteurs de la relève musicale contemporaine canadienne. Plus qu’une tournée de concerts, le projet vulgarise et diffuse la richesse du répertoire contemporain auprès du grand public. Notre rencontre avec Véronique Lacroix, directrice artistique et chef de l’ECM+ et Symon Henry, compositeur québécois de la cuvée 2016.
C’est dans les bureaux haut perchés de l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+), sur la rue Clark, que Véronique Lacroix et Symon Henry nous reçoivent avant leur départ imminent pour Banff. Là-bas, l’équipe de Génération2016 peaufinera les derniers détails avant la première. Cahiers de partitions, livres et autres documents jonchent la table où nous nous sommes installés pour parler d’un projet bien ancré dans la mission de l’ECM+ depuis ses touts débuts.
Après 22 ans d’opération de ce projet rassembleur, Génération en est un de diffusion et d’éducation que Véronique Lacroix, fondatrice de l’ECM+, a toujours tenu à cœur. « Le défi principal des nouveaux compositeurs est d’arriver à être joué par un orchestre » et c’est ce que le concours leur offre : une plateforme où diffuser leur art à travers le pays. Et ça porte fruit, car plusieurs lauréats des éditions précédentes sont maintenant bien établis et ont une carrière professionnelle très active depuis maintenant plusieurs années.
Chaque deux ans, 4 compositeurs canadiens sont sélectionnés pour partir en tournée avec l’ECM+ à travers le pays. De Vancouver à Québec, les musiciens passeront aussi, cette fois-ci, par Banff, Edmonton, Montréal, Victoria, Ottawa, London et Toronto. « Les premiers soirs seront certainement excitants, mais aussi plus fébriles, car ça va être tout frais. Mais il n’y a pas de doute que les 9 concerts de la tournée permettront de développer de la profondeur, au fur et à mesure.. », pense Véronique Lacroix. Au terme de chacun des concerts, le public sera appelé à voter pour sa pièce favorite et décider du gagnant du Prix du public (1500$), tandis qu’un jury de spécialistes choisira le lauréat du Prix du Jury Génération de 5000$ pour l’œuvre jugée la meilleure.
En se fiant à la répartition naturelle de la population de compositeurs au Canada, le comité de sélection s’assure d’atteindre une certaine représentativité géographique et de genres. Suite à cette sélection, les artistes sont libres de travailler sur leur nouvelle œuvre de la façon de leur choix.
Pour sa composition debout, un respir grand comme, Symon Henry s’est inspiré des cycles sonores de la nature. « Quand j’étais enfant, je pouvais passer des heures à écouter, sur le bord du fleuve, le vent dans les arbres, le passage de l’eau et le rythme régulier de l’autoroute. Ce souvenir de contrepoint organique a toujours été à la base de mon travail de compositeur. »
Pour rendre plus justement cette vision, le compositeur québécois a écrit une partition de type « graphique », un mode de transmission de la musique qui fait lentement mais sûrement sa marque en musique contemporaine. « À partir de ma formation de pianiste, je travaille avec les réflexes naturels du musicien. J’aime la forme de la partition graphique, parce qu’elle donne une certaine liberté d’interprétation aux interprètes, tout en étant plus efficace pour la transmission d’une multitude de petits détails. » Par exemple, l’épaisseur du trait va indiquer le timbre adéquat ou de petits points vont servir à transmettre le rythme à l’interprète.
Sur son ordinateur, les notes ressemblent davantage à des croquis instinctifs qu’à des blanches et des noires. Les portées musicales, oscillant entre le rouge et le jaune dans la partition du chef d’orchestre, ne conservent que le squelette de la notation traditionnelle. « Toutes les partitions graphiques ne se ressemblent pas, mais celle de Symon est très minutieuse et inspirante », estime Véronique Lacroix.
Sabrina Schroeder – de la Colombie-Britannique – fait quant à elle l’éloge d’un certain « tremblement sonore » dans Bone Games – shy garden. À l’aide d’un modulateur de fréquences qu’elle a elle-même fabriqué, Schroeder crée ce qu’elle appelle « son code morse personnel ». Polyvalent, l’appareil peut aussi être utilisé sur un piano ou encore un instrument à percussion, tandis que la 4e corde des violons, alto et violoncelle sera descendue jusqu’à une octave et demie plus bas que la note habituellement accordée. « Ça donne une vibration très physique, une sorte de fibrillation semblable aux battements cardiaques », décrit Véronique Lacroix.
Avec Tirant Lo Blanc, Taylor Brook va également pousser les frontières de la musique. « Brook s’inspire beaucoup de l’esthétique des impressionnistes avec un solo de flûte en dialogue avec l’orchestre qui rappelle la façon sensuelle dont Debussy traitait cet instrument », explique Véronique Lacroix. Mais au lieu d’emprunter la gamme par ton, le compositeur albertain a exploré l’univers des quarts, des sixièmes, voire des douzièmes (!) de ton dans une architecture musicale extrêmement raffinée.
En dernier lieu, l’Ontario sera représenté par la pièce Liminal Pathways d’Adam Scime. « Je n’ai jamais joué une œuvre qui change autant de tempo dans toute ma carrière », affirme Véronique Lacroix. Les mesures complètement asymétriques de la partition et les nombreux accélérés et ralentis lui font penser à ces édifices new-yorkais tordus et fascinants qui arrivent tout de même à supporter la gravité.
Une grande partie de la mission de Génération est axée sur la démocratisation de la musique contemporaine. Avant chaque pièce, un complice de longue date de l’ECM+, le compositeur et ancien participant au projet Gabriel Dharmoo, fera une courte entrevue avec chaque compositeur afin de mettre en contexte et expliquer l’œuvre au public. « Notre objectif reste toujours de rejoindre un maximum de personnes. Les gens ont souvent peur de la musique contemporaine. Chez nous, du moment qu’une personne a la curiosité nécessaire, on va s’occuper de faire le pont entre les partitions parfois complexes et sa réalité personnelle. » Autour des 9 concerts, des conférences et autres évènements viendront appuyer le propos des créations.
L’un des plus prestigieux concours de composition au pays, le projet Génération demeure une expérience hors du commun. « C’est difficile d’avoir des attentes précises parce qu’on est au cœur de la création. » concède Véronique Lacroix, mais la sélection méticuleuse des compositeurs en amont par un concours national et la tradition d’excellence de l’ECM+ assurent au public une soirée de grande qualité. En effet, si l’on se fie à Symon Henry, un compositeur de musique contemporaine exprime une poésie personnelle capable de toucher pratiquement tout le monde, du moment qu’on veuille bien y prêter une oreille.
Le concert Génération2016 de l’ECM+ se produira dans la salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal le 27 octobre prochain à 19 h 30.
Consultez le reste des dates de la tournée sur le site officiel de l’ECM+.