Jusqu'au 30 septembre, des photographes du Québec et du monde entier exposent leurs collections dans plusieurs villes de l'Est québécois, dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie.

Durant tout l'été et jusqu'à fin septembre, les habitants de la Gaspésie auront l'opportunité de découvrir de nombreuses expositions extérieures dédiées à la photographie et à la vidéo. En effet, les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie sont un rendez-vous incontournable pour découvrir des artistes et des professionnels de tous horizons et de renommée mondiale. Cette année, le thème retenu par Claude Goulet, directeur et fondateur de l'événement, est Résistance . 

« Le thème a été choisi en février, pour refléter la morosité mondiale et parler de la classe politique qui fait mine de s'intéresser à l'environnement. Nous voulions donner une réponse par ce thème autour de la résistance par la poésie de l'image. Puis la pandémie est arrivée, ce qui a donné encore un peu plus de consistance à ce sujet. L'idée est de faire comprendre aux gens qu'il ne faut pas baisser les bras et avancer malgré l'adversité. La photographie, l’image en mouvement, interroge, s’élève, surprend, bouleverse, déstabilise. Comme en opposition à la tragédie actuelle ».

Exposition au parc national Forillon © Robert Dubé

Collections québécoises et internationales

Habituellement, les Rencontres internationales de la photographie accueillent en Gaspésie l'ensemble des artistes qui sont exposés, le public et de nombreux professionnels du domaine de l'image dans le cadre de conférences, de vernissages ou de résidences d'artistes. Crise sanitaire oblige, seules les expositions ont été maintenues et seront présentées jusqu'au 30 septembre.

« Nous avons réuni des artistes dans un projet artistique catalyseur offrant différents points de vue sur le thème de la résistance. […] Tel un observatoire sur l'état des lieux qui se veut plein d'humanité et d'espoir, la photographie a cette force de faire voir l'invisible », note Claude Goulet. Toutefois, des activités en ligne seront organisées du 21 au 23 août.

Les visiteurs de Bonaventure, de Carleton-sur-Mer, de Chandler, de La Matapédia, du parc national de Miguasha, du parc national Forillon et de Paspébiac pourront découvrir les travaux de nombreux photographes et cinéastes québécois dont Jacynthe Carrier, Nelly-Eve Rajotte, Yoanis Menge, Emmanuelle Léonard, Erika Nimis, Serge-Olivier Rondeau, Stéfanie Vermeersch, Judith Bellavance, Joannie Lafrenière et Natacha Clitandre.

Plusieurs artistes internationaux voient également leurs collections mises en avant, en partenariat avec le réseau français Pratiques et Usages de l'image, le pôle français de la photo Diaphane ou encore la maison d'édition lituanienne No Routine Books.

Ainsi, du côté Gaspé, vous pourrez découvrir les coulisses de la société russe sous l'objectif de Dmitry Markov, ainsi que retracer l'histoire de la péninsule selon le point de vue du célèbre photographe américain Raymond Jacobs (au Musée de la Gaspésie). 

Du côté de Maria, vous pourrez vous plonger dans l'univers simple et intense de la photographe parisienne Amélie Chassary et découvrir ses natures mortes qui ressemblent à s'y méprendre aux plus grandes peintures.

Dans le parc de la Pointe-Taylor à Richmond, ce sont les tirages de la renommée photographe belge Bieke Depoorter que vous pourrez feuilleter, fruits de rencontres fortuites.

La Belgique sera également à l'honneur au parc national de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, avec les œuvres hors du temps et aux filtres uniques de la Liégeoise Lara Gasparotto.

Enfin, à Petite-Vallée, c'est la collection du photographe italo-allemand Marco Del Pra', composée d'images aux structures complexes et expressives.

Missions photographiques au Québec

En parallèle des Rencontres internationales de la photographie, Claude Goulet chapeaute également un projet d'envergure, qui consiste à documenter le paysage contemporain québécois dans son ensemble d'ici à 2024.

« L'objectif de ces missions, qui invitent les artistes à poser un regard critique sur l'état du paysage québécois, est de proposer des perspectives critiques, de susciter la réflexion ou de générer des utopies », confie-t-il.

Ainsi, Chloé Beaulac a mené en 2019 l'une de ces missions dans les Laurentides, dont la restitution doit être présentée d'ici à la fin de l'année au Centre d'exposition de Val-David, puis aux Rencontres internationales en 2021. Une nouvelle mission est en cours de préparation dans l'Outaouais, réalisée par Aislinn Leggett, originaire de cette région et dont les travaux seront présentés en 2021 à Val-David.