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Après une absence sur disque de plus de trois ans, la formation américaine Beirut donnait rendez-vous lundi soir à son public sans âge, dans un MTELUS étrangement calme. Retour sur ce concert présenté dans le cadre de la tournée mondiale suivant le nouvel opus, Gallipoli.
Beirut n’a d’américaine que sa nationalité. Car bien que sa musique se retrouve dans cette grande catégorie d’influences qu’est l’indie, ses sonorités n’ont que faire des standards d’une époque ou même d’un seul horizon. Son identité se veut modelée par les voyages intérieurs de son leader, passant d’un continent à l’autre au son d’une fanfare intemporelle faite de cuivres, de ukulélés, de guitares, d’accordéons et de claviers. C’est peut-être ce son si distinctif de Beirut, ou bien la capacité de la formation à transporter au-delà de l’imaginaire, qui expliquait l’écoute d’élève modèle de la part des spectateurs hier au MTELUS. Ceux-ci ont répondu toujours chaleureusement à l’appel d’ailleurs, même après trois années d’absence.
Des compositions ancrées dans la nostalgie
C’est en compagnie de l’Américano-Équatorien Helado Negro que la soirée a gentiment débutée, alors que le multi-instrumentiste – au charisme gros comme la scène – offrait sur un plateau de nuances tropicales sa pop-folk-électronique tellement intrigante.
Quelques instants plus tard, les musiciens de Beirut se sont discrètement faufilés sur la scène, entamant l’excellent titre « When I die », première plage du tout nouveau Gallipoli. C’est avec le sourire que le chanteur a par la suite salué les spectateurs, dans un français digne d’un long séjour à Paris. Une salutation qui a fait chaud au cœur, sachant que ce fût une des rares allocutions de tout le concert. Bien que les musiciens de la formation aient offert une performance musicale à la technique implacable, le tout fût présenté dans une sobriété certaine. Et cela demande de la rigueur, à une époque où la norme du divertissement s’inscrit dans la saturation des sens, de rester attentif à ces six musiciens. Car c’est sans mise en scène et sans costume aucun (si ce n’est celui d’un banal quotidien) qu'on les retrouvait dispersés sur une scène nue, tous affairés dans leur halo de lumière respectif. Et pourtant, nul besoin d’en ajouter une couche quand tout y est; car la puissance de la musique de Beirut est là, intemporelle à qui sait écouter, et portée par la voix de ténor de son chanteur qui entamait suite à cet aparté la mélodie de la pièce « Varieties of Exile ». Il n’en fallait pas plus pour donner le ton de ce tête-à-tête envoûtant, au cœur d’une ambiance musicale évoquant à la fois la joie et la mélancolie.
Quelques pièces plus tard, avec l’enchaînement de la populaire « Santa Fe » suivie de « Fener », l’énergie du public est alors devenue plus dansante, les deux morceaux bénéficiant de rythmiques plus pop dans lesquelles claviers et synthés étaient à l’honneur. On a ensuite eu le droit à la classique « Postcards From Italy », qui est venue confirmer l’euphorie générale grâce à sa mélodie entêtante, sa section de cuivres nette et efficace, et surtout sa rythmique entraînante assurée par le membre le plus enthousiaste de l’équipe, le batteur Nick Petree!
Une (seconde) carte postale en provenance de l’Italie
La formation a profité de cet instant de climax pour envoyer « Gallipoli », pièce maîtresse de l’album du même titre qu’elle dépeint très bien. Et il semble que les spectateurs ne se soient pas fait prier pour se laisser porter par les sonorités de cet opus qui revient aux premiers amours de Beirut. Le dernier album a été joué dans sa quasi totalité lors du concert, et il est clair que celui-ci marque le retour de certains des arrangements musicaux ayant charmé le public lors des premières années de la formation. On y retrouve, entre autres, la sonorité particulière de l’orgue Farfisa – celle-là même ayant fait la signature de Gulag Orkestar et The Flying Club Cup –, des sections de cuivres majeures et une esthétique musicale « ultra texturée » inspirée de l’instrumentation balkanique. « Corfu », entamée quelques instants après et tirée de la même cuvée, s'est présentée peut-être comme la seule pièce sortant de ce cadre – s’il en est un –, alors qu’elle se décrit comme un instrumental atypique et mystérieux teinté de bossa-nova... Étonnant!
Pour les spectateurs les plus conventionnels, Beirut a ramené rapidement le jeu à une valeur sûre: la sublime « Elephant Gun »! Il fallait être là pour constater la magie que fît naître, dès les premières notes de guitalélé, cette magnifique chanson à la progression respirant l’espoir et aux émouvantes harmonies vocales. La formation est finalement venue clore ce spectacle avec une dernière pièce de Gallipoli, « We Never Lived Here », chanson navigant quelque part entre la romance et la désolation. Une finale qui aura été de courte durée, puisque les six musiciens de Beirut sont réapparus sur scène sous l'enthousiasme bruyant de la foule, nous offrant finalement trois de leurs excellents classiques, soit « Un dernier verre », « Nantes » et « Gulag Orkestar ».
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