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Dans l'enceinte de la belle Maison symphonique, se sont élevées, tels des appels à la beauté de l'univers, des voix pures comme le chant des anges. En ce 8 avril, ces magnifiques voix du Choeur de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), ainsi que celles des quatre solistes, sous la direction de leur excellent et complice chef de choeur, Andrew Megill, ont su toucher et émerveiller nos cœurs jusque dans leurs fibres les plus profondes.
Les spectateurs avaient rendez-vous ici avec la subtilité et la grâce. Ce concert de près d'une heure et demie (sans entracte) offrait tout d'abord trois pièces a capella, qui se mariaient très bien avec la pièce de résistance qui suivait, soit la grandiose et unique « Messe no. 17 en do mineur, K 427/417a », de Mozart, judicieusement surnommée « La Grande Messe de Mozart ».
C'est dans une salle remplie à pleine capacité que les mélomanes ont pu accueillir le son pur et parfait du choeur et de la soprano Florie Valiquette, chantant a capella, dont le chant s'élevait dans toute sa beauté, au cœur de ce silence recueilli et attentif. La première pièce, « Jesus erbarme dich », du montréalais Claude Vivier (1948-1983), est un pur chef-d'oeuvre de chant choral, tout en dentelle, où le motif du « soupir » – soit la reprise de la simple phrase « Jesus prends pitié » – est répété et échangé entre la soliste et le choeur. Cette courte œuvre de 3 minutes, écrite en 1973, exprime d'une façon toute délicate le mysticisme de Claude Vivier, alternant entre le rituel classique catholique et ses propres rituels. La voix de la soprano Florie Valiquette est d'une telle pureté qu'on pense, en l'entendant, à la vibration du cristal... Quel ravissement!
La deuxième pièce, « Messe pour double choeur a capella : Kyrie », du Suisse Frank Martin (1890-1974) constitue une suite toute naturelle à la pièce précédente. Écrite en 1922 et achevée en 1926, elle n'est jouée qu'en 1963. Cette œuvre, trait d'union entre Dieu et l'homme, est tellement sacrée et personnelle, que le compositeur en avait dit ceci: « Je ne voulais pas la faire jouer; je la considère comme une affaire personnelle entre Dieu et moi. » Depuis qu'elle a finalement été jouée, cette oeuvre est devenue l'un des piliers du répertoire choral. Ici, nous n'entendons que le Kyrie, soit la première des cinq parties de l'Ordinaire de la messe. Comme chez tous les grands compositeurs, leur œuvre – ici, la « Messe pour double choeur a capella : Kyrie » – signe l'originalité et la singularité de leur génie, au style unique. Chantée elle aussi a capella, elle évoque les messes de la Renaissance. Ici, les deux choeurs chantent ensemble huit lignes, mais chacun a sa propre musique, sereine, dynamique et profondément émouvante. Ce Kyrie d'inspiration grégorienne possède une très riche couleur harmonique, très harmonieuse et agréable à entendre.
La troisième pièce, du grand compositeur canadien R. Murray Schafer, était la plus étonnante, originale et éclectique des trois... Intitulée « Sun », elle retrace en une journée le parcours du soleil d'est en ouest, de l'Asie à l'Europe et de l'Afrique aux Amériques. Durant les neuf minutes qu'elle dure, le mot « sun » y est prononcé en 36 langues... R. Murray Schafer, toujours vivant, s'intéresse à toutes sortes d'explorations dans le domaine du son, de l'acoustique, des langues, de la philosophie, de la psychologie, des arts, etc. Cela donne des compositions tout à fait originales, exaltantes, sortant des sentiers battus. Toutes sortes de sons sont exprimés au début de la pièce, évoquant des murmures, puis des incantations, des supplications et des psalmodies. Le tout, très harmonieux et vivant, donne lieu à un paysage sonore extrêmement diversifié, tel un kaléidoscope complet de l'univers. Personnellement, j'ai adoré cette pièce.
Enfin, le plat de résistance, « La grande messe » de Mozart, dépasse de loin toutes les autres œuvres chorales liturgiques de Mozart. Bien qu'incomplète (les autres parties ayant été soit perdues, soit étant inexistantes), elle impressionne par sa monumentalité et son puissant impact émotif. Personne ne peut rester indifférent à tant de puissance, de magnétisme et d'éloquence. Elle constitue, avec le Requiem, les deux œuvres magistrales de Mozart.
Ce dernier avait composé cette messe afin d'impressionner son père et lui présenter son épouse, Constanza Weber, qu'il n'avait encore jamais rencontrée. Comme son paternel s'était toujours opposé à cette union, Mozart désirait créer une pièce grandiose, qui puisse l'amadouer et le faire se réconcilier avec ce mariage. Pari réussi!
Cette œuvre sacrée, d'une durée de 52 minutes, est accompagnée par l'orgue, placé au centre de la scène. L'organiste, M. Scott Dettra, est l'un des meilleurs au monde. Il est particulièrement reconnu pour son jeu poétique, sa précision rythmique et son élégance musicale. « La Grande Messe » ouvre donc avec le « Kyrie elison », chanté par le choeur et la soprano solo, Florie Valiquette. S'ensuit la partie « Gloria », interprétée tour à tour par les deux choeurs et les solistes. Le choeur seul chante tout d'abord le « Gloria in excelsis Deo », puis le « Laudaumus te » est interprété par la soprano. Après un retour du choeur, le « Domine Deus » nous donne le duo soprano et mezzo-soprano (Christianne Bélanger), qui a également une superbe voix. Puis, après le double choeur qui entonne le « Qui tollis peccata mundi », le trio soprano, mezzo-soprano et ténor (Jean-Michel Richer) vient alléger la puissance des choeurs. Ainsi, l'alternance entre les choeurs et les chants des solistes offre une délicate complémentarité entre la puissance (des choeurs) et la dentelle (des solistes). Ce n'est qu'à la toute fin, lors du « Benedictus » qu'entre en scène le baryton Hugo Laporte. Ici, les quatre solistes chantent ensemble et individuellement. Et c'est dans un feu d'artifice de beauté et de grandeur, que l'orgue, les quatre solistes et le double choeur chantent ensemble, reprenant le « Osanna » final.
Cette œuvre, d'une grande complexité contrapuntique, contraste par tous les registres d'émotion qu'elle génère. Tantôt, c'est le sombre et solennel kyrie, qui fait place au doux réconfort de la soliste; tantôt, c'est l'opératique « Laudamus te», marqué d'énormes sauts, trilles et notes soutenues, qui est ramené par la solennité et la rigueur du Kyrie.
Bref, comme le disait le pape François lui-même : « Cette musique est incomparable; elle vous élève jusqu'à Dieu ».
Pour suivre la programmation de la Maison symphonique, cliquez ici.