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Ce samedi 5 mai, le réputé ténor Rolando Villazón était de retour à la Maison Symphonique, dans un répertoire plus intéressant et inusité que mémorable. L’ovation debout et les applaudissements ont certes salué une prestation fort attendue, cependant celle-ci ne nous a pas laissé de vers d’oreille.
La soirée a débuté par les coutumières allocutions, soit une initiale prise de parole par M. Jean R. Dupré, PDG de l’Orchestre Métropolitain (OM), suivie de quelques mots de bienvenue et d’explication du Maestro Yannick Nézet-Séguin. Ces deux gentlemen se sont exprimés en alternant le français et l’anglais, mais sans traduire ou se répéter.
À ce propos, je suis toujours étonné lorsque le locuteur passe soudainement du français à l’anglais, ou inversement, non pas pour traduire ce qui vient tout juste d’être énoncé dans une langue, mais tout simplement pour continuer (et non pas se répéter) dans l’autre langue. À part démontrer le bilinguisme fonctionnel de la personne au micro, quel est le but ainsi recherché? Cette façon de procéder entraîne fort probablement une perte d’information chez les unilingues des deux camps.
L’Orchestre Métropolitain a donné le coup d’envoi en interprétant « Les joyeuses facéties de Till l’espiègle » de Richard Strauss. Cette pièce musicale, d’une durée de quinze minutes, fait amplement usage des cuivres et elle est tout simplement spectaculaire, lumineuse et contrastée. Elle a été reçue avec enthousiasme par une salle appréciative.
Ensuite, Rolando a fait son entrée sur scène, précédé de son enviable réputation et accompagné de chaleureux applaudissements. Nos attentes étaient élevées.
De Manuel De Falla, il nous a d’abord offert une suite de Sept chansons populaires espagnoles dans une version orchestrale créée à Londres, par Luciano Berio, en 1978.
Ces très courts chants d’intérêt variable, d’une durée totale de treize minutes, vont de la berceuse à la séguedille, du romantique au dramatique, du sombre au lumineux, sans qu’aucun d’entre eux ne réussisse toutefois à s’incruster « à perpète » dans notre cerveau. Il m’a semblé que ce répertoire particulier a été beaucoup plus révélateur des qualités d’interprètes du chanteur qu’éprouvant pour sa voix de ténor. Ces œuvres ne m’ont pas laissé de souvenir impérissable contrairement à Rolando lui-même dont la personnalité est attachante et le charisme remarquable.
En effet, cet artiste est doté d’une grande sensibilité et d’un faciès des plus expressifs. Sa gestuelle et son langage corporel sont très éloquents. Il gagne non seulement à être entendu mais également beaucoup à être vu. À mon humble avis, ses performances sur scène devraient toujours être captées sur vidéo et projetées sur grand écran au-dessus ou sur les côtés de la scène. L’absence d’un tel écran a dû être cruellement ressentie par les spectateurs assis aux balcons et dans les dernières rangées du parterre; parce que Rolando « joue » intensément et merveilleusement bien et que tous devraient pouvoir visuellement en profiter, peu importe leur emplacement dans la salle. Ce sera pour une prochaine fois, espérons-le!
Après l’entracte, Rolando est revenu nous offrir quatre chansons tirées des Huit romances pour ténor et orchestre de Giuseppe Verdi, dans une version orchestrale créée à Padoue, par Luciano Berio en 1990. Ces œuvres, nettement plus longues et dramatiques que les chansons espagnoles précédentes, nous ont procuré vingt-cinq minutes de bonheur et de fascination à voir travailler un grand interprète. Encore une fois, je n’ai eu à subir aucune attaque de vers d’oreille, mais j’ai été indubitablement séduit par l’acteur.
En rappel, il signore Villazón nous a offert une chanson à boire en tenant un verre de bière à la main et en calant le contenu dès que la dernière note eut été jouée. Le très sympathique Rolando a présenté sa chanson en français, ce qui a été fort apprécié. Puis, lors de la traditionnelle remise du bouquet au soliste invité, celui-ci a procédé à la distribution des fleurs à des spectatrices du premier rang et à Yukari Cousineau, première violoniste de l’orchestre. Le tout s’est déroulé dans la joie, la bonne humeur et la bonhommie.
Le retour de Rolando Villazón ne lui a pas permis de triompher dans un récital opératique qui aurait mis à profit ses qualités spécifiques de « ténor ». Ça n’a pas été le festival du highlight et du contre-ut. Il ne nous a pas jeté par terre par son aisance à émettre des notes stratosphériques. Il nous a plutôt offert une série de onze chants espagnols et italiens qu’un baryton aurait certes pu facilement chanter, mais en y investissant son âme, sa passion, sa sensibilité et des émotions à fleur de peau qu’il sait si bien transmettre, et qui sont devenues sa marque de commerce.
Seul bémol d’une soirée autrement parfaitement réussie : je considère que la voix peu volumineuse de Rolando aurait intérêt à être amplifiée de façon à porter plus efficacement au-delà des premières rangées.
Cette enchanteresse soirée s’est terminée par une spectaculaire prestation de L’OM qui nous a offert « Pins de Rome » d’Ottorino Respighi, un poème symphonique d’une durée de dix-huit minutes, qui sont incidemment passées beaucoup trop rapidement.
Le disert et affable Maestro Nézet-Séguin nous a présenté cette œuvre comme étant à la fois exubérante et jouissive. Elle nous a effectivement étonnés, transportés et fait vibrer. Je suis d’avis que cette flamboyante prestation a été le point culminant de la soirée. Elle a d’ailleurs été spontanément et copieusement saluée par une ovation debout et une interminable salve d’applaudissements amplement mérités. En sortant de la salle, mes pieds touchaient à peine le sol.
Pour suivre les activités de l’Orchestre Métropolitain, et se procurer des billets pour l’un de ses prochains spectacles, visitez son site internet ici.