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Bravant la froidure plutôt inhabituelle en cette mi-décembre, je suis allée assister hier soir au spectacle Cru d’automne des étudiants de 3e année de l'École de danse contemporaine de Montréal, au Théâtre Rouge du Conservatoire, rue Henri-Julien près de Mont-Royal, et je m'en félicite! Il y avait là de quoi se réchauffer l'intérieur!
C'est une cohorte bien décidée à nous en mettre plein la vue qu'il m'a semblé rencontrer là. En tout, une vingtaine de jeunes partageant un espace somme toute assez restreint et qui l'ont habité de leur passion et de leur fougue. La représentation, divisée en trois chorégraphies très différentes, permettait une gamme d'émotion allant de la curiosité à l'étonnement pour se terminer sur un beau rire franc par la majorité des spectateurs.
Débutant, entre autres, sur fond sonore de journaux intimes bilingues, 730 jours de Caroline Laurin-Beaucage met en scène une dizaine de danseurs, habillés de vêtements de tous les jours, colorés dans des tonalités de pastels qui m'ont personnellement plu. Il s'en dégageait une espèce de tendresse, comme un regard compatissant pour cette foule bigarrée où tout un chacun vit sensiblement les mêmes choses, mais toujours un peu de manière différente. L'ensemble ne visait pas à faire ressortir un individu, dans ce cas-ci un danseur, plus que l'autre, toutefois les mouvements répétitifs et similaires du groupe permettaient de mettre en lumière les gestes différents chez quelques-uns d'entre eux, même si parfois que très minimalement. Plutôt constituée de danses solos, représentatives du journal intime, peut-être, et de quelques duos dont l'un des partenaires muselle l'autre, la gestuelle m'a semblé représenter toutes sortes de retours sur soi, d'avancés, de reculs, de questionnements également, encore là, propre aux journaux intimes. J'ai eu l'impression d'assister à la représentation visuelle d'un poème, admirablement rendu par de sensibles interprètes.
La deuxième chorégraphie, Le cri des méduses, d’Alan Lake, m'a paru lente à démarrer, je l'avoue. Tous ces jeux avec les perruques étaient-ils vraiment nécessaires pour nous démontrer le personnage ? J'en doute. Là encore, une dizaine d'interprètes se partageait la scène en plus d'un module sur roulettes sur lequel toutes sortes de figures étaient créées que je n'ai pas bien saisies. Par contre, quand tout à coup des duos se sont formés, emplissant l’espace, ce sont l'étonnement et le ravissement qui sont aussi arrivés. Quelle performance ! Ils dansaient de magnifiques pas de deux, des images prenaient alors forme devant mes yeux éblouis. Des cellules naissaient, s'amalgamaient, fusionnaient, se défaisaient pour se reformer d'autres manières. La musique accompagnait le tout à deux niveaux : l'une en fond représentant des sons de la nature, le soir, sur le bord de l'eau, il m'a semblé, l'autre plus présente et beaucoup plus dramatique soulignant ce qui se passait sur la scène, de tout bord tout côté. Oui, sincèrement, j'avais l'impression d'assister à la naissance de la vie, de différentes formes de vie. D'autant plus que la gestuelle lorsque les interprètes dansaient seuls, par exemple la méduse, personnage principal de la chorégraphie, était très saccadée et brusque, tandis que dès qu'ils s'amalgamaient elle devenait courbe, gracieuse, pleine de sensualité. Il m'a ainsi semblé comprendre que c'était l'entraide qui leur permettait de revêtir des formes plus élaborées... petite leçon de vie, en passant.
Finalement, la troisième chorégraphie, Danse Macabre, de Sam Coren, ne l'était pas du tout, macabre! Elle nous a, au contraire, bien fait rire! Cette fois-ci, la vingtaine de danseurs, au grand complet, se réunit en cercle. Tous habillés de beige, de blanc, d'écru qui nous ramène à une autre époque et dans un autre lieu... Le cercle lui-même symbolise cette époque. Les danseurs revêtent des imperméables sombres, puis les retirent... Un personnage apparaît en haut de la scène et le bal commence! On a alors droit à un chassé-croisé des plus rigolos! Selon ma lecture, des gens meurent, des âmes sont libérées, des bonnes, des moins bonnes, certaines font peur, d'autres pas du tout. Au lieu d'une chasse à la sorcière, on assiste à une chasse aux fantômes! La performance des interprètes se colore maintenant de pas classiques, de belles envolées lyriques, je dirais, mais aussi de jeux un tant soit peu de marionnettistes et puis, danser avec un drap sur la tête... pas évident! Là encore, des images seront formées sous mes yeux, mais de manière beaucoup plus explicite. Par exemple : les différents stades d'évolution de l'homme. Wow! Tellement bien représentées par les danseurs! Elle m'a franchement fait rire! Un peu plus tard, c'est la fameuse scène de la création d'Adam de Michel-Ange. J'avoue avoir été bien divertie par tout ce bal! Et puis à la fin, ils rendent tous leur peau, âme comprise...
Je crois qu'il est superflu d'ajouter que j'ai beaucoup aimé ma soirée. Il reste encore une représentation, ce soir. Allez vous y réchauffer!