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Originaire de la Colombie britannique, Calum Graham a tout juste 26 ans et un charisme modeste, mais un plein d’assurance qui nous embarque dans un univers sonore bouleversant. Ce guitariste « fingerstyle », au talent remarquable, nous laisse l’impression que sa musique et sa guitare respirent, autant dans leurs nuances que leurs silences.
Calum est arrivé sur scène sans un mot, et a commencé à jouer, utilisant chacun de ses doigts, presque indépendants les uns des autres, transformant sa guitare en harpe et allant chercher des nuances parfois si douces qu’elles en étaient presque inaudibles. Un son d’une richesse et d’une force qu’on l’aurait dit produit par quatre musiciens, c’est ça le « fingerstyle » : une technique qui allie mélodie, rythmique, percussion et virtuosité pour charmer nos oreilles et nous faire perdre le fil du temps.
S'inspirant des plus grands guitaristes de ce style, particulièrement Micheal Hedges, Calum utilise la caisse de résonance de son instrument de manière percussive, tord délicatement le manche de sa guitare afin de donner une impulsion à la vibration des cordes… et l’instrument de bois se met à vivre, à onduler, enveloppant l’auditoire dans une grande onde sonore qui touche droit au cœur. Les cordes sont exploitées dans toute leur longueur, autant très près du chevalet que de la rosace, pour aller chercher dans leur tension quelque chose de métallique, alors que, les deux mains sur le manche, les basses résonnent dans une série « d’effets marteaux » et accompagnent l’égrainement des notes de la mélodie.
Calum est un mélodiste ingénieux, comme on peut le constater dans « Grace », une pièce qui exprime l’anxiété et la dépression avec force et douceur, et qu’on retrouve sur son tout dernier album sorti pour Pâques, Thread of Creation. Il y exploite un jeu d’harmoniques très réussi, et c’est certainement mon interprétation préférée du spectacle du 17 avril. À ce moment, le temps nécessaire pour le changement de guitare a été apprécié afin de mieux digérer la pièce.
Les tonalités de sa poésie
Calum utilise trois guitares pour son spectacle. Pour chaque changement, il est aidé de son indispensable technicien Gregory Brennan. C’est qu’il ne s’agit pas seulement de transporter une guitare : Calum utilise différentes tonalités pour faciliter le travail technique du « fingerstyle » et ses guitares sont accordées de manières différentes en fonction des pièces, ce qui lui permet d’aller explorer une plus grande versatilité du son. Cela implique du temps et de la précision, définissant le rôle de Gregory qui se charge d’ajuster les instruments pendant les interprétations.
Regarder Calum jouer, c’est de la poésie. D’ailleurs, c’est une scène vide, épurée, qui l’accueille. Le seul décor, une guitare à la facture unique, à quelques mètres du musicien : c’est la « harp guitar », une œuvre du luthier Nobel. Elle a une silhouette de luth qui lui donne l’air de sortir d’un autre âge, mais elle semble respecter une facture propre : douze cordes partant du même chevalet, pour s’étirer en angle vers deux manches distincts, aux rosaces esthétiques. Sur celle-ci, Calum a interprété des reprises, comme « Yellow » de Coldplay.
Les compositions d’abord
La grande majorité des titres présentés par Graham sont des compositions personnelles. Quand il entame une pièce, le public est recueilli, oreilles grandes ouvertes pour recevoir sa musique, et dans le Théâtre Granada, pas un son, pas un murmure pendant les cinq ou six minutes que dure chaque interprétation. Juste une grande salve d’applaudissements à leur fin.
Depuis ma découverte de Calum Graham, au Centre d’arts de Richmond, il a développé une maturité et une assurance sur scène. Il se donne encore du temps pour apprivoiser, avec modestie, l’espace et la salle. Cela explique peut-être son économie de paroles en première partie et une deuxième plus riche en interactions, avec des pièces particulièrement fortes, comme « Waiting », écrite pour l’un de ses amis durant son hospitalisation, ou encore « 3 way street », qui continue à me fasciner à chaque écoute.
Je vous invite vivement à aller visiter le site web de Calum, particulièrement intéressant en ce qu'il contient des extraits, des tutoriels et des partitions. Mais surtout, je vous recommande son prochain spectacle, organisé par le Centre des arts de Stanstead, ce vendredi 26 avril, au Bar sans frontières. Vous pourrez aussi le retrouver au Centre d'art La Chapelle, à Québec, ce samedi 27 avril. Et pour plus d'informations sur sa tournée 2019, c'est par ici !