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Avec une formation en Interprétation théâtrale à Saint-Hyacinthe et un diplôme de l’École nationale de l’humour en 2012, Josiane Aubuchon porte plusieurs chapeaux : humoriste, chroniqueuse, improvisatrice, etc. Elle a pris part à plusieurs projets télévisuels comme Comédiha! Comédie Club et Trait d’humour. Elle a également trois one-woman-shows derrière la cravate. Entretien avec une humoriste déjantée et qui ne manque pas de confiance en elle!
Jean-Christophe Matte: Comment a commencé ta passion pour l’humour?
Josiane Aubuchon : J’ai toujours été d’un naturel comique depuis toujours. Ç’a été ma façon de me sortir de certains de mes mauvais coups à l’école. Dans ma jeunesse, j’étais la comique dans ma classe. À un moment donné, après avoir fait un court passage à l’école de théâtre, j’ai voulu explorer ce que mes profs m’ont conseillé, c’est-à-dire le milieu de l’humour. Suite à ça, je me suis inscrite à l’école nationale.
J-C M. : Selon toi, faut-il aller à l’École nationale de l’humour pour être un bon humoriste?
J. A. : Non vraiment pas! Je pense que le parcours de chacun est différent. On en a d’ailleurs la preuve avec Marianna Mazza ou Simon Leblanc qui réussissent sans passer par l’école. Mais en ce qui me concerne, on dirait que j’avais besoin d’avoir comme une espèce de saut pour vérifier que je puisse essayer de faire ce métier-là. Il y a aussi le fait que l’école de l’humour donne accès à une banque de gens, on se fait un réseau rapidement. Je n’aurais jamais essayé de faire du stand-up si je n’avais pas été étudiante à cette école.
J-C M. : Tu as présenté trois spectacles solos en trois ans seulement. Où trouves-tu toute cette inspiration pour écrire autant de matériel en si peu de temps?
J. A. : Je travaille beaucoup avec l’improvisation. Donc c’est sûr que l’impro m’aide à trouver de nouvelles pistes de création rapidement. D’ailleurs, mon premier spectacle s’appelait La veillée d’Aubuchon. C’était un show de 90 minutes avec plein de numéros que j’avais rodé à différents moments depuis ma sortie de l’école de l’humour. Pendant plusieurs années, je les ai finalisés et je les ai présentés. Par contre, mes deux autres spectacles sont beaucoup plus issus d’improvisation. Pour créer ces shows-là, j’ai fait des soirées où les gens venaient assister aux spectacles en écrivant sur un bout de papier un thème ou un sujet qu’ils voulaient que j’aborde. Je pigeais dans un pot un papier, et sur scène, je devais automatiquement trouver des idées. Ça m’a permis de sortir de ma zone de confort et de créer sur des sujets dont je n’aurais pas eu nécessairement l’idée moi-même. Tandis qu’avec l’aide du public qui me demandait des sujets précis, ça m’a permis de sortir du cadre, d’avoir plus d’idées. Ma vie personnelle est étrangement remplie d’anecdotes. Il m’arrive toujours toute sorte de choses, mais je ne peux pas l’expliquer. Je travaille souvent dans l’anecdote.
J-C M. : Peux-tu me parler davantage des « shows concepts »?
J. A. : Le concept, je l’appelle « l’impro dans le pot » parce que c’est un pot qui est sur scène. J’ai fait une résidence avec l’Espace La Risée où pendant neuf mois, j’ai présenté presque 90 minutes de nouveau stock avec des gens qui venaient inscrire un petit papier, chaque mois. Je suis vraiment fasciné des idées du public. Je peux piger un papier qui va tout simplement me demander ce que je vais faire pendant les vacances de Noël et deux minutes après, je peux en piger un qui va me dire « quelle tranche de pain préfères-tu : la croûte ou celle qui est parfaitement conçue, mais avec un trou dedans. » Quand tu es rendu sur le edge de la scène, tu n’as pas le choix de trouver des idées. C’est vraiment stimulant. Il n’y a pas de règle, dans le sens où je peux piger un papier et déblatérer sur un sujet pendant quinze minutes, mais il y en a d’autres que je jette à terre. J’ai également donné ce spectacle au festival Zoofest, et chaque fois, il y a des questions qui reviennent, mais d’autres fois c’est complètement fou, éclaté. Ce que les gens préfèrent quand je fais ce show-là, c’est que je peux me rappeler ce que j’ai dit au début du spectacle et je m’amuse à faire des boucles, des liens entre chacune des histoires.
J-C M. : Comment as-tu vécu le confinement?
J. A. : (Rires) j’ai trouvé ça difficile, parce que quand la pandémie a été déclarée, j’étais en voyage en Suisse. Ç’a été une aventure compliquée pour revenir au pays, des billets d’avion annulés, il faut en acheter d’autres, etc. Mais finalement, je suis arrivée à Montréal et ça s’est bien passé. J’ai passé deux semaines en quarantaine. Le confinement n’a pas été évident. Je me suis « pitchée » dans toute sorte de projets concrets et manuels pour voir des résultats. J’ai fait du découpage de chaises et de la broderie, entre autres. Je ne trouve pas ça facile, parce qu’on sait que l’avenir n’est pas très reluisant dans l’immédiat. On sait que ça va durer encore longtemps avant de retrouver la vie « normale ». J’essaie de m’amuser même si ce n’est pas facile.
Source : engageunhumoriste.com
J-C M. : Est-ce que des projets sont tombés à l’eau à cause de la pandémie?
J. A. : Oui, je pense que comme la majorité de mes collègues humoristes, on avait tous beaucoup de spectacles prévus pour l’été et les festivals comme Juste pour rire, le Zoofest ou le ComediHa! de Québec. Tout est tombé à l’eau. J’avais beaucoup de participations dans des festivals. Dans certains cas, j’avais créé des spectacles. Par exemple, au mois de juin, je devais présenter un nouveau spectacle solo au Minifest qui était presque prêt, mais malheureusement avec la pandémie, je ne l’ai pas présenté. J’ai plutôt choisi d’offrir des histoires tirées de ce show sous forme d’une série de textes sur ma page Facebook qui s’appellent « Fragrances ». L’humour est mon revenu principal. Tous les shows que je fais normalement pour payer mon loyer sont annulés. J’animais même un mariage au mois de septembre.
J-C M. : Sur Facebook, tu as récemment écrit que tu comptais t’inscrire à la prochaine saison de L’amour est dans le pré. Est-ce que c’est toujours le cas?
J. A. : (Rires) il faut savoir que j’ai grandi sur une ferme laitière et je suis une passionnée de L’amour est dans le pré depuis le début. J’aime m’amuser avec l’émission. En 2019, j’ai produit une série de résumés vidéos (« Les résumés de Josiane ») qu’on peut voir sur ma page Facebook qui font un résumé de chacun des épisodes de la saison et on a eu beaucoup de succès. J’ai fait ce projet-là avec mon ami Simon Laroche. On n’a eu aucun soutien de la production ni d’aucun canal de télé et on a atteint plus de 40 000 vues sur nos vidéos. À ce moment-là, il y a eu un engouement du public pour que je puisse prendre part à cette téléréalité. J’ai fait des démarches pour pouvoir animer ou faire des chroniques, mais malheureusement ce n’était pas possible. Cependant, c’est ma collègue Katherine Levac qui a eu le poste d’animatrice. Si je ne peux pas animer, si je veux être dans l’émission, je vais devoir m’inscrire. Mais je ne peux pas révéler tous mes secrets.
J-C M. : Ce n’est pas un peu paradoxal de rire de cette émission et de vouloir devenir candidate…
J. A. : En fait, je ne rie pas de cette émission. Quand on écoute mes résumés, je pense que la raison pour laquelle ça a aussi bien fonctionné, c’est que tous les concurrents qui étaient dans ces vidéos m’ont contacté. J’ai toujours marché sur la fine ligne entre rigoler d’une situation et rester dans le bon goût. Je pense que ce qui fait la popularité de L’amour est dans le pré, c’est la vérité des sentiments, de la démarche. En ce qui me concerne, je suis très attiré par cette émission parce que je viens du même milieu. Tous les candidats sont un peu comme ma famille. Je respecte beaucoup ce qu’ils font, je veux que les couples fonctionnent. Donc ce n’est pas paradoxal. Ce qui l’est par contre, ce serait de rencontrer un gars sur une autre ferme quand j’en ai déjà une!
J-C M. : Avec la vague de dénonciations qui déferlent sur les réseaux sociaux ces temps-ci, est-ce que les humoristes pourront encore faire des blagues à caractère sexuel?
J. A. : Je pense que oui, dans le sens où j’en fais moi-même. Toutefois, j’essaie toujours que ce soit de bon goût et rassembleur. Je pense que la vague de dénonciations est nécessaire. Il y a des gens qui doivent se libérer de ce qu’ils ont vécu et aller chercher de l’aide. Il y a des agresseurs qui doivent être identifiés et subir des conséquences pour les actes qu’ils ont posés. Est-ce qu’on peut rire de tout en humour, des agressions? On l’a bien vu avec l’affaire Mike Ward, on ne va jamais tous s’entendre. Il y aura toujours des gens qui vont dire qu’on va trop loin et d’autres qui vont dire qu’on peut rire de tout. Il faut surtout cibler son public, savoir aborder tel ou tel sujet avec des publics précis. Mais il faut se ramener à la base: rire c'est amener une vision du monde. Il faut le faire au bon moment et devant le bon public.
J-C M. : En terminant, quel conseil donnerais-tu à un jeune qui veut se lancer en humour?
J. A. : La première mission pour être un humoriste, c’est d’être sur les réseaux sociaux. Quand j’ai fait l’école nationale, je suis rentrée en 2010 et je suis sortie en 2012, c’est exactement les deux ans où le métier a changé, où les médias sociaux sont rendus vraiment importants. Dans les années 90, les humoristes donnaient des spectacles dans des bars. Mais maintenant, il faut être présent sur les réseaux sociaux, être capable de faire du montage, de réaliser. Il faut être bon! On ne doit pas juste être un bon raconteur avec de bonnes anecdotes et écrire de bonnes blagues. Il faut être un créateur de contenus. Essayez d’être des pros d’Instagram, Facebook, Tiktok, etc. Avant d’embaucher un humoriste, les gérants vont faire une recherche sur Google, voir sa page Facebook. C’est un métier extraordinaire!