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Le plus récent film de fiction de l’acteur et réalisateur Louis Garrel est une belle petite fable comique sur le clivage générationnel existant sur la question des changements climatiques. Or, celle-ci a le vilain défaut de s’être confortée dans sa propre prémisse, au détriment du récit qui semblait malheureusement très prometteur à première vue.
Dès l’ouverture, La Croisade ne perd pas de temps à se lancer. Après tout, avec une durée non conventionnelle de 67 minutes, il aurait été mal jugé de s’éterniser. L’idée initiale est tout de même audacieuse et novatrice: Joseph, 13 ans, a commencé à voler certains des objets les plus précieux de ses propres parents pour financer un mystérieux projet. Et il n’est pas seul! Près de 850 enfants et jeunes ados à travers le monde sont de la partie pour réaliser un objectif pas piqué des vers; celui de sauver la planète. Joseph et ses compatriotes sont donc en voie de se rendre en Afrique pour réaliser un fameux projet dont je vous épargnerai les détails ici.
Vient donc la réaction des parents: consternation, déni, colère, puis prise de conscience. Les premières minutes du film sont très rythmées, les répliques se lancent comme des couteaux, on va de surprise en surprise. Le ton est rafraîchissant, on aime ça. Je dois dire que la scène d’ouverture et l’établissement de la prémisse ont tout pour plaire. C’est par la suite que ça se gâte.
Après que les parents de Joseph aient découvert le pot aux roses, lors d’une scène amusante qui se déroule dans un boisé, on a l’impression que la tension qui nous maintenait en haleine est relâchée en entier d’un seul coup. Comme si après le dévoilement de sa première idée géniale, le film cherchait sa raison d’être. Peu à peu, les personnages se révèlent être de moins en moins attachants, ce qui est tout de même fâcheux pour une histoire de ce genre, et des incohérences scénaristiques alimentent les frustrations les unes après les autres. Peut-on retourner à la prémisse initiale s’il-vous-plaît?
Il est question notamment des intrigues amoureuses du film qui sont mal développées ou tout simplement insignifiantes. Pourquoi donc la vie sexuelle malaisante du garçon de 13 ans devient un thème majeur du film alors qu’elle ne contribue pas au récit? Pourquoi le personnage de Marianne chasse son conjoint Abel hors de chez elle un soir si ce n’est que pour l’accueillir quelques heures plus tard avec amour, et ce, sans explications? On dirait que c’est une stratégie pour meubler du temps, alors que ce n’est pourtant pas ce dont le film abonde le plus. Chaque nouvelle intrigue installée est plus déroutante que la précédente, et on se surprend à trouver des longueurs dans un film qui dure à peine le temps d’un épisode de série. À la fin, on est soulagé. Non pas parce que la résolution des situations est satisfaisante, mais parce que ces dialogues sans profondeur devenaient épuisants.
Il faut admettre que le film, qui s’est d’ailleurs trouvé en sélection officielle du Festival de Cannes, touche au moins à l’univers cinématographique peu exploité de la comédie des changements climatiques. Oui, les bouleversements socio-environnementaux qui se déroulent sous nos yeux sont excessivement dramatiques, mais il y a aussi une certaine absurdité risible à nos comportements et à nos discussions. On peut affirmer que malgré ses nombreux défauts, La Croisade réussit quand même à soulever ces contradictions comiques sans tomber dans le moralisme. Il manque seulement un peu de finesse dans l’exécution du récit, sans quoi je n’aurais aucune difficulté à suggérer un visionnement.
La Croisade de Louis Garrel a pris l’affiche dans les salles du Québec le 15 juillet dernier. Plus d'informations sur la fiche du film sur le site web de Maison4tiers.