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La porte est un opéra de poche. Avec pour seuls instruments un duo de voix et de percussions, une série de contes nous est racontée dans une simplicité désarmante à la lueur de quelques bougies. atuvu.ca a rencontré Pauline Vaillancourt, directrice artistique de la compagnie Chants Libres, ainsi que les solistes Ghislaine Deschambault et Huizi Wang dans ce spectacle qui traverse le temps et les générations d’artistes.
Tout le monde aime se faire raconter une histoire. L'art du conte berce l’enfance et continue d’habiter nos mémoires jusqu’à l’âge adulte. Inspiré du canevas des fables orientales, l'opéra La porte est revenu aux sources de cette tradition en dépouillant la voix et les percussions à leur plus pure expression. En 1987, la chanteuse Pauline Vaillancourt et le percussionniste Julien Grégoire interprètent pour la première fois l’oeuvre mise en musique par José Évangelista. Encensée par la critique, la pièce et son format compact font qu'elle voyage fréquemment en tournée au cours des décennies suivantes.
Maintenant directrice artistique de Chants Libres, Pauline Vaillancourt revisite sa création à l’occasion de l'année José Évangelista chez la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ). 30 ans plus tard, la pièce apporte toujours un souffle nouveau au cours d'un siècle saturé par la technologie et les effets spéciaux. « C’est étrange, car je dirige une compagnie qui est près des nouvelles techniques de l’opéra, mais c’est intéressant de revenir à la source : se faire raconter une histoire », remarque Pauline Vaillancourt.
Comme des poupées russes, les histoires imaginées par Alexis Nouss s’imbriquent l’une dans l’autre. L'homme de la campagne se heurte au gardien de la porte. Déterminé à la traverser, l'homme tentera de séduire le gardien qui lui barre la route en lui racontant des aventures rocambolesques. « C'est une histoire dans une histoire qui devient en quelque sorte l’histoire de nos vies », résume Pauline Vaillancourt.
Ghislaine a tout de suite adoré la musique de La porte lorsque Pauline Vaillancourt l’a approchée pour lui succéder au rôle principal. « J’avais toutefois une appréhension par rapport au défi théâtral », se souvient la jeune chanteuse. Cette dernière doit en effet incarner tous les personnages des contes, un exercice prodigieux en moins d’une heure. « Tu es tout nu, tu as tout sur les épaules. Le moindre regard est posé sur toi », admet Pauline Vaillancourt.
À chaque seconde, le public est tenu en haleine jusqu'au prochain rebondissement. « C'est un feu roulant. Les registres vont dans le grave et l’aigu, vers une femme qui est coquette pour revenir soudainement au prêtre sévère. Ce n’est pas comme l’opéra classique où tu as un rôle et un registre de voix à maîtriser. Ça a été fascinant de A à Z, car j'ai appris beaucoup sur le plan du jeu et de la présence. »
En reprenant le flambeau de son professeur Julien Grégoire, la percussionniste Huizi Wang doit aussi faire preuve de virtuosité pour dialoguer avec la partition chantée. Elle explore une nouvelle manière d’émettre le son, en suivant la respiration du chanteur, alors que la percussion est plus souvent qu'autrement abordé comme un son direct et sec. Les percussions deviennent ainsi un personnage à part entière.
« Ce n’est pas un accompagnement traditionnel. Je cherche constamment l’équilibre entre la voix et mon instrument. Si je ne joue pas assez fort, le public ne comprendra pas l’intention. Si c’est trop intense, je vais enterrer Ghislaine. Ce travail étroit demande une grande complicité », explique Huizi Wang. « On a développé une grande écoute entre nous deux. On se provoque mutuellement pour se transporter vers d’autres ambiances. » Même constat chez la metteure en scène : « C'est une performance. Les percussions enrobent le chant. Elles le précèdent, le provoquent et le continuent. L'arrangement parait facile, mais il n'y a rien d'improvisé. C'est très près de la partition qui est rythmiquement parlant d'une grande subtilité », ajoute Pauline Vaillancourt.
En plus de maîtriser les complexités techniques du rythme, Huizi Wang a effectué un grand travail d’introspection. « Chaque orchestre va faire une version différente d’un classique. Pour chercher la fraîcheur d’une reprise, c’est important d’écouter avant tout l’expérience de ceux qui ont vécu la pièce avant nous. »
Pauline Vaillancourt et Julien Grégoire ont agi à titre de guides, tout en laissant une grande part de liberté aux nouveaux solistes. « On a essayé de trouver ensemble notre manière d’interpréter chaque personnage », estime Ghislaine Deschambault. « Pauline était un guide et continue de l’être jusqu’à la première. On raffine, on va toujours dans le détail. Au bout du compte, le spectacle est un amalgame de deux visions. C’est le résultat d’un dialogue tissé serré entre les deux mises en scène. On se reprend tout le temps et on se donne les bonnes impulsions pour appuyer les personnages. »
En tant que mentor, Pauline Vaillancourt tient à la passation de cet héritage musical : « [...] pour que ces oeuvres continuent de vivre, il faut les refaire et que les jeunes se les approprient, qu’elles fassent partie de leur répertoire et de leur bagage artistique. »
Le message de La porte est à absorber sans préconceptions. L’idée est de se laisser séduire par les intrigues et les personnages.« C’est une métaphore de l’existence humaine. On essaie d’accéder à certaines portes et on y arrive pas toujours, c’est le voyage, la quête d’une vie », décrit Ghislaine Deschambault. « Au bout du compte ce n’est pas tant de passer la porte, que le voyage. Pas tant la destination, que le temps et l’apprentissage qu’on aura consacré pour y arriver. »
Or, qui dit opéra contemporain ne dit pas réservé aux initiés. Comme le texte est construit sur plusieurs niveaux de lectures, tous peuvent y trouver leur compte. « C’est bourré de personnages, c’est dynamique et c’est en français en plus. C’est donc très accessible », soutient Ghislaine.
Comme un rituel païen, « [...] on embarque dans un un monde un peu spécial, mais bien ancré dans la réalité. » Les spectacles mâchés d’avance, avec une recette déjà établie sont de toute façon d’un ennui total selon Pauline Vaillancourt. Ici, le spectateur ne se fait pas dire quoi penser et est appelé à participer à l'interprétation de la pièce. La création regorge de manières d’aborder et de recevoir.
Une semaine avant sa reprise, La porte n'a pas vieilli d'un poil en partie grâce à la simplicité universelle qui l'anime. « La porte peut représenter tout ce que nous avons dans nos vies, du début jusqu’à la fin. L’homme de la campagne veut passer la porte très vite mais le gardien lui fait réaliser qu'il doit vivre avant. Les années passent, l’homme vit des expériences jusqu’au moment de la mort où la porte nous appartient enfin », raconte Pauline Vaillancourt. Forte de cette nouvelle distribution, La porte conserve sa plus grande qualité, celle de revenir à l'essence de l'imagination.
Les 1, 2, 8, 9 et 10 juin 2018 à la salle de concert du Conservatoire de Montréal, 4750, avenue du Mont-Royal (métros Laurier ou Mont-Royal). Pour vous procurer vos billets, cliquez ici.