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« Je t’ai dit de ne pas t’approcher des Allemands », lance une mère danoise à sa fille.
Après les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale, c’était au tour des Allemands de subir l’ostracisme et même la vengeance de l’humanité. Les Oubliés (Land of mine), troisième long-métrage du réalisateur danois Martin Zandvliet, raconte l’histoire méconnue des crimes de guerre commis par le gouvernement danois envers quelques 2 000 prisonniers allemands, dont la plupart étaient adolescents, vers la fin de la guerre. La moitié de ces derniers sont morts ou ont été blessés.
Pendant une centaine de minutes, Zandvliet plonge le spectateur dans les aventures d’un groupe de quatorze jeunes garçons obligés à déminer une plage danoise des mines allemandes. Supervisés par un sergent danois (Roland Møller) et son chien Otto, les adolescents deviennent les bouc-émissaires de l’Holocauste. « J’en ai rien à foutre de vous », répond le sergent à Sebastian (Louis Hofmann), leader du groupe, lorsqu’il demande des vivres. Comme dans les camps de concentration, les prisonniers travaillent toute la journée, dorment enfermés, sont tués s’ils désertent, ne sont pas nourris et tombent rapidement malades, sans oublier le danger éminent qu’ils courent à chaque grain de sable qu’ils déplacent.
Par des plans rapprochés des mains et des visages des protagonistes, le réalisateur réussi à accentuer l’angoisse vécue par le spectateur. Ainsi, chaque pas, chaque souffle et chaque plan resserre l’étau sur la vie de chacun des personnages et sur le cœur du public. Quarante-cinq mille mines plus tard, ils ne seront plus que quatre. Cent une minutes plus tard, 2 000 oubliés deviennent 2 000 victimes de plus de la Seconde Guerre mondiale.
Un avenir utopique
« Tu vas faire quoi quand tu seras rentré chez toi ?» se demandent mutuellement tout au long du film les prisonniers. Mécaniciens, maçons et époux, voilà ce à quoi ils aspirent. Ces moments de sérénité qui entrecoupent les différentes explosions et moments dramatiques, sont toujours filmés en plans larges pour faire respirer les personnages et le spectateur. Pourtant même ces plans deviennent inquiétants lorsque le public réalise avec pessimisme que ces conversations demeureront utopiques et précèdent souvent une catastrophe.
Pour sortir le spectateur de sa mélancolie, le personnage joué par Roland Møller change d’attitude au fur et à mesure que la condition physique et mentale des jeunes se détériore. Après la mort du premier adolescent, il se décidera enfin à donner de la nourriture au groupe et à leur accorder quelques moments de détente en jouant, notamment au football avec eux. Symbole de la volonté de rédemption et de la quête d’humanité qui suit un événement funeste, le sergent est le seul point de repère du spectateur s’il n’a pas vécu la guerre.
Bien que le sujet du film soit sombre, les couleurs ne se font pas discrètes et sont à peine « dé-saturées ». Le réalisateur a donc épargné les émotions du spectateur de ce côté-là. Il revient cependant à la charge avec une musique dramatique pour appuyer les moments de deuil. Cette musique est interrompue à une seule occasion. À chaque explosion.
Les Oubliés est sorti en 2015 en Europe et a remporté de nombreux prix, dont une nomination aux Oscars. Il sortira en salles au Québec le vendredi 24 février prochain.