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LES CHATOUILLES est un film dur. Dur et nécessaire. Abordant le sujet des violences sexuelles sur mineurs, cet objet cinématographique est conçu de manière originale et ambitieuse. Récompensé de deux Césars en France, LES CHATOUILLES est l’un des très bons films français de cet hiver à ne pas louper, malgré son sujet difficile. En salle dès le vendredi 7 février, partout au Québec.
LES CHATOUILLES est un film français réalisé par Andréa Bescond et Éric Metayer. Il met en scène la thérapie d’une jeune trentenaire, Odette, qui va accepter de parler pour la première fois des différentes agressions sexuelles qu’elle a vécues en étant jeune. Alors âgée de huit ans, pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ? Tout au long du film se mêlent des flashbacks d’elle à différents moments de sa vie, et des retours à la réalité lorsqu’elle est en consultation avec sa psychologue. Il faut savoir que LES CHATOUILLES est adapté de la pièce de théâtre éponyme écrite et interprétée également par Andréa Bescond et mise en scène par Éric Metayer en 2016. C’est à nouveau épaulée d’Éric Metayer qu’elle coréalise ce long-métrage en 2018, qui s’inspire des faits réels qui se sont passés durant son enfance.
Avec une mise en scène très bien ficelée mêlant le présent et différents passés, de grands acteurs et un témoignage poignant, la réalisatrice et actrice principale, Andréa Bescond, dévoile son histoire personnelle au grand jour. Le parti-pris narratif est très original : alors qu’Odette raconte ses souvenirs à sa psychologue, nous avons accès à son récit. Plusieurs films ont déjà joué de cet artifice cinématographique qui permet des allers-retours dans deux temporalités liées par un récit oral. Cependant, Odette adulte vient s’introduire dans son propre récit avec sa psychologue. Elles se retrouvent alors assises dans le jardin de la maison de son père lorsque celle-ci a 8 ans et qu’elle revient de l’école ou encore cachées dans un couloir à faire la séance en chuchotant dans un chalet en Montagne lorsque celle-ci, plus petite, se fait attoucher. Cet artifice narratif est assumé et permet d’apporter un peu d’humour voire même d’onirisme dans les souvenirs difficiles que raconte Odette. C’est un parti-pris très bien utilisé et surtout très bien dosé.
Andréa Bescond, danseuse, metteure en scène et actrice offre une performance et une œuvre d’une grande qualité où la danse arrive comme une délivrance tout au long du film. Rappelons qu’Andréa Bescond est une réelle danseuse de carrière et qu’elle a toujours introduit la danse dans son histoire (la pièce de théâtre s’appelait d’ailleurs Les Chatouilles ou la Danse de la colère). Le film se veut chapitré par des séquences dansées et filmées de manière très contemporaine dans un espace noir, proche de l’esthétisme d’UNDER THE SKIN. Ces séquences rythment et illustrent les sentiments d’Odette. Les compétences de danseuse professionnelle d’Andréa Bescond montrent à quel point c’est un bon moyen d’expulser sa colère et que cela l’a même sauvée.
N’oublions pas les seconds rôles qui sont plus que notables : Clovis Cornillac en père aimant est très juste et vous touchera rapidement. Karine Viard quant à elle interprète l’une des pires mères qui existe au cinéma. Ce rôle lui a d’ailleurs valu le César de la meilleure actrice dans un second rôle. À en juger les spectateurs qui étaient assis autour de moi au cinéma et qui la pointaient du doigt avec des menaces de mort; elle est détestable à souhait, mais interprète cela à merveille.
LES CHATOUILLES est un film poignant, bouleversant et assez difficile à regarder, mais tellement utile qu’il faut le voir. Les réalisateurs montrent que la parole permet la délivrance et l’acceptation.
LES CHATOUILLES est donc pour des spectateurs avertis. La justesse des propos du film rappelle que, chaque jour, trop d’enfants sont encore victimes de violence et de pédocriminalité. Notons qu’en 2019, 165 000 enfants ont été victimes de viols et de violences sexuelles en France. C’est 165 000 de trop. En espérant que LES CHATOUILLES aidera à prendre un peu plus conscience de l’urgence des actions à mener. En salle vendredi 7 février partout au Québec. Pour consulter les horaires du film, c’est par ici.
Si vous croyez qu’un enfant est maltraité, négligé ou manifeste des troubles de comportements sérieux, vous pouvez le signaler au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) de votre région. Liste des contacts.