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Dans la trajectoire de Marie Chouinard, Le Sacre du printemps occupe une place particulière. Présenté plus de 300 fois à travers le monde depuis plus de 25 ans, cette oeuvre qui est aujourd’hui d’une durée de 50 minutes (contre 35 minutes lors de sa création) met merveilleusement en scène l’énergie, l’animalité et la corporéité. Dans notre cas, nous découvrions l’oeuvre pour la première fois en même temps que plusieurs spectateurs mardi soir et ce fût une très très grande surprise !
« Il n'y a pas d'histoire dans mon Sacre, pas de déroulement, pas de cause à effet. Seulement de la synchronicité. C'est comme si j'avais abordé la première seconde suivant l'instant de l'apparition de la vie dans la matière. Le spectacle, c'est le déploiement de cette seconde. J’ai l’impression qu’avant cette seconde, il y a eu l’intervention extraordinaire d’une lumière, d’un éclair. » précise Marie Chouinard.
Scindé en deux étapes, la première partie du spectacle est dansée sur une magistrale conception sonore de bruit de marqueurs sur un tableau blanc. À ces sons, parfois stridents, parfois presque poétiques, s’ajoute une conception d’éclairage vraiment somptueuse. Les danseurs et danseuses arrivent sur scène de manière symétrique et prennent place dans l’espace partitionné par des bois au sol, rappelant la faune des forêts. Organiques, bestiaux, charnels, les mouvements surprennent de tableau en tableau et mettent en avant un puissant effet de groupe.
Suite à ça, Le Sacre du Printemps de Stravinsky prend place et les tableaux continuent de se succéder, tantôt avec des solos uniques, puis multiples, tantôt avec des chorégraphies de groupes dans différentes conceptions de l’espace. Les tableaux sont tous plus prenants les uns que les autres. Alors que Chouinard nous parle de l’apparition de la vie et de la matière, beaucoup de scènes nous ont évidemment rappelé la vie des cervidés. Les interprètes sont tous excellents, nous donnant vraiment à voir des scènes de rut, de combats, de réveil ou encore de lavage comme si nous avions les mammifères en face de nous. L’être humain disparait complètement au profit de cet univers animalier qui devient encore plus poétique lorsque les performeurs s’habillent des « bois » sur plusieurs articulations stratégiques du corps humain. On est confronté à une beauté majestueuse.
Le rythme ne s’essouffle jamais et l’alternance des performeurs sur scène est brillante. Nous pouvons autant nous attacher à la puissance du groupe qu’à chaque danseur dans son unicité. Jamais le corps humain n’a été si animal, céleste et dynamique sur une scène de théâtre. Les performances sont inouïes. Par son parti-pris de réaliser des costumes épurés, presqu’inexistants, Marie Chouinard nous fait redécouvrir le corps humain dans son ensemble en le mettant en scène et en lumière tel une oeuvre d’art. Semblable à un cours de modèle vivant, ici, les corps sont mis à nus, dans tous les sens du terme, rappelant parfois l’animal, l’humain ou le «hors-normes».
Le Sacre du printemps est un réel sans faute artistique rempli de fougue, où le professionnalisme des danseurs, du traitement des éclairages, des espaces et du son est brillant. Bien que cette oeuvre devait être des plus marquantes il y a 20 ans, elle reste, encore aujourd’hui, une production au modernisme et à la générosité sans précédent.
Conception, direction artistique et chorégraphie : Marie Chouinard | Musiques : Signatures sonores de Rober Racine, 1992 + Le Sacre du printemps de Igor Stravinsky, 1913 | Interprétation : Michael Baboolal, Adrian W.S. Batt, Paige Culley, Jossua Collin Dufour, Rose Gagnol, Valeria Galluccio, Motrya Kozbur, Luigi Luna, Sayer Mansfield, Carol Prieur, Celeste Robbins, Clémentine Schindler | Lumières : Marie Chouinard | Costumes : Liz Vandal | Accessoires : Zaven Paré | Maquillages : Jacques-Lee Pelletier | Coiffure : Daniel Éthier | Production Compagnie Marie Chouinard | En coproduction avec le Centre national des Arts, le Festival international de nouvelle danse et le Kunstentrum Vooruit.