Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Terrence Malick nous offre des films qui s’éloignent de la norme hollywoodienne et il a réussi à charmer un certain nombre d’adeptes qui lui sont rigoureusement fidèles. Il est indéniable que ses longs-métrages expérimentaux méritent notre attention et ce n’est pas un hasard que «The Tree of Life» se soit mérité la Palme d’or en 2011. Cela étant dit, son œuvre s’adresse à un public de cinéphiles aguerris et malgré les nombreuses décorations qu’elle a reçues au fil des années, elle est loin de plaire à tous.
Son plus récent film « Knight of Cups » dont le titre fait référence à une carte de tarot est à la croisée d’une recherche esthétique minimaliste et d’une réflexion sociétale. Malheureusement, la seconde est traitée de façon éculée ce qui fait qu’on ne peut que se rebattre sur les merveilles images, gracieuseté d’Emmanuel Lubezki. La musique se marie bien aux magnifiques représentations de la ville de Los Angeles qui ne sont pourtant pas toutes bienheureuses. On nous trace parfois le portrait d’un monstre du vice et de l’excès responsable de l’itinérance et de nombreux splendides bâtiments abandonnés, ces natures mortes contemporaines. Certes, le tableau qu’on nous brosse est visuellement magnifique, mais il est aussi empreint d’une tristesse dont il est difficile de se départir et c’est une des forces du long-métrage. Même si ce film est loin d’être son plus réussi, il est indéniable que Malick est doté d’une sensibilité qui fait honneur au septième art lorsqu’elle est illustrée aussi admirablement.
Il est regrettable, et paradoxal qu’une telle maîtrise de l’image soit accompagnée d’un questionnement existentiel aussi banal. Le personnage principal ne fait qu’errer à travers la ville en quête d’une femme qui viendrait le sortir de la torpeur qu’a engendrée chez lui une routine mondaine. Même si cette déambulation s’accompagne des plus belles maisons qui m’aient été données de voir, il reste que le discours du narrateur est truffé de poncifs insignifiants qui deviennent réellement agaçants. Les textes prévisibles viennent même entacher la symbolique puissante dont est parsemé le film. Les vagues, les nuages, l’envol sont exploités de façon judicieuse, mais la banalité de la réflexion vient aplanir le tout.
Malick est un réalisateur dont l’œuvre vient diviser l’audience, beaucoup se rangent fidèlement derrière lui (fiers d’être des cinéphiles aguerris) et applaudissent chaleureusement le moindre de ses efforts, parfois inutilement, il faut le mentionner, l’autre moitié quant à elle, ne daigne même pas regarder un cinéma expérimental jugé trop exigeant.
J’essaye, pour ma part, de me ranger entre les deux, je me refuse à célébrer un film dont la thématique ne reste qu’un lieu commun, mais il faut tout de même rendre à César ce qui appartient à César et souligner la maîtrise cinématographique d’une équipe intelligente. C’est justement parce que cette adresse est connue de tous qu’il est décevant de se heurter à un troubadour qui fait le Don Juan pendant deux longues heures.
Distribué par Les Films Séville, «Le cavalier de coupe» est à l'affiche partout au Québec depuis le 18 mars.