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Nommé récemment dans la catégorie « Meilleur son » des Prix du cinéma québécois pour le film Two Lovers and a Bear réalisé par Kim Nguyen, et aux Oscars dans la catégorie Meilleur Mixage sonore pour le film Arrival de Denis Villeneuve, Bernard Gariépy Strobl a travaillé sur maints chefs-d’œuvre cinématographiques d’ici. Rebelles, Tu dors Nicole et Arrival ne sont qu’une infime partie de l’impressionnant parcours de cet ingénieur du son canadien.
Le long-métrage de science-fiction de Villeneuve est à ce jour l’œuvre la plus importante au niveau du budget et du travail de production qu’il a eu à réaliser en 20 ans de carrière. « C’est la plus grosse production qui s’est faite à Montréal d’un point de vue sonore », précise Bernard Gariépy Strobl.
Le mixeur spécifie qu’Arrival n’est pas seulement un film d’auteur: il se rapproche beaucoup du film d’auteur de par sa grande force humaine, et c’est selon lui ce qui a beaucoup touché les gens. « Le traitement du son qu’on en a fait a suivi cette sensibilité. On n’a pas mis de sons qu’on associe traditionnellement à la science-fiction pour marquer les transitions temporelles, par exemple », élabore-t-il.
Évidemment, la création de sons qui n’existent pas, comme celui d’un extraterrestre, est un défi. « L’acoustique à l’intérieur d’un vaisseau dans une autre atmosphère, personne ne sait comment ça sonne, et chacun peut avoir son opinion sur ce que ça devrait être. Rallier tout le monde autour d’un effet sonore ça peut être un défi, car tout le monde a une opinion différente et personne ne peut te contredire, car ça n’existe pas », explique l’ingénieur du son. C’est cette divergence d’opinions qui rend le travail du son intéressant selon lui. Il existe mille façons de traiter les sons dans une scène. Chaque façon a un effet différent chez le spectateur.
Des artisans discrets
Le son n’est généralement pas la composante la plus remarquée au cinéma, mais c’est intentionnel. Les artisans du son souhaitent diriger le spectateur, dans la mesure de ce que ça peut apporter au film, émotionnellement, esthétiquement et du point de vue narratif, de façon inconsciente. « Par exemple, si on ajoute le son d’une cigale, les gens ne vont pas se dire qu’il fait chaud, ils ne vont pas l’intellectualiser, mais ça les transpose instantanément dans un contexte où ils ont déjà entendu une cigale, et en général il fait chaud. On peut créer des liens qui n’existaient pas avec le son. On ne veut pas sortir les gens de l’histoire », explique-t-il.
Ce qui est dommage selon le mixeur, c’est que le public ne se demande pas si la salle de cinéma dans laquelle il regarde le film rend le son correctement. Le public percevra moins les intentions cachées à travers le son si techniquement le son n’est pas optimal dans la salle de projection. « Il peut y avoir de grosses variations, entre ce qui a été fait en salle de mixage et ce qui est présenté, que les gens ne soupçonneront jamais », déplore l’artisan.
Malgré leurs accomplissements, les mixeurs sonores n’obtiennent pas de reconnaissance médiatique importante, hormis lorsqu’un film se distingue à ce niveau dans les festivals ou à l’étranger. « Si les gens sortent de la salle et se disent que le film est bon, c’est ce qui est le plus important pour nous. Nous ne sommes pas des gens qui cherchent nécessairement l’attention. Ça tombe bien, car on n'en a pas beaucoup. La même chose peut être dite pour plein de départements comme la direction photo, la direction artistique, etc. », nuance monsieur Strobl.
Même si Arrival est à ce jour une des plus grandes fiertés du mixeur, il précise qu’il y existe du travail sonore magnifique qu’il a effectué avec ses collègues sur d’autres films, parfois beaucoup plus simple. Parmi les nombreuses productions sur lesquelles il a travaillées, il affectionne particulièrement les films de Stéphane Lafleur et ceux de Kim Nguyen, pour ne nommer qu’eux. « À chaque fois, je rencontre des gens, des réalisateurs entre autres. Ils ont des idées, une vision différentes. C’est parfois avec les choses les plus simples que l’on rejoint ce qu’un réalisateur souhaite et ça, c’est la chose qui me fait le plus plaisir », raconte-t-il.
Bernard Gariépy Strobl travaille présentement sur le mixage sonore de Worthy Companion du premier long-métrage des frères Sanchez, deux photographes montréalais.