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Percussionniste de formation, Joannie Labelle a officiellement lancé son premier projet de composition BEA BOX avec la pièce Hush Hush au printemps dernier. De sa voix douce, elle transporte l’auditeur dans une musique à saveur cosmopolite et dotée de textures innovantes puisées dans l’électro, le trip-hop et le jazz. Suite à sa performance remarquée au dernier 6 @ 8 de atuvu.ca, notre équipe en a profité pour discuter plus amplement avec elle de sa démarche créative et de ses projets futurs.
Joannie Labelle oeuvrait depuis onze ans dans le milieu de la musique comme percussionniste lorsque le projet BEA BOX a germé dans son esprit. Le projet est d’abord né d’un fort besoin de se ressourcer, au retour d’un voyage de six mois à Berlin. «J’ai fait quelques festivals, j’ai aimé la ville mais c’était difficile financièrement», raconte-elle. «À mon retour, j’étais cassée, je vivais chez ma sœur et je venais de me séparer. J’avais un trop-plein et c’est ainsi que j’ai commencé à explorer l’électro et des rythmes différents. Ça me faisait du bien et j’ai par la suite eu la chance d’être appuyée par le Conseil des arts et des lettres du Québec. Pendant quelques années, c’est resté un projet en parallèle de mon travail en percussion qui allait très bien, puis ça a pris de plus en plus d’ampleur.» Prête à se lancer, Joannie a collaboré avec Philippe Pelletier pour enregistrer Hush Hush, le véritable coup d’envoi de BEA BOX.
De son opulente expérience comme pigiste, Joannie retient un esprit musical très coloré, fait de nombreux voyages et rencontres. « [Dans ma musique], il y a plein de couleurs percussives de différents pays.» Outre la sonorité, la compositrice explore aussi différentes langues dans ses textes, comme dans la pièce en allemand «Was Bin Ich». «La chanson est un flash-back de mon expérience à Berlin, le nom de la pièce veut dire ‘Qu’est-ce que je suis’ et ça explique mon quotidien un peu tourmenté dans une ville où je ne savais pas trop comment m’exprimer et à quoi m’accrocher, tout ça dans une pop un peu trash, à la berlinoise».
Ces dernières années, plusieurs découvertes musicales ont inspiré l’artiste : «j’entends souvent les couleurs harmoniques jazz du groupe suédois Esbjörn Svensson Trio ou certaines pièces R&B et hip-hop, comme celles de Erykah Badu.» Plus récemment, Joannie écoute aussi Petite Noir, originaire d’Afrique du Sud. «C’est électro à la Stromae, mais un peu plus flyé, moins pop», décrit-elle. Finalement, elle adore le son de Ghost Poet, une formation acoustique dans la lignée de Radiohead.
Joannie Labelle est présentement en pleine période de création, avec l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec et de son mentor Manu Pitois. «J’ai une bourse pour compléter quatre pièces sous son mentorat et je vais aussi collaborer avec Jean-François Lemieux qui fait maintenant beaucoup de musique électronique.» Vue la diversité de son matériel et son affection pour la musique du monde, la jeune musicienne espère pouvoir exporter le projet tout en rayonnant au Québec. «Ici, c’est la maison, je peux me reconnaitre et c’est vraiment un bonheur de jouer au Québec. Le choix d’écrire en anglais est plutôt esthétique, mais ma soif de voyager est toujours très forte», affirme-t-elle.
Ouvertes sur le monde, les compositions de Joannie versent tout de même dans l’introspection. «Je pars habituellement d’une émotion, pour ensuite l’extrapoler vers une idée politique plus large. J’aime confronter l’élément à l’univers». Avec beaucoup d’humilité, elle estime se démarquer grâce au côté instinctif de sa création. «Je pense que je mêle bien mon background de percussionniste avec les inspirations de mes nombreux voyages. Par exemple, j’ai crée des pièces électro basées sur le son d’un tambour traditionnel indien. Je mélange aussi la kora africaine avec du son électro et jazz, et je crois que ce sont des choses qui ne se font pas encore beaucoup au Québec. Pour moi, le métissage dans un style électro-pop est très intéressant.»
Sur le plan de la langue, «il y a beaucoup d’anglais et de français, mais j’explore aussi l’allemand et l’espagnol», renchérit-elle. En contraste avec la pop mainstream québécoise, ses textes sont minimalistes. «Au Québec, la plupart des textes de chansons sont laborieux et étoffés, et c’est magnifique, mais moi je garde une prose minimale. L’avenue plus trip-hop que j’emprunte est aussi un peu ‘à côté de la track’ du indie-rock vaporeux très populaire aujourd’hui. Mon style n’est donc pas un créneau très utilisé ici, ce qui peut m’avantager au final.»
Ainsi, le propos de Bea Box importe moins que les soins qu’il prodigue : «Je mise beaucoup sur l’écriture automatique. Le propos vient après, quand je fignole le tout. Bea Box est finalement un projet où je ne défends pas grand chose d’autre que mon envie de voyager avec les gens, de découvrir un autre genre de partage d’émotions. Je veux créer des choses qui me font du bien, en espérant qu’elles en feront tout autant à ceux qui vont écouter.»