Jusqu'au 31 janvier a lieu la tournée québécoise du festival des films de montagne de Banff. Pirouettes en ski, parapente dans l’Himalaya, slackline au-dessus des fjords norvégiens, c’est ici l’occasion de voir les meilleurs films d’aventure du monde. Préparez-vous à avoir le souffle coupé autant par les paysages incroyables que par les personnes les explorant. 

Depuis 45 ans en Alberta, le Banff Centre Mountain Film Festival projette plusieurs centaines de films d'expéditions de sportifs aguerris partis dompter les sommets du monde entier. Les films partent ensuite pour une tournée mondiale dans une quarantaine de pays et chaque destination hôte sélectionne quelques-unes des œuvres d’après les intérêts locaux. Depuis 25 ans, c’est à la fin du mois de janvier que le Québec dévoile sa sélection.

C’est année, pandémie oblige, l’évènement est entièrement virtuel, mais pas moins intéressant pour autant. Les spectateurs ont le choix entre trois forfaits;

• un bleu, auquel j’ai pu avoir accès, qui se concentre sur l’aventure et le plaisir de découverte;
• un rouge plus centré sur les limites du corps lors d’expéditions;
• un radical reels qui parle un peu de lui-même. 

Le festival est dirigé et rythmé par des capsules vidéos de Stéphane Corbeil, responsable de la tournée québécoise, présentant les différents films, en pleine nature, sous la neige, les skis en arrière-plan, histoire de se mettre dans l’ambiance. 

Ski, pics et défis

Les sept films du programme bleu sont emprunts d’un sentiment d’aventure rafraichissant, mais aussi de l’appel du défi. Défi qui peut être personnel ou non. 

Running the roof | Alexis Tymon & Ben Crocker

Qui n’a jamais parié avec un(e) ami(e) de tourner un globe terrestre, l’arrêter avec son doigt et de se rendre dans la destination pointée ? Imaginez que le pays en question est le Tadjikistan, en Asie Centrale et qu’au lieu de le visiter, vous décidez de le parcourir au complet en course à pied en seulement 10 jours. C’est exactement ce qu’ont fait trois jeunes amis britanniques dans le film Running the Roof. Durant 45min, nous suivons le pari fou de Jodie, Jody et Gabriel, leurs mésaventures, leurs rencontres, une enjambée au milieu de paysages reculés époustouflants presque Tolkien. À la fin, il ne nous reste que l’envie d’enfiler une paire de souliers de course et de sortir prendre l’air. 

K2 : The Impossible Descent |Slawomir Batyra

Monter sans oxygène au sommet K2 de la chaine de l’Himalaya, nommé la « Montagne sauvage », et le descendre en ski n’est plus de l’ordre du défi, mais plus du suicide. C’est pourtant l’exploit qu’a réalisé le skieur polonais Andrzej Bargiel. La montée, déjà pas bien rassurante, ne nous prépare pas du tout à la descente filmée par une caméra sur le haut de son casque et par un drone. Lorsque l’on voit la vue plongeante de la « piste » que s’apprête à glisser Andrzej Bargiel, difficile de ne pas retenir son souffle. Sensations fortes garanties.

Far Far Est | Zacharie Turgeon & Charles-Antoine Beaudry

Jolie surprise de cette saison, un court-métrage québécois plein d’humour s’est faufilé dans la sélection. Far Far Est, un faux documentaire animalier, raconte l’histoire de deux amis, Charles et Olivier, passionnés de surf et de ski et souhaitant réaliser « La double Glisse du Soleil Levant » durant la courte période de la semaine de relâche. Dirigé par une voix off à la David Attenborough, on suit les deux protagonistes d’abord voltigeant en ski dans les montagnes poudreuses pour ensuite les retrouver surfant dans l’Atlantique. En plus des belles images, la bonne humeur et la bonne musique règnent dans ce film.

Adrénaline stationnaire 

En deux heures de festival, on passe de parapentistes tournoyants autour de l'Everest dans Fly Spiti  à un cycliste de montagne roulant au son des tambours des Premières Nations en Colombie-Britannique dans Mother Earth et plein d'autres aventures, tout ça sans bouger de chez soi. Les thèmes sont bien différents entre les oeuvres, mais aussi le ton que chaque film utilise pour atteindre le spectateur; drôle, stressant, touchant, permettant ainsi de vivre un panel d'émotions.

On peut remarquer que pour un festival de films internationaux, on retrouve sur sept films, trois se déroulent dans l'Himalaya et trois en Amérique du Nord (le dernier est filmé en Norvège). Malgré cette légère redondance, un vent de liberté, d’air frais et d’aventure se dégage de cet évènement. Sensations particulièrement appréciées en ces moments. 

Vous avez jusqu’au 31 janvier pour vous procurer vos billets. Une fois que vous débutez le visionnement, vous avez 10 jours pour regarder l’intégralité du festival.