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Fantasia dure depuis déjà quasiment deux semaines, et il reste encore presque dix jours de festival ! Voici un bref résumé de cette deuxième semaine de films.
Alien Crystal Palace | Arielle Dombasle. France. 2019.
On ne va pas chercher à décrire le scénario de Alien Crystal Palace parce que cela impliquerait de faire plus d’efforts que les scénaristes du film... On n'en a d’ailleurs pas compris grand-chose si ce n’est qu'Arielle Dombasle a vu des Giallos, des Jodorowsky et Le Cinqiuème Élément, mais ce dont on est à peu près certain c’est que le film est très mauvais. Cependant, le voir dans une salle comble fut un immense bonheur. On se dit que dans dix ans, lorsqu'il aura obtenu un statut culte au même titre que The Room ou les films de Neil Breen, on pourra se vanter d’avoir été présent lors de sa première Nord-Américaine et d’en avoir été totalement fan avant que ce soit cool.
Ce qui fait d’un mauvais film un excellent nanar est quelque chose qu'il est très difficile à cerner. Il n’existe pas de science exacte derrière un film « so bad it’s good », mais on peut tout de même en déterminer quelques qualités récurrentes.
Premièrement l’intention du réalisateur doit être de faire un film que l’on prend au sérieux ; pas de place, donc, pour les films intentionnellement mauvais. Plus le metteur en scène vise haut, plus la chute est belle. Ici, même si Arielle nous délecte d’une esthétique intentionnellement kitsch, l’omniprésence de la mythologie égyptienne, des meurtres en série et des thématiques autour de la frustration artistique donne au film un petit côté prétentieux qui le rend encore plus attendrissant.
Deuxièmement, il faut un dédain complet pour les normes basiques de la mise en scène, de la direction d’acteur et de la structure scénaristique. Les règles c’est pour les faiseurs pas pour les artistes, monsieur ! Et à ce petit jeu là, le film est un régal. Dès la première coupe, on se rend tout de suite compte que personne d'impliqué dans le projet n’avait la moindre idée de comment monter une scène. Les comédiens sont tous extrêmement mauvais – on sauvera Michel Fau qui a au moins l’air d’avoir conscience de la catastrophe dans laquelle il vient de s’embarquer et qui s’en amuse –, mais la palme revient à Nicholas Ker, sorte d’hybride raté entre Gainsbourg et Ian Curtis qui, à sa décharge, n’est pas acteur et qui passe le plus clair de son temps ivre à radoter des choses incompréhensibles.
Enfin, dernier point, le projet doit exister pour satisfaire la mégalomanie de son auteur, qui bien évidemment, joue dans ses propres oeuvres tel Orson Welles, avec points bonus si le metteur en scène s’attribue également le rôle du messie prophétique et en profite pour tourner des scènes explicites avec des actrices bien plus jeunes que lui. Ici encore, Arielle Dombasle a tout bon, en réincarnation de pharaon, à qui on ne cesse de répéter qu’elle est si belle et qui ne perd aucun temps pour se déshabiller et nous gratifier de scènes lesbiennes sorties d’un film érotique des années quatre-vingt-dix.
Idol | Lee Su-Jin. Corée du Sud. 2019.
Le fils de l’influent politicien Koo Myung-Hui commet un délit de fuite par une nuit pluvieuse. Plus grave encore, il décide de ramener chez lui le corps du jeune homme qu’il a fauché. Encore vivant, celui-ci aurait pu certainement survivre s’il avait été emmené à l’hôpital le plus proche, mais il décède finalement dans le garage du politicien en pleine campagne électorale. L’homme exige que son fils se rende aux autorités, mais alors qu’il mène sa propre enquête pour découvrir les circonstances exactes de l’accident, des révélations de plus en plus troublantes le poussent à dissimuler les éléments les plus incriminants afin de protéger sa réputation. Pendant ce temps, le père de la victime recherche désespérément Ryeon-hwa, une immigrée illégale chinoise qui s’apprêtait à marier le récent décédé afin d’obtenir la nationalité coréenne. La voici désormais en fuite pour échapper à une déportation certaine.
Ce qui démarre tel un thriller assez classique mais bien mené – rappelant The Chaser de Na Hong-jin – tombe assez vite dans une surenchère de révélations, de rebondissements et de nouvelles révélations ridicules, alambiquées et surtout incompréhensibles. Face à un thriller aussi froid et impersonnel, on a le sentiment d’assister à une très mauvaise imitation de Park Chan-Wook.
Blood & Flesh - The Reel Life & Ghastly Death of Al Adamson | David Grégory. États-Unis. 2019.
Ce documentaire de David Grégory couvre la vie du réalisateur de nanar Al Adamson, qui – en plus d’avoir la particularité d’avoir été une espèce de Roger Corman du pauvre – fut retrouvé mort enterré sous le plancher de son sous-sol, tué par un ami bricoleur qui effectuait des travaux chez lui.
Si vous avez déjà vu des films tels Corman’s World ou Not Quite Hollywood, vous savez exactement à quoi vous attendre dans ce genre de documentaire classique mais sympathique qui alterne entretiens et images d’archive.
Réalisé par l’équipe de Lost Soul : The Doomed Journey of Richard Stanley’s Island of Dr. Moreau, cette nouvelle oeuvre peine à tenir la comparaison avec leur effort précédent. Il y a cependant quelque chose d’indéniablement touchant dans cette célébration de ce cinéaste – plus débrouillard qu’artiste – qui connut une fin horrifique tout droit sortie d’un de ses films.
Jesus Shows You the Way to the Highway | Miguel Llanso. Espagne, Ethiopie, Lettonie, Roumanie. 2019.
Difficile de décrire ce deuxième long métrage de Miguel Llanso. On pourrait commencer par expliquer qu’il s’agit d’une espèce de réinterprétation à la sauce série-B d’un épisode de Mission Impossible avec d’une sensibilité à la Jodorowsky, un peu de cinéma d’action africain à la Nabwana IGG – réalisateur ougandais des géniaux Who Killed Captain Alex ? et Bad Black –, le tout saupoudré de l’esthétique lo-fi de Twin Peaks saison 3... Et pourtant, cela reste une description qui ne lui rend pas totalement justice.
On y suit l’agent de la CIA, D.T. Gagano – notre Dale Cooper de circonstance qui a troqué le café pour la pizza –, qui tente d’éradiquer le virus de l’Union soviétique, prenant la forme anthropomorphisée de Joseph Staline, à l’intérieur d’une simulation virtuelle appelée « psychobook ». Et c’est à partir de ce moment-là que les choses deviennent étranges, entre séquences en stop-motion, doublage de voix non synchrone et références au Batman d’Adam West.
Véritable OVNI cinématographique, Jesus Shows You the Way to the Highway est un bonheur à chaque instant : drôle, inventif et profondément original. Laissez-vous emporter, Jésus vous montrera le chemin.
The Incredible Shrinking WKND | Jon Mikel Caballero. Espagne. 2019.
Depuis l’excellent Edge of Tomorrow, nous avons pu observer, ces dernières années, une prolifération de films fonctionnant sur une structure de loop temporelle, formule rendue célèbre par le brillant Groundhog Day de Harold Ramis.
The Incredible Shrinking WKND est structuré exactement sur ce principe scénaristique : notre héroïne Alba, trentenaire qui refuse de grandir, se retrouve piégée dans cette boucle alors qu’elle se retrouve en weekend à la campagne en compagnie de ses amis et de son compagnon Pablo. Ce que le film de Caballero apporte comme nouveauté intéressante à cette formule est l’apparition d’un compte à rebours. En effet, à chaque boucle, Alba dispose d’une heure de moins pour résoudre la situation. Le réalisateur fait d’ailleurs preuve d’une belle idée de mise en scène pour communiquer le temps qui se délite en réduisant petit à petit le format du cadre qui, partant du 1.85:1 original, se resserre de plus en plus, ce qui contribue grandement au sentiment d’urgence et de claustrophobie du récit.
Un récit se lisant telle une fable sur l’entrée en âge adulte : Alba commence par perdre beaucoup de son temps à faire la fête, à boire, à attendre l’inévitable. Mais c’est lorsque le chronomètre tourne qu’elle décide de s’activer, d’agir et d’optimiser le peu de temps dont elle dispose. On aurait apprécié une résolution plus inattendue et moins moralisatrice que le très banal il faut grandir, arrêter de boire et se lancer dans une relation sérieuse, mais le premier long de Caballero possède tout de même suffisamment de beaux moments de cinéma pour en mériter le détour.
Killerman | Malik Bader. États-Unis. 2019.
Moe et Skunk sont deux petits malfrats qui font du blanchiment d’argent pour le compte d’un caïd local, Zlatco. Alors qu’ils se voient confiés une grosse somme d’argent par ce dernier, ils décident d’utiliser cet argent pour acheter une grosse cargaison de cocaïne à prix cassé. Le plan à l’air simple : ils achètent la coke, ils revendent la marchandise, blanchissent la somme initiale de Zlatco ni vu ni connu et empochent la différence. Bien évidemment, rien ne se déroule comme prévu puisque le revendeur est de mèche avec des flics pourris et nos deux compères se retrouvent poursuivis à travers les rues de New York par policier et mafieux. Pour corser le tout, victime d’un accident lors d’une course poursuite, Moe devient amnésique.
D’un point de vue du scénario, Killerman n’offre pas grand-chose d’original. L’amnésie de Liam Hemsworth ne sert strictement à rien et le film est certainement coupable d’une des pires révélations de l’année – la salle riait en effet à gorge déployée lorsqu’un certain nom nous est révélé –, scène qui pourrait être coupée avant une sortie en salle et qui ne changerait absolument rien à la finalité de l’oeuvre.
La qualité du film de Bader réside surtout dans son atmosphère sombre et graveleuse, ainsi que dans la sublime direction photo du chef opérateur Ken Seng. Tourné en Super 16mm, le film possède le grain et le ton des films policiers des années soixante-dix – on pense à Friedkin, Walter Hill ou Abel Ferrara. S'il n’arrive certainement pas à la cheville de ces illustres maîtres, on prend cependant plaisir à visionner ce type de cinéma, omniprésent il y a trente ou quarante ans, qui ne se fait que trop rare aujourd’hui sur grand écran.
The Purity of Vengeance | Christoffer Boe. Danemark. 2019.
Après Sons of Denmark, The Purity of Vengeance s’attaque lui aussi à la montée de l’extrême droite et de la xénophobie au Danemark, un sujet qui semble prendre une place prépondérante dans le cinéma danois contemporain. Si Sons of Denmark nous laisse entrevoir la patte d’un jeune réalisateur talentueux mais inexpérimenté, il n’y a ici rien à sauver hormis les bonnes intentions.
Les méchants sont très méchants, les gentils sont très gentils, et passé l’intrigue écrite à la truelle, le public peut applaudir : nos héros ont stoppé à tout jamais le fascisme et la misogynie, et tout ceci en moins de deux heures, s’il vous plaît !
Quatrième film adapté d’une série de roman danois à succès, on comprend très vite que l’intention, ici, est de faire pour le Danemark ce que Millenium avait fait pour la Suède : une série policière un peu trash qui vient confronter l’état scandinave à ses crimes passés. Stérilisations forcées, emprisonnement de jeunes filles, eugénisme, société secrète qui complote pour rétablir un état blond aux yeux bleus, on est clairement face à un type de roman qui se lit sur la plage, facilement adaptable au cinéma, et, avec un peu de chance, dont on peut vendre les droits aux américains pour vraiment maximiser les retombées en droits d’auteurs.
Le cinéma est d’ailleurs le terrain de jeu parfait pour ce genre d’histoires, Hitchcock le savait mieux que personne. Le septième art est celui des voyeurs et Millenium est la preuve que dans les mains d’un réalisateur tel que David Fincher, ce type de littérature s’adapte brillamment à l’écran (The Girl With The Dragon Tattoo). Le problème avec The Purity of Vengeance, c’est qu’on est très loin de Fincher ; on se rapproche bien plus d’une série de téléfilms à la française, le genre avec Francis Huster et Claire Keim qui passent sur TF1 les après-midi d’été.
Fantasia se déroule encore jusqu’au 1er août sur le campus de l’Université Concordia ! Les billets peuvent être achetés sur place à l’Auditorium de diplômés de la SGWU ainsi que sur le réseau Ticketpro. Retrouvez la programmation complète sur le site officiel du festival.